Annoncé à Ouagadougou pour le forum de l’éducation « Triennale 2012 », le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, s’est fait encore désirer. Le voyage a été annulé au dernier moment. Une curieuse habitude qui commence à faire débat.
Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso abrite depuis lundi, et ce jusqu’au 17 février, la Triennale de l’éducation et de la formation en Afrique, le plus important évènement mondial sur l’éducation en Afrique. Placée sous le haut patronage du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, cette rencontre internationale a réuni les chefs d’Etat de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger et celui du pays hôte ainsi que les ministres de l’éducation et de la formation des pays d’Afrique, les partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux, les chercheurs et praticiens du domaine, etc.
L’objectif de ce forum est de promouvoir les connaissances, compétences et qualifications critiques susceptibles de relever le défi du développement durable de l’Afrique et, dans ce contexte, de mobiliser l’ensemble des responsables politiques, économiques et sociaux autour de la nécessité de concevoir et d’édifier des systèmes d’éducation et de formation efficaces et pertinents.
Etait également attendu à ces assises, le président togolais Faure Gnassingbé. Mais il a brillé par son absence. Le siège à lui réservé à la loge officielle aux côtés de ses pairs, était désespérément vide. Seul le drapeau togolais a flotté un temps devant le siège vide avant d’être enlevé par le protocole. Qu’est-ce qui explique cette absence remarquée du jeune président togolais ? Personne ne le sait. Il aurait pu se faire représenter par son Premier ministre comme l’a fait Yayi Boni. Sur ce fait, certains observateurs pensent qu’il a manqué d’égards à son hôte d’autant que celui-ci ne s’est pas fait prier pour donner une visibilité au Togo dont les couleurs étaient hissées aux différents ronds-points parmi celles des pays dont les chefs d’Etat étaient annoncés. Apparemment, les organisateurs n’étaient pas informés que Faure ne prendrait pas part à la cérémonie. Autrement, ils auraient pris des dispositions pour combler le trou hideux qui s’est formé à la loge présidentielle.
La délégation togolaise composée de la ministre des Enseignements primaire et secondaire et ses collègues de l’Enseignement supérieur, et de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle n’était pas non plus informée. Selon nos informations, les trois ministres étaient partis faire le pied de grue lundi matin à l’aéroport pour accueillir leur chef avant de s’entendre dire qu’il ne viendrait plus. Beaucoup pensent que le jeune président a manqué de considération à son hôte à qui il doit beaucoup l’accalmie précaire qui prévaut au Togo, après la parenthèse de sang de 2005.
Selon certaines sources, tout aurait été fait pour que le chef de l’Etat togolais se rende au Burkina Faso. Mais une panne technique détectée à la dernière minute l’aurait amené à annuler tout simplement le voyage. Réalité ou simple argument diplomatique ?
En tout cas, ces derniers temps, c’est devenu une habitude, pis, une seconde nature pour Faure Gnassingbé d’annuler en catastrophe ses déplacements. Il nous souvient que le 31 décembre 2011 dernier, il devait prendre part au réveillon dans le septentrion et tout l’attirail du pouvoir s’y était transporté pour l’attendre. Mais il les a insidieusement semés. Le même jeu de «Jacques où es-tu» a été remarqué tout dernièrement lors du lancement des travaux de la modernisation de Lomé. Annoncé en grande pompe à la cérémonie, Faure Gnassingbé a dribblé tout le monde. Conséquence, la cérémonie avait été annulée une première fois avant de se tenir plus tard. Le 9 février dernier, le Prince devait assister au lancement du Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA) à Notsé ; mais une fois encore il a fait faux bond aux siens et aux populations de cette localité en se faisant représenter par Gilbert Houngbo. Dimanche, plusieurs chefs d’Etats ont assisté à Libreville à la finale de la 28è Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2012) entre la Côte d’Ivoire et la Zambie. Faure Gnassingbé qui y était invité et qui adore ces genres de pérégrinations, était aux abonnés absents.
Que cachent ces annulations répétées des voyages du « fils de la nation » ? Pourquoi ne le fait-il pas à temps pour permettre à ses hôtes de mieux s’organiser ? Autant de questions qu’on se pose et auxquelles on peine malheureusement à trouver réponses.
Médard A.
liberte-togo.com

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