sondage


Des chiffres donnent le tournis à Lomé
 
A la veille de l’élection présidentielle, un sondage diffusé sur les téléphones mobiles et internet bouscule jusqu’au sommet de l’Etat. Certains évoquent des complicités au sein de Togocel, principal réseau mobile du pays alors que l’opération serait planifiée de l’extérieur. Dans l’opinion publique, surprise d’autant plus que ledit sondage reflète une « certaine » réalité.
 
Surprises et dessous. « Togo : élection 2015, à 72h du scrutin 58% opinion favorable à Jean Pierre Fabre. 29% pour Faure Gnassingbé. Aimé Gogué vient en 3e position (sondage Iptso-Afrique) ». Un coup réussi si c’en est un faux. En milieu d’après-midi, ce sont « au moins 450.000 numéros » qui ont reçu ledit sms selon une source technique à togocel, compagnie publique de téléphonie mobile concernée. Tout le monde a été pris de court, même le service technique de la société qui a été aussitôt alerté quand plusieurs cadres de Unir, parti au pouvoir ont informé Gilbert Bawara, le ministre de l’administration. Ce dernier panique et passe quelques coups de fil avant d’informer le président de la République, juste avant un meeting à Ségbé (périphérique ouest de Lomé) où, le ministre fait cas d’un « faux sondage qui prouve que l’adversaire panique« .
 
Mais tout porte à croire que la panique est dans son camp. Le gouvernement publiera un communiqué rapidement et le Premier ministre sortant, Ahoomey Zunu, prend le devant de la contre-offensive médiatique pour banaliser un sondage qui n’a pas cessé de faire mal. Gilbert Bawara s’entretient avec Affoh Atcha-Dédji, directeur général de Togocel qui se trouvait en campagne de proximité chez lui à Tchamba, 400 km de Lomé. A la fin du meeting, le chef de l’Etat, inquiet, demande ce qu’il en est des recherches. Les « puissants » services secrets du Togo qui se sont illustrés par la torture dans des lieux de détention n’en savent rien et crient à un « coup trop fort ». Pourtant, depuis le début de la campagne, Direct7info, auteur apparent du sms avait balancé par le même réseau plusieurs sms sur le scrutin, préparant ainsi l’opinion à son coup de maitre qui a un effet psychologique important sur la présidentielle.
 
Pas loin de la réalité. Mais pour observateurs et chancelleries, ce sondage révèle une certaine réalité et aura un impact fort sur les militants de Unir qui dirige, entre un changement de nom, le Togo depuis un demi-siècle sans partage. D’ailleurs, Cadran Suisse, une autre société à l’existence non établie a aussi sorti jeudi, à 48h du scrutin, un autre sondage que font circuler des journalistes proches du pouvoir et qui créditent Faure Gnassingbé de 77% des intentions de vote, comme si le président sortant profitait pour régler les comptes au sondage précédent, en tapant « faure », non, très fort. Impopulaire dans son fief traditionnel, la Kozah, à cause des dignitaires jetés en prison mais aussi de l’arrogance de ses nombreuses copines et maitresses, lâché par certains serpents de mer dans son camp, le président sortant a du mal à mobiliser des foules pour ses meetings malgré les liasses de billets distribués. « C’est justement parce que le score attribué à notre président est proche d’un autre sondage secret réalisé par la présidence de la République que nous nous sommes plus inquiétés encore », confie à Afrikaexpress un cadre du cabinet présidentiel qui soupçonne « une fuite planifiée ». « Quoiqu’il arrive, vous devez me trouver ceux qui sont derrière cette affaire » a confié à Bawara, le chef de l’Etat dépité par ce malencontreux sondage. Dans un communiqué signé du gouvernement, promesse a été faite de trouver et de punir les auteurs. L’ANR les localise hors du Togo, entre la France et l’Angleterre, une imprécision qui agace le président sortant.
 
Au pouvoir depuis 2005 à la suite de la mort de son père, Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 après un scrutin teinté de fraudes massives selon l’opposition et plusieurs organisations de la société civile. Depuis, s’opposant à toute réforme, il compte sur l’armée pour se maintenir le plus longtemps possible, ce qui n’a pas empêché l’homme fort de 49 ans de confier à Jeune Afrique récemment qu’il n’entend pas « s’éterniser au pouvoir »
 
 
MAX-SAVI Carmel, Afrikaexpress, Lomé, Togo
 
Afrika Express
 

1 commentaire

  1. pas besoin d’un sondage pour parvenir à ce score. Rien qu’avec ces paramètre d’anticipation rationnelle, on parvient aux même conclusions: Région maritime, à peu près 60% des votants avec Faure qui réalise 20% et FABRE 60%. Dans le reste du pays avec 40% du total, Faure 20% et Fabre 15%. Ces hypothèses conduisent à 54% d’intention de vote pour FABRE et 44% pour Faure. Soit dix points d’écart.
    Que l’Eternel bénisse le Togo! Ablodé, ablodé, ablodé gbadja.

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