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La présidentielle togolaise a connu son dernier épilogue ce 1er mai avec deux présidents « élus ». Faure Gnassingbé, 48 ans, le sortant et Jean Pierre Fabre, 63 ans, l’historique opposant. Le président de la Ceni, chargée de l’organisation du scrutin annonce le premier vainqueur et son adjoint annonce le second élu avec 52,2% des voix. Afrikaexpress revient sur les moments forts d’un processus électoral en amont mauvais. Chronologie !
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Lire la version actualisée après le 2 mai sur le site Regard * Excentrique (+ revue de presse)
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Résumé de la 5e mascarade électorale de Faure Gnassingbé depuis 2005 étape par étape

Par Régis MARZIN, Paris, 2 mai 2015

Vendredi 24

– A partir d’une réunion vendredi 24, un Comité d’accompagnement (ou comité ad hoc de suivi technique des élections au Togo : OIF, ambassadeurs de France, d’Allemagne et des Etats-Unis, de l’Ue et des représentants du Pnud, de l’Ua et de la Cédéao) sous la direction du Général Sangaré de l’OIF a commencé à contrôler le travail de la CENI.
 
– Le pouvoir et la CENI ont été obligés dans la réunion du vendredi d’abandonner un logiciel de transmission et de compilation des résultats nommé ‘Success’, créé par l’expert Clément Aganahi.
 

Samedi 25

 
– Peu d’information remonte le jour du vote.
 
– A Lomé, des bureaux de vote de désengorgement ont créé 48h avant le vote et ont fait que de nombreux électeurs se sont découragés sans trouver leur nom sur les listes. L’impact de ce découragement n’est pas chiffré sur la participation. Il s’est ajouté à l’appel au boycott (par exemple d’un parti comme le CAR) et, sans doute, à un certain « fatalisme » face à l’impossibilité de battre la dictature et à une certaine « déception » du monde politique.
 

Dimanche 26

 
– Success abandonné, plusieurs jours peuvent être nécessaires pour compiler les résultats avec les Procès Verbaux, et la CENI a 6 jours jusqu’au vendredi 1er mai pour compiler et annoncer les résultats.
 
– Sous la supervision du Comité d’accompagnement les Procès Verbaux sont ramenés des 42 CELI vers la CENI à Lomé en utilisant un avion le dimanche après midi. Les responsables des CELI arrivent aussi en avion.
 
– La presse respecte l’obligation d’attendre les annonces officielles et de ne pas annoncer d’autres résultats. Globalement, la presse écrite, papier et web, semble avoir du mal à suivre ce scrutin et vraisemblablement parce qu’elle a été très affaiblie par des années de répression. (NB : le site togoelections2015.com a été fermé dimanche et lundi et a réouvert mardi, peut-être pour des raisons techniques comme la surcharge ou parce qu’il ne respectait pas l’interdit).
 
– L’abandon de Succes a été respecté mais le logiciel est utilisé comme seconde source : une fuite de Success aux chiffres non confirmés indique une forte victoire de Faure Gnassingbé et a servi pour une bataille psychologique favorable à Faure Gnassingbé.
 
– CAP 2015 a répondu en soirée à cette fuite par l’annonce de sa victoire, sans précisions.
 
– La fuite attire déjà l’attention sur une probable divergence des votes entre la région maritime (1,5 sur 3,5 = 43% (1 508 665 / 3 509 258 = 0,4299)) votant majoritairement Jean-Pierre Fabre / CAP 2015 et les 4 autres régions du Centre et Nord votant en majorité Faure Gnassingbé/ Unir.
 
– C’était la première campagne que la dictature togolaise laissait s’organiser assez librement au Nord et au Centre, dans les régions ou avant les populations n’ont jamais pu s’informer correctement. Ce point est sans doute important quand on situe le processus électoral dans son contexte, car une campagne ne permet pas d’informer correctement après des années de censure.
 
– La fuite indique une participation beaucoup plus basse dans la région ‘maritime’ favorable à Jean-Pierre Fabre/ CAP 2015, et donc des participations beaucoup plus élevées dans les autres régions.
 
