Les audiences publiques à la CVJR : Trop de plaisanteries dans les témoignages .Mgr Nicodème Barrigah-Benissan comptable devant le peuple togolais
 
Débutées le 6 septembre dernier, les audiences publiques organisées par la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) ont pris fin provisoirement hier à Lomé et la prochaine étape sera l’intérieur du pays. Ces audiences qui vont durer deux mois, ne sont nullement à rassurer les Togolais d’une véritable réconciliation telle que Faure Gnassingbé et son gouvernement de circonstance ont l’habitude de le crier sur tous les toits. Et pour cause, Mgr Nicodème Barrigah-Benissan et sa troupe se sont livrés à une chasse à la vérité couvée par de gros mensonges, de plaisanteries et d’inconscience à l’égard d’un peuple complètement déchiré sur tous les plans. Que peut-on attendre donc d’un processus dans lequel des individus sont payés pour faire de faux témoignages ? Mgr Barrigah-Benissan fera-t-il honneur à son rang de prélat avec l’allure que prennent les audiences ?
 
La comédie de réconciliation montée par le pouvoir togolais le 29 Mai 2009 à la nouvelle présidence à Lomé II, continue de susciter le dégoût des Togolais, devenus malgré eux, des spectateurs à qui on impose des images navrantes et révoltantes.
 
A la CVJR, l’histoire est tronquée, les mensonges ont pris la place de la vérité, l’argent a emporté des citoyens qui ligotent leur Nation contre des poteaux de l’intolérance, des couteaux sont enfoncés dans des plaies béantes, bref, la plaisanterie a gagné le processus déclenché dans le but de révéler l’histoire horrible du Togo de 1958 à 2005, de connaître toutes les vérités, de rétablir la justice pour aboutir à une véritable réconciliation durable.
 
Les seules vérités dites lors des audiences publiques à Lomé ne sont que « Lève la main et jure », « Promet de dire la vérité », « Comment ceci ou cela est-il arrivé ? ». Que de véritables mensonges relevés ça et là dans les témoignages et déclarations lues à cet effet.
 
Par exemple, sur les circonstances de l’assassinat du Père de l’indépendance du Togo Sylvanus Olympio, des quidams se sont présentés comme témoins du drame et se sont bien arrangés pour parler au nom de ce qui les lie aux membres de la CVJR et au pouvoir, sans savoir que le peuple connaît bien son histoire qu’il ne la laissera jamais tronquer par qui que ce soit. Etait intervenu comme témoin, un barbon du système quarantenaire nommé Douti Damok qui se dit cuisinier du président de la République à l’époque.
 
Selon son témoignage, il vivait au palais de la présidence, mais se rendait à la demeure de Sylvanus Olympio chaque matin à 6 heures pour son travail. Le matin du 13 janvier 1963, alors qu’il s’y rendait encore, il aurait vu beaucoup de militaires postés ça et là des rues allant à la bâtisse. Arrivé au portail, le colonel Assila qui était avec la première dame de l’époque Dina Olympio, aurait voulu l’interdire l’accès. Après une longue plaidoirie dans laquelle il fut présenté comme cuisiner du palais, il fut autorisé à y entrer. Peu de temps après, le Colonel s’est séparé d’eux après avoir dit qu’ils vont amener le président au camp RIT. Plus tard, ayant entendu des coups de feu, ils sont sortis (Dina et lui) après, et virent le corps du président criblé de balles, gisant dans le sang devant l’ambassade des Etats Unis d’Amérique. Choqués, ils sont repartis en larmes.
 
Continuant son témoignage, Douti Damok disait que les rumeurs annonçaient plus tard que ce n’était pas Eyadema qui a tué Sylvanus Olympio, mais un commandant tortionnaire venu du Cameroun, de nationalité française au nom de Mertrier. Le corps du président a été embarqué au soir du drame par Mgr Gbikpi Benissan dans sa voiture Volkswagen pour le cimetière à Agoèdigo. Douti Damok révèle qu’il fut arrêté plus tard et détenu à la prison de Mango.
 
