Député de l’Union des Forces de Changement (UFC, principal parti d’opposition), Nicodème Habia est l’un des membres influents de ce parti. Ce dernier est classé parmi les fidèles des fidèles de Gilchrist Olympio, le président national de l’UFC. Interrogé par l’Agence Savoir News, M.Habia a abordé trois sujets : Les discussions entre le gouvernement et les partis représentés au Parlement, les manifestations des ODDH et l’affaire du « double » rapport de la CNDH. Lisez.
Savoir News : Quelle appréciation faites-vous des discussions ANC, CAR et RPT ?
Nicodème Habia : Nous avons déjà un cadre dans lequel nous discutons. Vous savez, nous n’aimons pas les polémiques. Tout ce que nous voulons pour ce pays aujourd’hui, c’est l’apaisement et le développement. Nous n’avons rien contre ces discussions. Nous n’avons pas boycotté ces discussions comme le pensent certains. Comme je l’ai déjà souligné, il y a déjà un cadre dans lequel nous sommes et qui rassemble un grand nombre de partis politiques. Nous ne pouvons pas quitter ceux-là pour d’autres discussions. Non. Raison pour laquelle nous avons décidé de rester au CPDC.
Savoir News : Dans une interview que vous avez accordée à un organe, vous avez fustigé l’attitude des ODDH. Pensez-vous réellement qu’elles ne jouent pas leur rôle et qu’elles font de la politique ?
Nicodème Habia : Merci infiniment pour cette question. Ecoutez, je suis malade par rapport au comportement des organisations de défenses des droits de l’homme (ODDH) au Togo. Je vous informe que je suis également président d’une Ong pour la protection des droits de l’Homme, social et le développement. Je ne suis pas du tout d’accord avec mes aînés qui se disent des défenseurs des droits de l’Homme. Ce sont eux qui créent les problèmes. C’est tout comme s’ils sont membres de certains partis politiques. Et c’est ce qui nous écœure ; ce qui nous intrigue. Nous devons penser d’abord à ce peuple.
Malheureusement, les défenseurs des droits de l’Homme sont devenus des politiques ; ce qu’on ne comprend plus. Ils agissent à la place des politiques, ce qui est grave. Honnêtement, je fustige le comportement de ces organisations de droit de l’Homme. Vous savez, je suis né à Ablogamé et je suis à Bè. Et vous savez ce qui s’est passé en 2005 ? J’écoute des gens qui disent qu’ils ont été torturés. Moi-même, j’ai été arrêté deux fois dans ce pays, sans compter les interpellations, sous le régime du feu Gnassingbé Eyadéma. Il fallait voir ce qu’on a subi, parce qu’on nous traitait de tous les noms d’oiseaux comme terroriste. Aujourd’hui, je ne souhaite pas la même chose à mes frères et sœurs. Tout ce que nous voulons, c’est que ces pratiques cessent.
Savoir News : Quelle analyse faites-vous de cette affaire de « double » rapport de la CNDH ?
Nicodème Habia : Je n’ai pas du tout apprécié le fait de changer le rapport d’une Institution de défense des droits de l’Homme comme la CNDH. Il faudrait que le gouvernement fasse tout pour mettre de l’ordre, car ce n’est pas normal. Cela ne donne pas une bonne image pour le Togo. Certains estiment que les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes. Moi, je ne veux pas suivre les gens pour dire la même chose. On n’a pas besoin de mettre de l’huile sur le feu. Nous voulons de l’apaisement dans ce pays. Vous tous, vous savez que le problème togolais : c’est les militaires. Aujourd’hui, il faut régler les problèmes avec beaucoup de stratégies et de sagesse. FIN
Propos recueillis par Lambert ATTISSO
savoirnews.net

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