– Aussi, une forte probabilité de fraudes, pour l’instant, le dimanche, encore non documentée, apparait dans le nord et le centre au niveau des PVs, des transmissions des PVs des bureaux de vote vers les CELI (CENI locales). Il y a 42 CELI dans les 5 régions.
 
– La mission d’observation de la CEDEAO présidé par Amos Sawyer, ancien président libérien, a validé le scrutin, affichant une incompétence hypocrite, affirmant ainsi son soutien à la dictature togolaise, dans une certaine continuité historique.
 
– Le dimanche, la forte implication des observateurs internationaux au travers du Comité d’accompagnement sous la direction du Général Sangaré de l’OIF s’est fait sentir. Général Sangaré est parti en avion dans les CELI du Nord et du Centre pour chercher les Procès verbaux et responsable des CELIs.
 
– CAP 2015 a dénoncé dimanche soir « de nombreux cas de vote sans cartes d’électeurs, de vote par usage abusif de procurations, de convoyages d’étrangers, de distribution de prébendes, d’expulsion des délégués de l’opposition, de bastonnade de militants de CAP 2015, d’enlèvements et de bourrages d’urnes, de substitutions de PV, d’intimidations, de harcèlements, etc., milliers, essentiellement dans la région maritime, des électeurs en possession de leurs cartes d’électeurs mais qui ne retrouvent pas leurs noms sur les listes électorales. »
 
– Les observations des fraudes par la société civiles et les partis ne sont pas encore connues et pas synthétisées avec des preuves. En particulier on ne sait pas encore grand chose sur les substitutions de PV ou les bourrages d’urnes au Nord et au Centre et leur impact sur le futur résultat.
 
– La Concertation Nationale de la Société Civile (CNSC-TOGO) (68 organisations de la société civile, 1200 observateurs nationaux dont 800 mobiles et 400 au piquet) a publié une ‘déclaration liminaire‘ qui donne quelque chiffre sur des bureaux témoins sur les PVs et l’affichage des résultats sur les bureaux, ce qui n’apparaît pas déterminant. Elle n’a pas annoncé ce qu’elle prévoit de faire sur ses observations des fraudes.
 

Lundi 27

 
– La CENI concentre à partir du lundi les débats sur les fraudes à partir de la vérification des Procès Verbaux. L’anomalie la plus évidente est que les nombres de votants sont souvent supérieur au nombre d’inscrit. Le cas de la CELI de la Binah avec un dépassement de plus 1220 voix est fortement discuté.
 
– Le vice Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, Francis Pedro Amuzun (opposition-CAP 2015) explique dans un interview les tentatives de passage en force de Faure Gnassingbé au travers du président de la CENI, Taffa Tabiou, en tentant de transférer le travail de la CENI vers la Cour constitutionnelle, ce qui serait accepter les fraudes et rendre les vérifications impossibles et les contestations sans espoir.
 
– Le Comité d’accompagnement, en particulier grâce au Général Sangaré, est témoin et arbitre et semble correctement empêcher la validation des Procès Verbaux frauduleux.
 
– Lundi soir, CAP 2015 demande l’annulation des résultats des CELI de Tône, Cinkassé, Kozah, Binah, Danpken, Bassar, Tchamba, Blitta, Sotouboua et Plaine de Mô.
 
– Lundi soir, l’UE appele au calme et évoque les « procédures légales » sans précisions, en décalage avec la réalité du conflit interne à la CENI.
 
– Lomé est sous surveillance policière et militaire et présentée comme assez vide. La rue est donc calme et la lutte est dans la CENI.
 
– On signale la coupure de facebook dans la nuit de lundi à mardi (et peut-être de youtube et d’internet sur les mobiles TogoCell)

Mardi 28

– L’ONU reprend le message de l’UE appelle aussi au calme en parlant des « procédures légales ».
 
– Mardi les travaux de la CENI ont été suspendus, suspension demandée par le Général Sangaré, semble-t-il, suite à l’augmentation des tensions.
 
