On ne le dira jamais assez. La problématique de la vie chère bat son plein un peu partout dans le monde et en particulier en Afrique subsaharienne où la plupart des produits de grande consommation viennent de l’importation. La situation s’aggrave au fil des mois et certains gouvernements soucieux de la vie de leurs populations prennent des mesures drastiques. En Afrique de l’Ouest en l’occurrence, le Président sénégalais Macky Sall a décidé d’agir sur l’inflation en injectant 50 milliards FCFA pour subventionner certains produits de première nécessité. Il a été suivi par Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire avec 55 milliards.

Son homologue béninois, Patrice Talon a fait mieux avec 80 milliards. Au Ghana, il a été question de la réduction de 30% du salaire des membres du gouvernement. Même si ces différentes mesures sont loin d’éradiquer le phénomène de la vie chère, elles témoignent que du Sénégal au Bénin en passant par la Côte d’Ivoire et le Ghana, les gouvernants ne restent pas les bras croisés. Au Togo, malheureusement, c’est le moment choisi par le pouvoir pour multiplier les actes de provocation. Figurez-vous que rien, in concreto, n’a été fait jusqu’alors pour faire face à l’inflation qui douche au quotidien tout espoir de survie de la majorité misérable de la population. Tenez ! Le Togo a organisé les 23 et 24 mars 2022, le Sommet sur la Cybersécurité avec plus de 600 participants, bien entendu à coup de plusieurs dizaines de millions de nos francs.

A ce sommet, le Chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé à l’ouverture, a été tout souriant d’avoir réussi un pari (sic). Les flatteurs autour de cette organisation budgétivore ont poussé l’outrecuidance en décernant « le Prix de Champion d’Afrique de la Cybersécurité » à M. Gnassingbé « très sensible à la marque de reconnaissance qui m’est faite ce jour. Je reçois cette distinction avec beaucoup d’humilité parce qu’il est rare qu’on vous offre un prix avant que vous ne commenciez votre mission ». Du sommet inopportun sur la cybersécurité de Lomé, toute l’équipe gouvernementale s’est retrouvée à Gando dans la Préfecture de l’Oti-Sud-Grand Nord du Togo- pour un Conseil de ministres.

A Gando comme à Tabligbo ou à Kanté auparavant, aucune infrastructure n’étant disponible, il a fallu encore ériger des tentes climatisées à coup de millions en ce moment où des Togolais peinent à s’offrir un repas par jour. Comment peut-on comprendre ces agissements hors sol de nos dirigeants ? Même si certains d’entre eux sont nés avec des cuillères dorées à la bouche, ils se doivent d’ouvrir grandement leurs yeux pour changer d’approche. Ils se doivent de prendre conscience qu’ils ont en main la destinée de plus de huit millions d’âmes. En temps normal, la misère était galopante au Togo. Bien plus, les effets de la pandémie à coronavirus et la guerre en Ukraine ont enfoncé le peuple dans les abysses de la faim et de la grande misère du désert. Et cette situation, Faure Gnassingbé et ses collaborateurs de la minorité pilleuse ne le savent que trop.

Honoré ADONTUI

Le Correcteur

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