Le Collectif « Sauvons le Togo », qui est un regroupement d’organisations de la société civile togolaise et de partis politiques de l’opposition n’a pu poursuivre sa manifestation de trois jours au rond-point du carrefour Déckon comme il l’avait prévu.
 
Si mardi, nonobstant les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, le sit-in prévu à la place Déckon par le collectif coordonné par l’avocat Zeus Ajavon a été suivi jusqu’au bout par une « marrée humaine », ce ne fut pas le cas au cours de cette journée de mercredi.
 
Dans un communiqué rendu public plus tôt ce mercredi matin, le collectif « Sauvons le Togo » annonçait disposer d’informations selon lesquelles, les autorités togolaises avaient décidé de disperser la foule et de mettre fin au sit-in.
 
« Nous avons veillé au rond-point de Déckon jusqu’à l’aube. Rien ne s’est passé comme incident entre nous et les forces de l’ordre. Ce matin (mercredi), nous nous étions bien réveillés et tout allait normalement lorsqu’avant 9 heures où les forces de l’ordre ont fait irruption sur la place en tirant des grenades lacrymogènes dans la foule et en bastonnant les gens », a confié à afreepress, un des manifestants à bout de souffle.
 
Cette place noire de monde mardi, est à présent très aérée et occupée par les forces de Police et de Gendarmerie lourdement armées de grenades lacrymogènes et de matraques. Très peu de véhicules osent affronter la situation et emprunter cette route ordinairement très bondée.
 
Les affrontements entre les militants de l’opposition et la Police se sont déplacés dans le quartier de Bè où ces protagonistes ne se donnent aucun répit. Aux tirs des grenades lacrymogènes, les manifestants répondent par des jets de projectiles. Partout dans ce quartier, des pneus sont enflammés et l’air est irrespirable. « Nous avons décidé que ça va changer cette fois-ci au Togo. 40 ans de règne d’une seule famille, ça suffit. Nous n’avons pas été vendus à la famille Gnassingbé et nous ne sommes pas leurs esclaves », crie un jeune homme, deux grosses pierres dans les mains.
 
La Police et la Gendarmerie ont procédé à plusieurs arrestations au rang des manifestants. Plusieurs blessés sont également enregistrés. Le Colonel Yark de la Gendarmerie nationale togolaise, qui était à la tête des opérations s’est rendu dans une maison proche du lieu des événements où un engin explosif a été tiré, blessant grièvement cinq personnes dont une femme atteinte au sein gauche.
 
Il est annoncé une conférence de presse que tient le collectif « Sauvons le Togo » dans la soirée de ce mercredi pour, disent ses responsables « annoncer la suite à donner aux événements ».
 
Le collectif « Sauvons le Togo », à travers cette manifestation de trois jours veut protester contre les conditions d’organisation des prochaines élections législatives et locales. Le collectif entend aussi, par ce mouvement, inviter le pouvoir togolais au dialogue et à la concertation autour des réformes constitutionnelles et institutionnelles à procéder en vue d’aller vers des élections apaisées et crédibles. Il proteste également contre l’impunité dont bénéficie les personnes indexées comme ayant commis des actes de tortures sur des citoyens togolais.
 
afreepress.info
 

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