– La CENI bloque toujours sur les 6 premières CENI sur 42, ou sur les 11 premières sans doute le mardi. Alors que le conflit sur les premières CELI n’est pas résolu, on ne sait pas si les résultats annoncés des 5 nouvelles CELI sont autant contestés.
 
– Mardi, les présidents du Ghana et de Côte d’Ivoire, John Mahama Dramani et Alassane Ouattara sont arrivés à Lomé pour parler du conflit interne à la CENI. Ils ont rencontré Jean-Pierre Fabre, les observateurs de la CEDEAO et le bureau de la CENI conduite par son président M. Taffa Tabiou. John Drama Mahama et Alassane Ouattara ont globalement soutenus Faure Gnassingbé et, dans une réunion, ont mis une certaine pression pour accélérer le dépouillement.
 
– Après la réunion avec John Mahama Dramani et Alassane Ouattara, le président de la CENI Taffa Tabiou déclare que John Dramani Mahama et Alassane Ouattara « nous ont indiqué que nous devons tout faire pour qu’à partir de maintenant nous puissions donner les résultats au plus tôt et transmettre notre rapport à la Cour constitutionnel demain, parce que … « , et, « Pour résumer, il nous a intimé l’ordre de faire notre travail et de laisser tout ce qui pourra concerner la Cour constitutionnelle à la Cour constitutionnelle, et si des candidats ont des revendications à faire, ces revendications s’adresseront à la Cour constitutionnelle ».
 
Pédro Francis Amuzun, vice-président de la CENI à la fin de la rencontre avec les chefs d’Etat ivoirien et ghanéen a dit « Si la CEDEAO nous dit d’aller terminer comme cela et d’envoyer comme cela, nous allons envoyer. Il y a même eu une menace en l’air : la menace: celui qui aurait suffisamment bloqué la situation pour que le Togo sombre. Celui-là, il y aura des enquêtes pour le punir. C’était clair! … Je respecte les 2 présidents qui sont venus qui sont de très bons présidents, que j’apprécie beaucoup, je ne saurais leur faire offense ».
 
– Puis, selon un journaliste, la partie de la CENI côté UNIR a annoncé que les résultats seraient officiellement annoncés avant minuit et avant le départ John Mahama Dramani et Alassane Ouattara.
 
– Selon CAP 2015, pendant la visite de John Mahama Dramani et Alassane Ouattara, il a été décidé à la réunion que les PVs des CELI litigieuses soient mis de côté, pour un « règlement juste avec l’aide du Comité d’accompagnement », à la fin semble-t-il. Au moins 7 CELI posent problème.
 
– Dans un communiqué, CAP 2015 a rappelé que le respect des dispositions de la loi (article 102 du code électoral) et de l’accord du 24 avril 2015, est important dans ce processus, en particulier, le recours aux procès-verbaux des bureaux de vote et si besoin, aux bulletins de vote, pour vérifier, l’exactitude des résultats.
 
– Ensuite, dans une conférence de presse, John Dramani Mahama a déclaré : « Lors des échanges, nous avons noté une certaine confusion dans l’interprétation des textes. Le rôle de la CENI, c’est de compiler les résultats qui lui sont transmis par les Commissions électorales locales indépendantes (CELI) et de les proclamer, elle n’a pas pour rôle d’étudier les irrégularités, ce rôle appartient à la Cour constitutionnelle »,…, « A ce stade de la compétition électorale, on ne peut pas à proprement parler de contestation dans la mesure où la CENI finit son travail et qu’aucune contestation formelle n’est encore déposée devant la Cour constitutionnelle. Raison pour laquelle nous avons demandé à la CENI d’accélérer le processus de compilation et de proclamer rapidement les résultats ».
 
– Il semble que le président de la CENI ait appelé les journalistes à revenir à la CENI pour la diffusion pendant la conférence de presse du président Ouattara et Mahama, mais les conditions de la décision ne sont pas expliquées par la presse.
 
