Les audiences de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) se sont poursuivies mardi, avec cinq auditions consacrées aux évènements liés aux violences survenues en avril 1991 à Kévé (50 km au nord de Lomé), lors des manifestations de scolaires qui ont connu des pertes en vies humaines, notamment celles d’un notable de la localité et d’un agent des forces de l’ordre, mort décapité.
 
Ont été auditionnées par la Commission, le sous-préfet de l’époque, un gardien de préfecture au moment des faits, les enfants du notable mort pendant lesdits événements, la famille du brigadier de gendarmerie qui a été tué décapité ainsi que le chef traditionnel de la localité.
 
Il résulte des faits présentés que suite à l’arrestation du gardien du Collège d’Enseignement Général (CEG) Maman N’Danida de Kévé, les élèves de la localité ont organisé des manifestations de protestation d’Assahoun jusqu’à Kévé. Ils ont occupé la sous- préfecture et le camp des gardiens de préfecture puis ont vandalisé les lieux. Les gardiens de préfecture lors du maintien de l’ordre ont fait usage d’armes à feu. Bien des manifestants ont été blessés. Quant au sieur Boniface Drovi, notable du chef de Kévé, il a reçu une balle perdue alors qu’il était à son domicile avec ses enfants et a rendu l’âme. Très remontés, les chasseurs traditionnels communément appelés « Abrafo » s’en sont pris au brigadier Kpatcha Addi, gardien de préfecture en fonction dans la localité, qu’ils ont tué. Quant à sa décapitation, la Commission n’est pas en mesure, au regard des auditions, d’en situer la responsabilité.
 
La famille du brigadier Addi a demandé à la Commission d’entreprendre les démarches nécessaires afin que la tête de leur bien aimé soit retrouvé en vue de leur permettre de faire le deuil.
 
Avec cette audience qui clôt la première session de Lomé, la CVJR a pu noter, au cours de cette première phase, avec une vive préoccupation, les traumatismes engendrés par les violences politiques du pays. Pour la Commission, le Togo, ne peut se construire si l’opportunité n’est pas donnée aux victimes de se faire entendre, aux témoins de partager avec le peuple la vraie version des faits, et aux auteurs, de s’engager dans une démarche sincère de contrition afin d’éviter la répétition de ces actes déplorables.
 
Par ailleurs, conformément aux règles de la CVJR régissant les audiences publiques, toute personne citée au cours d’une audience publique, peut exercer devant la Commission, un droit de réponse.
 
A cet effet, les Forces Armées Togolaises (FAT) ont présenté à la CVJR, un droit de réponse par rapport aux événements de la lagune de Bè ainsi que ceux relatifs à l’attaque de la primature. Leurs représentants seront entendus dans la soirée.
 
La CVJR a rappelé que toute personne physique ou morale, toute institution mise en cause pendant ou après les audiences que ce soit à Lomé ou dans les antennes peut exercer un droit de réponse.
 
Le jeudi, 15 septembre, la CVJR débutera ses audiences à Dapaong, au Nord du pays, consacrées entres autres aux évènements de 1958, les incidents de Barkoissi, les affaires de la faune et les violences de 2005.
 
source : Xinhua

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