De qui a-t-il gardé tout cela si ce n’est du pouvoir togolais ? Le peuple togolais qui connaît très bien cette histoire, ne peut admettre qu’un individu sorti de nulle part pour le bluffer avec des racontars aussi faux que montés.
 
Juste au lendemain de son témoignage, le vieux Douti Damok a été tout de suite contesté sur les médias par des témoins, surtout par ceux qui savent qu’il a été manipulé pour dire des contrevérités. On a même susurré qu’il a été appelé à faire ces témoignages grâce à une importante somme d’argent qu’il n’aurait pas touché jusqu’à cet instant, ce pour quoi il se plaint tous les jours devant ses amis. Fondateur de l’école privée l’Elite non loin de la Brigade Antigang à Doumasséssé, ce monsieur a roulé le peuple togolais avec la complicité tacite de Mgr Barrigah-Benissan et des autres membres de la CVJR. Les autres révélations ne sont plus importantes à décrire, vu que ce ne sont que des mensonges.
Toujours dans cette histoire des vérités sur l’assassinat de Sylvanus Olympio, un autre échantillon des faussaires du pouvoir en place nommé Nene Michel Kombate, qui avait dit la même bourde que son acolyte Douti.
 
Quant à lui, ce serait un Adjudant de la gendarmerie nationale, un certain Pauc de nationalité française, qui aurait tiré sur le Chef de l’Etat. Ce qu’il a étayé en racontant qu’un télégramme avait été envoyé dans ce sens par les autorités françaises et lu par le fils de sa marâtre, à l’époque cuisinier d’Olympio. Le courrier disait « qu’il faut qu’on en finisse ». La lecture de deux dépêches diplomatiques des Etats et de la déposition de feu Adjudant Sirikou Thomas Pierre, qui faisait partie du comité insurrectionnel qui luttait pour leur réintégration, a clôturé les témoignages sur l’assassinat du premier président du Togo Sylvanus Epiphanio Olympio.
 
Où est la vérité dans tous ces tintamarres couvés par la naïveté complice de Mgr Barrigah-Benissan, un prélat sur qui bon nombre de Togolais ont cru pour un aboutissement heureux de ce processus ?
Cet état de fait envenime la situation au lieu de l’apaiser et de la dépouiller de tout mensonge.
 
A l’installation de la commission en 2009, 8 sur dix Togolais étaient déjà persuadés que l’échec est au bout des vains efforts de l’évêque du diocèse d’Atakpamé entouré des caciques du RPT dont Kissem Tchangaï Walla qui, à la tête de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a fait voler le scrutin présidentiel d’avril 2005 à Faure Gnassingbé qui pensait ainsi la récompenser en causant d’autres torts aux populations. La présence de ce personnage de Kissem Tchangaï Walla pointé par le peuple togolais, assistée par le phénoménal de Koffi Ahadji-Nonou et d’autres noms qui incitent la colère, a fait chamboulé les choses et le mensonge l’a emporté sur la vérité, au nom de Mgr Barrigah-Benissan.
 
Et ainsi, la réconciliation voulue de tout cœur ne sera qu’un rêve pour ce pouvoir qui oublie être mal placé pour réussir ce processus au Togo. Des milliards injectés dans ce processus, n’est que du gâchis que le peuple payera à coup sûr de ses deniers longtemps monopolisé par le clan Gnassingbé en mal de gouvernance à la tête du Togo.
 
L’histoire, telle qu’elle s’est produite, sera révélée à toutes et à tous dans ce pays. La réconciliation nationale version Barrigah-Benissan n’est qu’un véritable miroir aux alouettes placé par Faure Gnassingbé au-dessus de son palais présidentiel et dans lequel se mirent, des marionnettes, des « ventrocrates » renommés, des citoyens grossiers à la recherche de la richesse. Mais le peuple ne fléchira pas.
 
Sébastien Lionel
 
source : triangledesenjeux.com

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