– En fin de journée, la partie de la CENI du côté de Faure Gnassingbé a proclamé les résultats à la télévision togolaise, depuis une salle de la CENI. Taffa Tabiou a dit à la télévision « Les deux chefs d’Etat nous ont intimé l’ordre de donner les résultats ce soir», ce qui ne correspond pas à la réunion. La diffusion a été interrompue parce que les membres de la CENI de l’opposition ont découvert la diffusion en arrivant à la CENI et ont protesté en direct. Les gendarmes ont neutralisé, chassé, entre autres, le vice président de la Ceni, Pédro Francis Amuzun. Puis, des religieux sont passés à la télévision pour appeler à la paix et à la non-violence.
 
– Les résultats basés sur les Procès Verbaux incluant des fraudes massives et donnés à la télévision sont : 58,75 % Faure Gnassingbé 34,95% Jean-Pierre Fabre, abstention 40,01%.
 
– Il est sous-entendu au coup de force de la CENI côté UNIR, l’imposition d’un passage par la Cour constitutionnelle et la fin des vérifications et du contrôle par le Comité d’accompagnement. Le général Siangaré a quitté la CENI pendant la diffusion en protestant vivement contre le coup de force.
 
– La CEDEAO par la voix de John Mahama Dramani et Alassane Ouattara a sans doute tenté de sauver Faure Gnassingbé de la mise en évidence publique des fraudes massives, et pour cela a semblé s’opposer au travail du Comité d’accompagnement et de l’OIF. La CENI côté UNIR et Faure Gnassingbé ont ensuite organisé un coup de force contre la CENI côté Cap 2015 en profitant de cette période favorable et ambigüe. John Mahama Dramani et Alassane Ouattara ont ainsi aidé à l’auto-proclamation d’une victoire du dictateur togolais, sachant que la Cour constitutionnelle obéissait à Faure Gnassingbé et ne permettrait pas un débat public. Le résultat de la réunion n’était pas un accord écrit officiel.
 

Mercredi 29

 
– Certains media internationaux et surtout français annonce la victoire de Faure Gnassingbé sans expliquer le coup de force. Le monde annonçait la victoire du dictateur togolais avec 2 jours d’avance le lundi, comme en 2010.
 
– RFI indique « L’opposition accuse d’avoir jeté au panier le processus de vérification des résultats alors qu’il restait encore un tiers des procès verbaux, soit une trentaine de départements, à vérifier », « Le général Sangaré faisait le pari, comme l’opposition d’ailleurs, que tout allait se régler dans les vingt-quatre heures après la visite des chefs d’Etat ivoirien et ghanéen, et surtout que l’on allait préserver le consensus, car Alassane Ouattara et John Dramani Mahama ont effectué une visite éclair pour rencontrer tous les acteurs de cette élection, exhorter la Céni à travailler plus rapidement en respectant les délais légaux. Et la Céni avait jusqu’à vendredi pour donner les résultats. Mais pour l’opposition, le président de la Céni, Taffa Tabiou, a confondu vitesse et précipitation. »
 
– Le journaliste Idelphonse Koffi Akpaki témoigne sur le coup de force : « Combien de temps les membres de la CENI ont-ils eu pour consolider la trentaine de Commission Locale Indépendante (CELI) qui restait quand on sait que c’est seulement les bureaux de vote de 11 CELI qui ont été consolidés. Par quelle alchimie et qui sont ces membres de la CENI qui ont fait ce travail à la va-vite sans que les autres membres ne s’en rendent pas compte? La tricherie et la fraude sont certainement passées par-là… La plénière ne s’ouvrant pas, Francis Pédro AMUZUN a voulu en savoir plus quand il s’est aperçu que le président n’était pas dans son bureau mais dans une autre salle avec des journalistes. » Pédro et ses collègues de CAP 2015 défoncent la porte et se rendent compte que le président était sur le plateau en direct. Pédro s’avança lui vers le président qui parlait en direct sur la TVT. En pleine émission Pédro s’écria: « Qu’est-ce que tu fais monsieur le président? C’est ça la plénière? Les CELI dépouillées ne sont que 14 ou as-tu donc trouvé le reste des résultats? Et se tourna vers le journaliste qui demandé à ses cadreurs de couper immédiatement l’émission, Pédro dit: « que se passe-t-il Franck? » A Franck de répondre: « Moi j’en ai pour rien. » Et pendant que Francis Pédro AMUZUN interrogeait le journaliste, Taffa Tabiou s’enfuit et laisse sa place vide sur le plateau sous l’œil goguenard des journalistes et des milliers de Togolais qui ont suivi cette scène ignominieuse. .. Une indignation qui ne dit pas son nom puisqu’elle a gagné le camp des membres du comité d’accompagnement qui, ne voulant pas cautionner la forfaiture, ont tous quitté la salle. « Je n’ai plus rien à faire ici », s’est indigné le général Siaka Sangare, chef de la délégation de OIF qui a aussi quitté la salle pour ne pas lui aussi cautionner cette forfaiture. »
 
