Le Collectif « Sauvons le Togo  » a organisé ces derniers jours, une série de manifestations pour exiger notamment « le retour à la Constitution du 14 octobre 1992 et l’abrogation immédiate et sans condition des deux lois adoptées par l’Assemblée nationale en vue des prochaines élections législatives ». Le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, deuxième parti d’opposition) ne fait pas partie de ce collectif. Dans sa rubrique « TROIS QUESTIONS A », l’Agence Savoir News s’est rapprochée de Jean Kissi, secrétaire national du CAR pour notamment ses appréciations sur la stratégie (manifestations de rues) du Collectif « Sauvons le Togo », le dialogue prôné par certains partis politiques et la communauté internationale. Lisez.
 
Savoir News : Quelles appréciations faites-vous de la stratégie du Collectif « Sauvons le Togo » (La rue) ?
 
Jean Kissi : En réalité, les manifestations de rues sont l’expression qui reste à une population qui est opprimée, une population dont les droits sont violés et qui n’a pas d’autres portes de sortie. Quand il n’y a pas d’autres portes de sortie, c’est la rue qui s’exprime. Et nous-mêmes, pendant que certains étaient à Lomé, nous avions occupé l’intérieur du pays notamment avec des manifestations à Tabligbo et à Amlamé. C’est des signes avant-coureurs. Le pouvoir aurait dû entendre raison à partir de là et ne pas laisser les choses s’échauffer. Ce n’est pas une question de stratégie, c’est le seul recours qui reste. Mais le fait de mobiliser plusieurs personnes dans la rue n’est pas une fin en soi. Qu’est-ce qu’on veut obtenir à travers ça ? Et comment marcher vers l’objectif et l’obtenir. Car, c’est l’objectif seul qui justifie les moyens.
 
Savoir News : Certains partis politiques, ainsi que la communauté internationale appellent au dialogue. Est-ce que le CAR s’inscrit dans cette logique ?
 
Jean Kissi : Vous savez que le CAR est le chantre du dialogue. Le dialogue doit être permanent, tant qu’une nation vit. Le dialogue qui avait été ouvert entre les partis politiques parlementaires n’aurait pas dû être suspendu. Et nous avions dit que nous ne devions plus aller dans la rue pour réclamer le dialogue. On devait aller dans la rue pour obtenir des choses au sein de ce dialogue. Malheureusement, nous n’avons pas manœuvré pour que le dialogue soit maintenu.
 
Ce dialogue aurait dû être maintenu, au lieu de retourner dans la rue aujourd’hui pour demander le dialogue, alors que nous l’avions. Le CAR n’a jamais suspendu le dialogue. Pour nous, quelles que soient les difficultés, le dialogue devrait être maintenu. Personne ne devrait l’enterrer et la rue devrait permettre d’obtenir au sein du dialogue, des choses lorsqu’il y a des résistances
 
Savoir News : Certains observateurs estiment aujourd’hui que la classe politique a besoin d’un « facilitateur » ou « médiateur » pour « l’aider ». Qu’en dites-vous ?
 
Jean Kissi : Nous pensons que les problèmes doivent être réglés entre togolais. Je voudrais rappeler que l’expérience malheureuse que nous avons eue tout récemment, parce qu’on avait obtenu un accord de base à Lomé, accord qui a réglé un certain nombre de choses entre togolais. Au lieu de le confirmer, nous sommes allés à l’extérieur. Et là-bas, beaucoup d’acquis ont été supprimés. A partir de cet instant, moi je ne crois pas que les problèmes des togolais doivent être résolus ailleurs ou par d’autres personnes qui doivent servir de facilitateurs. La réponse doit être trouvée entre les togolais. Et à chaque fois que les togolais se sont retrouvés, il y a eu beaucoup plus d’avancées que lorsqu’on fait intervenir un acteur
extérieur. FIN
 
 
Propos recueillis par Junior AUREL
 
savoirnews.net
 

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