Les Etats-Unis ont déclaré vendredi que la décision du président sénégalais Abdoulaye Wade de briguer un troisième mandat risquait de « compromettre » les nombreuses réalisations qu’il avait lui-même accomplies au cours de ses deux derniers mandats.
La porte-parole du Département d’Etat américain, Victoria Nuland, a tenu ces propos alors que le Conseil constitutionnel du Sénégal statuait sur la candidature controversée du président Wade à l’élection présidentielle de février. Le Conseil constitutionnel devrait rendre son verdict plus tard dans la même journée.
« Bien entendu, nous respectons le processus politique et juridique du Sénégal, nous n’allons évidemment pas prendre une décision à la place de la Cour constitutionnelle sénégalaise », a déclaré Mme Nuland au cours d’un point de presse quotidien.
« Cependant, nous continuons à penser que la decision du président sénégalais de briguer un troisième mandat est une erreur qui risque de compromettre les nombreux acquis qu’il a lui-même réalisés au cours de sa présidence, y compris la disposition qu’il a lui-même introduite dans la nouvelle Constitution, limitant à deux le nombre des mandats présidentiels. Nous préférons voir en lui un dirigeant qui prépare le terrain et cède la place à une nouvelle génération de leaders africains, en agissant en accord avec ses propres principes démocratiques », a ajouté la porte-parole.
M. Wade, âgé de 85 ans, a été élu à la présidence en 2000, puis réélu en 2007. Il a décidé de se porter candidat à l’élection présidentielle de février, arguant que sa troisième candidature était valide dans la mesure où la limite sur les mandats présidentiels a été modifiée alors qu’il était lui-même à la tête de l’Etat.

Toutefois, sa décision de briguer un nouveau mandat a provoqué une levée de boucliers au sein des partis d’opposition et d’une frange de la société civile, qui ont promis de tout faire pour empêcher M. Wade de remporter un troisième mandat.
Le ministère sénégalais de l’Intérieur a interdit toute manifestation publique dans le pays du 26 au 30 janvier, période pendant laquelle le Conseil constitutionnel doit statuer sur la recevabilité des candidatures à l’élection présidentielle.
« Le Sénégal est une démocratie pleine de vitalité, pourvu d’une société civile dynamique, et nous appelons tout le monde à participer de manière pacifique à ce processus », a conclu Victoria Nuland.
Le secrétaire adjoint du département d’Etat américain aux affaires africaines, William Fitzgerald, a quant à lui qualifié lundi de « regrettable » la candidature de M. Wade à un troisième mandat présidentiel, et a invité ce dernier à prendre sa retraite.
Xinhua

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