Débat très heurté ce vendredi soir sur le plateau de la TVT, la télévision nationale togolaise entre les responsables politiques de l’opposition et des représentants du gouvernement portant sur des questions d’intérêt national.
 
Ils étaient quatre, ce vendredi à être invités sur le plateau de l’émission « Au cœur de la nation » animée par le journaliste Franck Missité. Le ministre de l’Administration Territoriale, Pascal Bodjona, et son collègue du Commerce Ahumey-Zunu, étaient face à Jean-Kissi du Comité d’action pour le renouveau (CAR) et Mme Brigitte Adjamagbo- Johnson de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), deux personnes qui représentaient l’opposition togolaise à ce tout premier débat contradictoire qui a lieu cette année sur la chaîne de télévision publique entre le pouvoir de Lomé et ses contradicteurs de l’opposition.
 
« Que fait le gouvernement, que veut l’opposition ? », c’est le thème autour duquel ces quatre personnalités ont été conviées à donner leurs points de vue.
 
Nombreux sont les téléspectateurs qui ont avoué à la fin de cette émission n’avoir rien retenu de ce qui s’est dit ce vendredi sur le plateau de la TVT. Les réactions de dépit de l’animateur Franck Missité viennent d’ailleurs confirmer cette impression d’une occasion ratée.
 
« Ça se voit que vous n’êtes pas habitués à des débats contradictoires. Il y a un téléspectateur qui m’a envoyé un message me demandant de discipliner le plateau. Vous êtes des personnalités publiques, vous devez donner l’exemple aux populations qui nous regardent ». Telles sont entre autres, les remontrances que l’animateur de l’émission « Au Cœur de la Nation » a fini par faire à ses invités qui semblaient confondre ce plateau de télévision à un podium de meeting politique.
 
A plusieurs reprises, Franck Missité a eu du mal à mettre fin à de récurrentes prises de bec entre le ministre Ahymey-Zunu et la représentante de la CDPA sur plusieurs questions portant sur le découpage électoral ou sur la manière dont les discussions en cours entre certains partis de l’opposition et le gouvernement ont été organisées. « Vous devez bien me parler, vous ne devez pas me manquer de respect… », n’a cessé de répéter le ministre du Commerce à l’endroit de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2010 qui elle, tenait à aller au bout de sa logique et dire tout haut ce qu’elle pensait.
 
« Le problème de ce régime c’est qu’il pense qu’il ne quittera jamais le pouvoir, mais moi je vous dis que vous quitterez le pouvoir, soit par les urnes, ou d’une autre façon », a lancé à la face de ses interlocuteurs, Mme Brigitte Adjamagbo. Une observation qui a fait bondir le ministre Pascal Bodjona de son siège qui a tenu à rappeler la « Dame de fer » de la CDPA à l’ordre.
 
Côté discussion, les positions du CAR et de la CDPA ont semblé se rejoindre sur plusieurs points, tels que la nécessité de la recherche d’un consensus autour des questions liées à l’organisation des prochaines élections, et comment procéder à un découpage électoral consensuel et accepté par tous.
 
D’après les représentants du gouvernement, la porte reste ouverte aux discussions. Les observations des uns et des autres seront prises en compte si elles sont de nature à améliorer le processus électoral en cours et à ramener un semblant de calme dans le débat politique togolais.
 
Le Togo organise des élections législatives et locales en fin d’année 2012. A l’approche de ces échéances, la tension politique monte d’un cran dans le pays. Les divergences entre l’opposition et le pouvoir portent sur plusieurs points dont le plus important est le découpage électoral qui a pour corollaire, la répartition du nombre de députés par préfecture.
 
Olivier A.
 

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