– Les membres de la CENI, Amuzun Assiongbon Ekpé, Vice-Président, Sibabi Boutchou, Président de la Sous-Commission Opérations Electorales, Formation et Informatique, Atantsi A. Edem, Président de la Sous-Commission Communication et Relations Publiques, Tchala Biaou Raphaël, Teko Folly Jean Jacques écrivent au président de la CENI : « Alors qu’on s’attendait à la reprise des travaux de recensement des votes en provenance des 28 CELI restantes sur les 42 que compte le pays, nous sommes venus constater que vous avez décidé unilatéralement de faire la proclamation des résultats provisoires du scrutin du 25 avril 2015, ce qui est contraire au code électoral, à l’accord du 24 avril 2015 et à la procédure interne que nous avons adoptée en séance plénière ».
 
– CAP 2015 dans un communiqué indique : « Le régime RPT/UNIR et son candidat Faure GNASSINGBE viennent de perpétrer un nouveau coup de force électoral, bafouant la souveraineté du peuple togolais et infligeant un camouflet aux Chefs d’Etat de la CEDEAO ainsi qu’à la communauté internationale… Les résultats tels que proclamés par le président de la CENI, ne sont conformes ni à la loi, ni à l’accord du 24 avril 2015, ni à la décision des Chefs d’Etat de la CEDEAO, ni à la procédure interne adoptée par tous les membres de la CENI, en présence du Comité d’accompagnement… CAP 2015 se félicite de la victoire de son candidat Jean-Pierre Fabre. »
 
Jean-Pierre Fabre déclare « Cet énième coup de force électoral ne passera pas. C’est pour nous tous un devoir impératif, un devoir sacré, un devoir constitutionnel de nous mobiliser résolument et massivement pour faire échec à ce crime contre la souveraineté nationale. Il appartient à chaque peuple d’écrire son histoire sans compter sur d’autres. Le peuple togolais se doit d’écrire la sienne en prenant courageusement son destin en main. »
 
– Le MAE français a déclaré « La France prend note des résultats provisoires proclamés hier par la commission électorale nationale indépendante, qui attribuent au président Faure la majorité des suffrages exprimés. … voies légales. La France salue l’implication de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, avec la mission de son président en exercice, M. John Mahama, du président ivoirien M. Alassane Ouattara et du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, M. Mohammed Ibn Chambas.
 
– Sur le site de la société civile CNSC a été publié CENI sans aucun commentaire, sans explications sur son mode de calcul, avec un seul logo (CNSC) au lieu de 3 dans son communiqué du samedi (CNSC + Syced + Ue), des tableaux de comparaison qui donne des chiffres proches de ceux du pouvoir imposé par le président de la CENI.

Jeudi 30

– La situation est bloquée et les commentaires s’accumulent sans faits nouveaux.
 
– Les membres de la CENI côté CAP 2015 ont été interdits d’accès à la salle de la CENI.
 
– Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée à l’aéroport international Gnassingbé Eyadéma, Mohammed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, ancien président de la Commission de la Cédéao, qui est connu pour sa participation en 2005 à l’accession au pouvoir de Faure Gnassingbé, et pour son soutien persistant depuis a parlé au nom de l’ONU et pris parti pour le dictateur Faure Gnassingbé, en mentant ouvertement sur la transparence et les fraudes, en disant, selon l’AFP, « crédible, libre … sans fraudes », ou en disant, selon Afreepress, « Tous les observateurs internationaux accrédités au Togo ont trouvé que les élections ont été crédibles et inclusives ». Il a déclaré selon l’AFP « Les Togolais sont allés voter sans violence. Ils ont exprimé librement leur choix. (…) Tous ceux qui sont venus observer ces élections, y compris la société civile togolaise, ont vu que ces élections étaient libres et transparentes ».
 

Vendredi 1er mai

 
– Matinée : la situation étant bloquée, plus rien ne se passe publiquement. Quelques articles de commentaire questionnent le rôle de l’ONU et en particulier de Mohammed Ibn Chambas au côté de Faure Gnassingbé dans la mascarade électorale. Au moins deux articles disent qu’il n’y aura pas de recours à la Cour constitutionnelle sans donner de source.
 
Assiongbon Ekpé AMUZUN, vice-Président de la CENI et 4 autres membres de la CENI côté CAP2015 ont publié les résultats de 26 CELI sur 42 non litigieuses donnant JP Fabre : 52,20% G Gnassingbé 43,90% en indiquant 10 CELI litigieuses pour lesquels « la CENI a décidé de confier au comité d’accompagnement les procès verbaux litigieux » et 6 CELI litigieuses supplémentaires.
 
– CAP 2015 a publié un communiqué : « le processus de proclamation des résultats provisoires et leur transmission par le président de la CENI, sont sortis de leur cadre légal et une Cour Constitutionnelle digne de ce nom, en aurait tiré toutes les conséquences… CAP 2015 et son candidat Jean-Pierre FABRE invitent, une fois encore, les Chefs d’Etat de la CEDEAO et la communauté internationale à davantage d’attention à l’égard de la situation créée au Togo par ce nouveau coup de force électoral perpétré par les autorités en place au Togo. »
 

Samedi 2 mai

 
Philippe Bernard du journal le Monde à la présidentielle de 2010 avait été parmi les premiers journaux internationaux, peut-être le premier, à valider dans un article les faux résultats, ouvrant la voie à la diplomatie française. En 2015, Christophe Châtelot, toujours pour le Monde, écrit : « Chacun a en mémoire le bain de sang qui avait suivi l’arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé en 2005 à la suite d’une présidentielle truquée, organisée dans la précipitation après la mort de son père Eyadéma. Rien de tel dix ans plus tard selon l’ONU qui a qualifié le scrutin de « crédible, libre et transparent », un constat partagé par les autres observateurs internationaux et nombre de diplomates étrangers de Lomé. » Cela est dit sans aucune enquête, sans tenir compte du Général Sangaré et de l’OIF et en reprenant des mensonges de Mohammed Ibn Chambas en y ajoutant des diplomates étrangers sans les nommer et sans donner de source.
 
– Retour au silence public. Depuis le coup de force de la CENI, il n’y a pas de nouvelles du Comité d’accompagnement, de l’OIF et du Général Sangaré. Ban Ki Moon n’a pas réagi aux mensonges et à la conférence de presse partiale de Mohammed Ibn Chambas dans la continuité de son soutien personnel à la dictature togolaise depuis 2005. Les présidents ghanéen et ivoirien n’ont pas dénoncé le coup de force de la CENI fait grâce à leur passage. La Concertation Nationale de la Société Civile n’a pas expliqué depuis le 29 la publication de tableaux utilisant les Procès Verbaux avec fraudes juste avant la déclaration de Mohammed Ibn Chambas qui a pu m’utiliser dans ses mensonges. La presse libre continue de commenter en hésitant. Comme l’appareil sécuritaire connu pour sa violence est très visible, la tension forte la peur de s’exprimer est présente.
 
– La ‘Cour constitutionnelle’ soumise à Faure Gnassingbé annonce les résultats fraudés officiels pour dimanche 11h et une prestation de serment du dictateur autoproclamé président lundi en milieu de matinée.
 
A suivre… sur le site Regard * Excentrique (avec la revue de presse)
 
source : africa express Régis MARZIN, Paris, France
 

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