Pas de célébration en grande pompe du premier anniversaire du 19 août, date à laquelle le Parti national panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam a réussi à faire soulever le peuple togolais contre le régime de Faure Gnassingbé.
Le parti initiateur de cette contestation qui a donné sur des manifestations massives de rues qui ont fait trembler le pouvoir, place la journée de dimanche 19 août sous le signe du recueillement et de la prière en mémoire, dit-il, « des morts et en soutien à toutes les victimes durant toute cette année de lutte héroïque du peuple togolais ».
« Le bureau national demande aux responsables, militants et sympathisants ainsi qu’à tous les Togolais d’implorer Dieu pour sa miséricorde à tous ceux et celles qui ont sacrifié leur vie pour un Togo démocratique et prospère, pour la libération sans condition et sans délais de tous les détenus de l’arbitraire, la guérison de tous les blessés touchés dans leur chair et dans leur esprit et pour le retour de tous les réfugiés et foyers dans leur foyer respectifs », indique un communiqué signé par le conseiller spécial du président du PNP, Ouro-Djikpa Tchatikpi.
Au nombre des déplacés, on compte le président national de ce parti, Tikpi Salifou Atchadam, qui, craignant pour sa sécurité, a dû quitter le Togo. Selon les informations, il se trouverait au Ghana voisin.
Le déroulé des faits
Pour mémoire, la journée du samedi 19 août 2017 a été particulière au Togo. Dans 5 villes du pays dont la capitale, le PNP a tenu à manifester dans les rues malgré l’interdiction prononcée par le gouvernement. L’appel à marcher concernait 5 villes à savoir Lomé, Sokodé, Bafilo, Anié et Kara. Des échauffourées s’en suivent.
A la suite des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre et de sécurité dans ces villes, on assiste à des morts et plusieurs personnes interpellées. Alors que les organisateurs parlaient de 7 manifestants morts, la police fait état de 2 morts dont 1 par balle. Le bilan officiel arbore également 2 bureaux de police brûlés, un véhicule de la gendarmerie calcinée et 2 armes de guerre avec des munitions volées.
Le président du parti initiateur de la marche, Tikpi Atchadam, a donc fait appel à son ‘grand-frère’ Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition qui dirigeait déjà un regroupement politique dénommé le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015). Ce dernier drainait le 3 août, 16 jours donc avant le 19 août, dans les rues de Lomé les populations. Sans succès.
Joignant leurs forces, c’est ainsi que naît la coalition des 14 partis politiques de l’opposition qui a repris le flambeau de la lutte.
Pratiquement un an après le début de cette lutte, les réformes politiques qui ont été à la base de cette contestation du régime de Faure Gnassingbé, avec en toile de fond le retour à la Constitution de 1992, ne sont pas encore réalisées. Alors que pour le gouvernement togolais, le Togo est déjà hors crise, la coalition des 14 partis politiques, devant les actes que pose la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en vue des élections législatives, ne semble pas abandonner sa volonté d’aller encore dans les rues si le pouvoir continuait dans l’organisation ‘unilatérale’ de ces élections.
Les deux protagonistes de la crise politique attendent encore pour la semaine du 27 août prochain les facilitateurs que sont les présidents ghanéen, Nana Akufo-Addo et guinéen, Alpha Condé pour leur dire le sens des recommandations faites le 31 juillet dernier par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest dans sa feuille de route de sortie de crise.
 
Global actu
 

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