Le régime dictatorial est un régime dans lequel il n’y a ni loi ni liberté. Seuls le dictateur et ses nervis font la loi au détriment de la majorité. L’histoire universelle montre que toutes les dictatures, implacables fussent-elles, finissent par se désagréger de l’intérieur et laisser des fissures qui les plombent. Le régime qui régente les Togolais depuis bientôt un demi siècle en est un. Après le règne sans partage du père, le fils tente de faire un bail à vie sur le Togo. Mais c’est compter sans la nature intrinsèque des régimes autoritaires.
 
Le vent de l’est et le discours de la Baule, sans négliger la détermination des peuples, ont amené certains pays africains à « s’ouvrir à la démocratie ». En dépit du balbutiement qui s’observe, certains pays à l’instar du Ghana et du Sénégal ont su saisir l’opportunité d’ancrer la problématique de l’alternance politique dans le jeu politique. A titre d’exemple, au pays de Kwame N’Krumah, le Président ne fait au plus que huit ans au pouvoir à raison d’un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois. Mais au Togo, malgré la tenue de la Conférence nationale souveraine de 1991, nonobstant la volonté manifeste de la majorité des Togolais de voir d’autres politiques accéder aussi à la magistrature suprême, les Gnassingbé ne veulent pas opérer des réformes pouvant conduire à une alternance pacifique. Mieux Faure Gnassingbé veut battre tous les records, de longévité au pouvoir, de corruption, de mal gouvernance… C’est dans ce capharnaüm politique que Faure Gnassingbé et ses comparses ignorent que leurs pouvoirs s’usent et qu’il va falloir qu’ils passent la main.
 
C’est un secret de polichinelle que la contestation politique a atteint un niveau sans précédent. Au lieu de tirer les leçons des histoires des hommes du passé, Faure Gnassingbé fonce tout droit dans le mur. Dans sa famille biologique, la sérénité n’est plus de mise. Depuis l’affaire du vrai faux coup d’Etat contre la sûreté intérieure de l’Etat, la famille Gnassingbé est en lambeaux.
 
Le tout puissant ministre, Pascal Akoussoulèlou Bodjona, «l’homme à tout faire» du jeune monarque est en disgrâce. Ses détracteurs s’activent pour l’inculper et l’embastiller. On ne doit pas se méprendre et ce n’est pas le fait d’un hasard. C’est la nature propre aux régimes autoritaires. La dictature, pour se régénérer, se nourrit toujours du sang de ses propres fils. Ceux qui, aujourd’hui, continuent de justifier les mauvaises pratiques du Rpt/Unir ne doivent pas l’ignorer. Si l’ancien Directeur de cabinet de la Présidence, du haut de tout ce qu’il a pu faire pour maintenir l’ « Esprit nouveau » au pouvoir, n’a plus son destin en main, cela doit servir de leçon à ceux qui jouent le Jacques Vergès. La roue de l’histoire tourne. L’Epée de Damoclès est pendante. Elle peut tomber à tout moment. A qui le tour ? Cette histoire écrite par les « sécurocrates » et mise en scène par le plus policé des Gnassingbé n’a pas fini de nous réserver des surprises. Beaucoup de Togolais sont impatients de voir la suite des épisodes de ce feuilleton spécial made by Faure Gnassingbé.
 
 
Fabrice KA
 
lalternative-togo.com
 

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