Le siège de l’Institut Nationale d’Assurance Maladie (INAM) à Lomé, a été lancé ce lundi par le Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo.
 
On peut noter la présence de  plusieurs ministres dont ceux de la santé Charles Kondi Agba et de l’emploi et de la sécurité sociale Nicoué K.Broohm à cette cérémonie de lancement .
 
Des diplomates accrédités au Togo notamment l’ambassadeur de France Dominique Renaux et le chef de la délégation de l’Union européenne Patrick Spirlet, étaient également présents.
 
Près de 500 000 personnes vont  bénéficier de cette assurance maladie. C’est une nouveauté dans la sous-région .C’est un système qui permet une meilleure prise en charge des soins de santé de la population .



Lire le discours du premier ministre à cette occasion
 
Mesdames et Messieurs.
 
C’est avec un réel plaisir que je prends la parole ce jour pour procéder au lancement officiel de l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM). Je tiens, avant toute chose, à présenter à tous nos invités, au nom du Chef de l’Etat et du gouvernement, notre gratitude pour la confiance qu’ils ont placée en nous dans le cadre de la mise en place de la protection sociale nationale sur des bases solides, modernes et ambitieuses.
 
Je tiens particulièrement à exprimer nos remerciements aux partenaires en développement et surtout au Bureau International du Travail (BIT) pour leur précieux accompagnement dont nous avons bénéficié depuis plus de deux ans sur ce grand chantier.
 
Mesdames, Messieurs,
 
La Constitution togolaise a consacré la sécurité sociale et la protection sociale comme l’un des droits humains fondamentaux. C’est donc respectueux des droits humains, et soucieux du bien-être harmonieux de nos concitoyens que le Chef de l’Etat, a soutenu avec énergie le processus d’adoption du  programme pays de promotion du travail décent au Togo, et s’est ensuite engagé en donnant les appuis nécessaires ayant conduit à la mise en place de l’institution que nous avons aujourd’hui l’honneur d’inaugurer.
 
Mesdames, Messieurs,
 
Il s’agit de prime abord d’un choix politique et social fort. Pour le Chef de l’Etat et le Gouvernement, la question de la justice sociale, de la solidarité nationale et l’importance des filets sociaux constitue une préoccupation quotidienne. C’est pourquoi le gouvernement s’est engagé, faut-il le rappeler, dans le DSRP, à offrir à moyen terme, un paquet minimum de protection sociale à toute la population togolaise, à tous les citoyens et citoyennes, à tous les travailleurs et travailleuses, du secteur formel ou de l’économie informelle, salariés ou indépendants, urbains ou ruraux, industriels ou agricoles et aux catégories vulnérables particulières.
 
Dans cette perspective, la couverture santé universelle apparaît comme le premier élément du socle de notre protection sociale.
 
Permettre aux citoyens togolais de toutes catégories sociales, de toutes zones géographiques, de tous statuts socioéconomiques d’avoir libre et facile accès à des soins de santé de qualité reste un objectif majeur et prioritaire pour le gouvernement. D’autant que le système vise à garantir aux populations des soins utiles nécessitant une prise en charge par un système solidaire. C’est un message ambitieux au service de l’égalité d’accès aux soins et du droit à la santé pour tous.
 
Les bases que nous posons aujourd’hui constituent une étape importante vers l’universalisation de la couverture santé dans notre pays. Dans le court terme, en effet, cette assurance sera étendue au secteur privé et parapublic et à moyen terme au secteur agricole et à l’économie informelle. Les études structurantes ainsi que les explorations techniques relatives à cette extension sont en cours.
 
Dans ce contexte, la synergie des appuis et interventions de tous les acteurs devient un paramètre de gestion, de rationalisation et d’optimisation de nos chances de réussite. C’est pour cela que dans les prochaines semaines, des mesures pertinentes seront prises en vue de formaliser les différentes plateformes techniques tant au niveau des partenaires techniques et financiers qu’au niveau des acteurs nationaux.
 
