Des affrontements ont éclaté mercredi entre les forces de l’ordre togolaises, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, et environ 2.000 manifestants de l’opposition lors d’une deuxième journée consécutive de protestation, a constaté un journaliste de l’AFP.
 
La manifestation était organisée par le collectif « Sauvons le Togo », qui réclame des changements dans le code électoral avant les élections législatives théoriquement prévues en octobre.
 
Des affrontements violents mais isolés entre forces de l’ordre et manifestants ont eu lieu dans le quartier de Bé, à Lomé, selon un journaliste de l’AFP, précisant que des gaz lacrymogènes ont été tirés peu de temps après le début de la marche. Certains manifestants ont en retour jeté des pierres et brûlé des pneu, toujours selon l’AFP.
 
« Nous n’avons plus peur des gaz lacrymogènes. Ils doivent nous laisser manifester librement, sinon nous irons jusqu’au bout », a affirmé à l’AFP un manifestant appelé Kossi. « Ceux qui nous empêchent de manifester n’auront pas la paix. Nous sommes prêts à tout, car trop c’est trop », a déclaré Kossigan, un autre militant.
 
Mardi, les autorités avaient déjà fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs milliers de manifestants dans le centre de la capitale. Plusieurs manifestants avaient été blessées et d’autres arrêtées, selon les organisateurs de la marche, qui n’avaient pas fourni de bilan plus précis.
 
Selon le gouvernement, dix personnes, dont un policier, avaient été légèrement blessées mardi.
 
Le gouvernement avait interdit la semaine dernière les manifestations dans les endroits à forte activité commerciale, en réponse à l’annonce par le collectif « Sauvons le Togo » de trois jours de marches et de sit-in à partir de mardi. Ce collectif regroupe neuf organisations de la société civile et sept partis et mouvements politiques de l’opposition.
 
Le gouvernement a justifié l’interdiction de manifester dans les endroits à forte activité commerciale par la difficulté à y maintenir l’ordre et la sécurité. Mais les organisateurs avaient annoncé leur intention de passer outre cette interdiction.
 
Certains partis d’opposition demandent que les élections soient retardées pour permettre des réformes préalables. Le collectif « Sauvons le Togo » exige notamment l’abrogation de nouvelles dispositions du code électoral adoptées par l’Assemblée nationale sans consensus dans la classe politique.
 
Le Togo est dirigé depuis 2005 par le président Faure Gnassingbe, qui a succédé à son père Gnassingbe Eyadema, lui-même resté 38 ans au pouvoir. Faure Gnassingbe avait été porté au pouvoir par l’armée, à la mort de son père, puis a remporté les élections en 2005 et 2010.
 
AFP
 

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