Exclus des Universités du Togo par le Conseil de discipline de l’Université de Kara, des leaders de mouvements estudiantins sont désormais victimes de divers actes d’intimidation, voire de tentatives d’assassinats.
 
Selon nos informations, dans la nuit de vendredi 12 au samedi 13 octobre 2012, vers 02 heures, la porte de la chambre de Bitsioudi dit Col Bitcth, a connu un début d’incendie. L’occupant réussira avec l’aide des maisoniers à maîtriser l’incendie. « Nous avons retrouvé sur les lieux un couteau », a témoigné à notre rédaction l’ancien président de l’Union Nationale des Etudiants du Togo (UNET). « Je pense qu’ils ont essayé de m’assassiner », conclut Bitsoudi, qui hésite cependant à se référer aux forces de sécurité. « Je n’ai pas confiance en eux », réplique t-il.
 
Dans la nuit du dimanche 14 octobre au lundi 15 octobre 2012, toujours aux environs de 02 heures, ce fut le tour de deux autres leaders estudiantins de recevoir la visite de criminels. Le scenario dont Bitsioudi a été victime, sera reproduit chez Alinki M’Clava et Agnité Massena dit Guillaume Soro. On note ici aussi des dégâts occasionnés par l’incendie de leur porte. Comme Bitsioudi, les deux autres également sont frappés par la fameuse décision d’exclusion qui fait grand bruit à Kara, comme à Lomé. « Ce sont des manœuvres d’intimidations. Les partisans du pouvoir à Kara, redoutent l’activisme de ces étudiants qui refusent de rejoindre le parti du Chef de l’Etat, malgré les propositions mirobolantes. Alors ils ont décidé d’utiliser la méthode forte », analyse un enseignant de l’Université de Kara.
 
« J’ai personnellement été menacé par le Commissaire Tchalla et l’officier Bimizi Méféïnoyo. Le premier m’a déclaré que si nous ne les rejoignons pas, pour travailler avec eux, ils vont nous gazer ». D’autres leaders estudiantins se disent également menacés à Kara. « Certains qui font du taxi moto pour joindre les deux bouts, sont attaqués dans la circulation. D’autres sont l’objet d’insultes et de menaces en villes, au marché, partout », a expliqué Kamingh Pyabalo, également exclu des universités du Togo depuis le 18 septembre 2012.
 
La sécurité de ces étudiants est désormais loin d’être assurée à Kara. On cite aussi le nom de certains comme l’étudiant Assogba, signataire d’une lettre de menace contre le Collectif « Sauvons le Togo » qui avait souhaité manifester dans la ville et un certains journaliste parmi les auteurs de ces actes criminels. Le nom de l’officier Bimizi, qui est également l’officier audiencier de Faure Gnassingbé à Kara, revient avec insistance comme le principal acteur qui est derrière ces actes. « Faure Gnassingbé avait demandé à des jeunes de défendre Kara s’il le faut au prix de leur vie. C’était à la veille de la manifestation du CST à Kara », confie un autre leader estudiantin.
 
Ne faisant aucune confiance aux forces de sécurité, les victimes harcelés et soumises à des brimades de toutes sortes, résistent avec stoïcisme, mais se refusent à « rentrer dans les rangs comme ont le leur demande ». Le pouvoir a toujours joué sur des considérations ethniques pour garder la ville natale du Chef de l’Etat comme un bastion imprenable. Mais les affaires Kpatcha Gnassingbé, Bertin Agba, Pascal Bodjona, tous originaires de la même localité ainsi que le travail de terrain des opposants Abass kaboua, Me Abi Tchessa et autres, ont fini par libérer les populations qui expriment désormais ouvertement leurs opinions.
 
Mais la stratégie de terreur pour laquelle opte le pouvoir à Kara, risque de dégénérer en confrontations. Pour l’instant, les victimes qui ne font aucune confiance aux représentants locaux du pouvoir, se refusent à saisir les forces de sécurité ou la justice. « Nous ne leur faisons aucune confiance », affirme Bitsioudi Biréma.
 
koaci
 

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