Mesdames et Messieurs,
 
L’assurance maladie est un vecteur essentiel de changement de comportement de tous les acteurs impliqués dans le système de santé. Pour cette première phase de l’universalisation, il est important de faire comprendre à tous qu’il y va de l’intérêt national de protéger le système que nous mettons en place afin de faciliter son élargissement dans les meilleurs délais et dans des conditions optimales de sécurité. Nous devons faire preuve de civisme et de loyauté à l’égard de ce nouveau mécanisme du système national de protection en santé. Il nous faut, ensemble, prendre les dispositions idoines pour l’efficacité de cette couverture médicale, mais aussi pour son efficience notamment en mettant en place des points de contrôle préventifs et détectifs de tout abus éventuel.
 
Au-delà de l’engagement moral ou du réarmement moral dont nous devons faire preuve, il y a lieu de rappeler que, la santé, quel que soient le pays et son niveau de développement, a un coût. Notre devoir, notre principal rôle est de mobiliser les ressources pour y faire face. Que ce soit par des contributions individuelles, que ce soit par la solidarité nationale, que ce soit par une fiscalité adaptée ou par une réorientation des ressources, chaque citoyen et chaque citoyenne aura sa partition à jouer pour la pérennité et la solidité du socle que nous voulons mettre en place.
 
Mesdames et Messieurs,
 
Nous devons comprendre qu’un système d’assurance maladie est non seulement une source d’amélioration des soins de santé mais aussi et surtout un élément de protection et de sauvegarde des revenus tant sur le plan individuel que national. Il demeure un facteur incontournable de productivité. C’est également un élément de cohésion sociale, un stimulus pour la solidarité nationale, un vecteur concret de redistribution ou de partage de la richesse nationale qui doit nous exhorter à aller de l’avant, soutenus et convaincus par la hauteur de l’idéal dont il est porteur. Le processus peut paraître long pour certains mais qu’ils soient rassurés. Les prochains jours seront, d’ailleurs, consacrés aux premières explorations sur les capacités contributives des différentes couches socioéconomiques, sur les pistes éventuelles de création d’espace budgétaire et fiscal ainsi que de financements innovants pour la généralisation de la couverture J’invite tous les acteurs à se mobiliser pour participer à cette activité afin de nous permettre de disposer le plus tôt possible des paramètres d’aide à la décision en ce qui concerne les choix fondamentaux pour la généralisation de la prise en charge des soins de santé.
 
Mesdames et messieurs,
 
Les taux de fréquentation de nos structures de santé ne dépassent guère 35%. Cela voudra dire, entre autres, que nos populations n’arrivent pas à surmonter les barrières financières pour avoir facilement accès aux soins malgré les efforts déployés ces dernières années par le gouvernement. Une assurance maladie généralisée est un facteur essentiel d’amélioration de l’accès aux soins et donc de la qualité de vie. C’est pour ces raisons que l’Etat, en ce qui le concerne, jouera pleinement sa partition. En dehors des activités de sensibilisation et de formation qui se déroulent et des mécanismes anti-fraude mis en place, l’arsenal de sanctions prévues sera appliqué dans toute sa rigueur.
 
Avant de terminer mon propos, je voudrais revenir sur la valeur de solidarité que véhicule le système d’assurance maladie que nous inaugurons aujourd’hui. Les revenus élevés soutiendront les revenus faibles, les jeunes travailleurs soutiendront les retraités, les non malades porteront les malades, et ainsi de suit. Le même schéma guidera l’extension et fortifiera l’unité nationale à travers un cadre solidaire intergénérationnel, interprofessionnel et géographique équilibré et équitable. L’entraide traditionnelle fera place à une structuration plus judicieuse des élans de fraternité et des devoirs envers autrui.
 
C’est l’occasion, chers concitoyens et concitoyennes, de renouer avec les valeurs sociales et humanistes qui ont longtemps teinté les rapports intra et inter communautés de notre pays. La fierté nationale nous interpelle et nous met devant notre destin commun. C’est par des pas décisifs, volontaristes et courageux que nous relèveront les défis contemporains. L’assurance maladie est l’un de ces pas, qui, j’en suis convaincu, nous conduira vers l’épanouissement de notre peuple.
 
C’est donc sur ces mots d’espoir  d’un lendemain meilleur que je déclare (au nom du Chef de l’Etat, Président de la République) officiellement et solennellement lancé l’Institut National d’Assurance Maladie
 
Je vous remercie.

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