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Plus de 2000 ressortissants nigérians en situation irrégulière ont été expulsés hier du Cameroun vers leur pays, dans le cadre des nouvelles mesures sécuritaires visant à prévenir le risque d’attentats-suicides par les islamistes de Boko Haram, selon des sources concordantes.
 
L’hebdomadaire régional L’Oeil du Sahel parle d' »environ 2500 Nigérians illégaux raflés à Kousseri », dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, et renvoyés hier dans leur pays, et a posté sur sa page Facebook une photo montrant plusieurs camions-bennes où s’entassent des centaines de personnes. Une source proche des autorités régionales a confirmé que « plus de 2000 Nigérians en situation irrégulière ont été expulsés de Kousseri », tandis qu’un responsable d’ONG locale a précisé que la plupart sont des « Nigérians ayant fui les exactions de Boko Haram ».
 
Ces expulsions interviennent alors que le président nigérian Muhammadu Buhari a achevé hier une visite de 24 heures au Cameroun, où il a rencontré son homologue Paul Biya. Les deux chefs d’Etat se sont engagés à renforcer la coopération entre leurs pays pour combattre les insurgés islamistes. Entre le 12 et le 25 juillet, la région de l’Extrême-nord, frontalière des fiefs nigérians de Boko Haram, a été visée par trois attentats-suicides – dont deux dans la capitale régionale, Maroua – ayant fait au moins 44 morts.
 
Le poste-frontière camerounais de Kousseri occupe une position stratégique, un simple pont le séparant de la capitale tchadienne N’Djamena, également frappée à deux reprises par des attentats-suicides depuis le mois de juin. La sécurité a été considérablement renforcée dans l’Extrême-nord du Cameroun, où le port du voile islamique a été interdit pour éviter que d’éventuels kamikazes s’en servent pour dissimuler des explosifs.
« Avec ces attentats, le ton des autorités a changé » et s’est durci, explique une source sécuritaire à Maroua. « Elles ont demandé que les étrangers (notamment les Nigérians) et les déplacés des zones frontalières (où sévit Boko Haram) rentrent chez eux », a-t-elle précisé.
 
En outre, aujourd’hui, « environ 300 enfants camerounais des écoles coraniques de Maroua ont été mis dans les cars » qui devaient les ramener chez eux dans leurs villages, a indiqué une source proche des autorités locales. « Cela s’est fait à la demande de leur encadrement », qui redoutaient que des insurgés réussissent à les approcher et tentent de les utiliser pour des attentats-suicides, selon cette source.
 
L’insurrection de Boko Haram ensanglante depuis 2009 le Nigeria, où elle a fait plus de 15.000 morts, et s’est étendue depuis plusieurs mois au Tchad et au Cameroun voisins, touchés à leur tour par des attentats-suicide meurtriers inédits sur leur sol.
 
source : figaro.fr
 

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