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En se rendant à Lomé le 28 Avril, John Mahama et Alassane Ouattara avaient pour mission d’éviter pour le Togo et la sous-région des troubles consécutifs à l’élection présidentielle du 25 Avril. Les présidents ghanéen et ivoirien agissaient au nom de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont le Togo fait partie. Les solutions qu’ils ont proposées sont pourtant loin de résoudre durablement la crise politique au Togo.
 
L’opposition togolaise déboutée
 
C’est le refus par les représentants de l’opposition de laisser la CENI proclamer les résultats litigieux qui a amené la CEDEAO à réagir. Le candidat de CAP 2015 exigeait que la CENI vide les contestations relatives à une dizaine de CELI avant de rendre publics les résultats les concernant. Le pouvoir quant à lui encourageait la CENI à proclamer tels quels les résultats transmis, et laisser le choix à la cour constitutionnelle d’examiner les cas de fraude alléguées par les opposants. Après avoir écouté les uns et les autres, Mahama et Ouattara ont tranché dans le sens de la volonté du pouvoir togolais. Le président de la CENI a précipitamment proclamé les résultats provisoires, au grand dam des représentants de l’opposition et du Comité d’accompagnement, tous mis devant le fait accompli.
Au nom de la paix
 
Si l’opposition togolaise refusait à laisser la Cour constitutionnelle connaitre des anomalies de la présidentielle 2015, c’est qu’elle n’a aucune confiance en cette institution dont tous les membres ont été nommés par le pouvoir. Mais pour la CEDEAO, il était question d’éviter une instabilité et des violences qui seraient occasionnées par la contestation du vote. Les dirigeants de la CEDEAO n’ont reçu de CAP 2015 aucun document qui détaille les irrégularités en question. Fait-elle foi aux prétentions du candidat de l’opposition? Rien n’est moins sûr. Et il est possible que CAP 2015 ne saisisse par la haute juridiction…
 
De l’avis de plusieurs observateurs, il y avait de sérieux doutes sur les résultats des localités du Nord Togo qui étaient contestés par les opposants. Les accusations de bourrages d’urnes et de manipulation de procès verbaux seraient vraisemblables mais difficiles à prouver.
 
CAP 2015 joue et perd
 
Les responsables de cette coalition de l’opposition connaissaient bien le régime et ses pratiques. Ils n’ont misé que sur la contestation populaire et leur prétendue popularité pour se présenter à cette élection dont les dés étaient pipés d’avance. Or, la communauté internationale a réussi à acculer le candidat Jean-Pierre Fabre, lui intimant l’ordre de rester dans les rangs. Comme un enfant de chœur, le chef de file de l’opposition togolaise se rend à l’évidence du réalisme politique. Il serait hasardeux que Fabre appelle ses militants à contester cette élection dans la rue.
 
Des bruits courent sur d’hypothétiques arrangements pour permettre à l’opposant arrivé deuxième selon les chiffres de la CENI de sauver la face. Mais la nature de cet arrangement n’est pas encore dévoilée et on se demande quel deal Fabre serait prêt à accepter.
 
source : Le Temps
 

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