Le dossier judicaire bloqué au niveau du Parquet général


Le Directeur général de la société de gardiennage Optimum Protection Services (OPS), Bertin Sow Agba, détenu depuis mars 2011 à la prison civile de Tsévié dans une curieuse affaire d’escroquerie internationale, a été victime d’une crise cardiaque dans la nuit de lundi et est admis au CHU-Campus. Un malaise probablement dû au désespoir né de la lenteur dans la procédure judiciaire.

 
Dans la nuit de lundi, l’homme d’affaires togolais Bertin Sow Agba a fait une crise et a été admis au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Tsévié puis évacué au CHU-Campus où il subit des soins intenses. « Depuis quelques semaines, il se plaignait de prendre du poids à force de rester sur place. Ce qui n’est pas une bonne chose pour lui. Il est aussi possible que son moral soit entamé par la volonté délibérée du Procureur général de faire traîner son dossier. N’oubliez pas non plus qu’il continue de porter les stigmates des traitements cruels et dégradants dont il a été victime lors de son passage à l’ANR (Agence nationale de renseignement, ndlr). Il y a donc beaucoup d’éléments qui peuvent être à l’origine de ce malaise cardiaque. Mais une source proche de sa famille nous a confié que son état de santé s’est un peu amélioré », affirme l’un de ses avocats.
 
Comme ce fut le cas en mars 2011 lors de son admission au cabanon du CHU-Tokoin, le CHU-Campus est fortement gardé par les argousins de l’ANR. La seule différence ici, c’est qu’il n’est plus menotté contre le lit.
 
En fait, c’est le 7 mars 2011 que le DG d’OPS a été arrêté dans son bureau par des agents de l’ANR dans une fiction inventée et dont les rôles ont été distribués par le Colonel Yotroféï Massina. Il est accusé d’escroquerie internationale dont la supposée victime est un richissime émirati, Abass Youssef, triomphalement accueilli par les tortionnaires de la République. Après être torturé pendant plusieurs jours à l’ANR, M. Agba a été déféré à la prison civile de Lomé, puis transféré à la prison de Tsévié. Et après moult tâtonnements, la Chambre d’accusation a accepté le lundi 23 janvier 2012 le principe d’une libération provisoire contre paiement d’une caution de 150 millions de FCFA et avec interdiction de quitter le Togo. En revanche, le Procureur général a introduit un pourvoi auprès de la Cour suprême. Depuis lors, le dossier ne bouge plus. Il nous est même revenu entre-temps que le parquet général serait reparti chercher le dossier qu’il aurait gardé à son niveau. « La Cour suprême ne voudrait pas humilier le parquet général et c’est la raison pour laquelle elle lui aurait demandé de reprendre le dossier », explique une autre source.
 
Somme toute, le dossier Agba est bloqué au niveau du parquet général et on ose croire que conformément à la lettre du ministre de la Justice annonçant la tenue de la « Rentrée générale des corps de justice », le Procureur général va « régler ou redresser tels torts, tels manquements, telles fautes ou tels dégâts, révélés ou non, commis au préjudice de citoyens, de principes ou règles déontologiques ou disciplinaires ».
 
R. K.
 
liberte-togo.com
 

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