La gendarmerie a relâché vendredi 119 personnes interpellées dans la nuit de mardi à mercredi et huit autres ont été écrouées suite aux manifestations du collectif « sauvons le Togo », selon un communiqué publié dimanche du ministre de la Sécurité, le colonel Damehane Yark.
 
Le collectif avait appelé ses militants à manifester mardi, mercredi et jeudi derniers. Les manifestants ont été dispersés aux gaz lacrymogènes les deux premiers jours. Les responsables du collectif ont annulé leur manifestation le troisième jour, en raison de la brutalité des forces de l’ordre.
 
Selon le communiqué du ministre de la Sécurité, 119 personnes « sans pièces d’identité » ont été interpellées dans la nuit du 21 au 22 août, lors d’une « opération de contrôle d’identité », puis relâchées vendredi, après des « vérifications approfondies ».
 
L’opération a été menée parce que certaines personnes avaient été « dépossédées de leurs motos par des manifestants incontrôlés » dans la ville de Lomé, déclare le communiqué.
 
« Par ailleurs, huit autres personnes porteuses d’armes blanches ont été interpellées lors de ces manifestations. Elles ont fait l’objet d’une procédure judiciaire et (ont été) déférées devant le Parquet », précise le communiqué, qui n’a pas publié le bilan des personnes blessées lors des manifestations.
 
Une centaine de personnes avaient été blessées et 125 autres arrêtées, selon le collectif.
 
« Nous ne savons pas encore si 119 personnes ont été effectivement libérées, mais nous avons constaté que certains de nos militants arrêtés ont été relâchés. Nous ferons le point lundi matin », a déclaré à l’AFP Pedro Amuzu, membre du collectif.
 
« Sauvons le Togo », qui regroupe neuf organisations de la société civile et sept partis et mouvements d’opposition, a organisé plusieurs manifestations depuis le 12 juin pour exiger l’abrogation de nouvelles dispositions du code électoral adoptées par l’Assemblée nationale sans consensus dans la classe politique.
 
Il demande aussi le report à juin 2013 des élections législatives théoriquement prévues en octobre prochain, en raison de retards dans l’organisation du scrutin.
 
Samedi, des milliers de militants de « Sauvons le Togo » ont défilé dans les rues de Lomé avant d’organiser un meeting à la plage, sans que les forces de l’ordre s’y opposent.
 
Des responsables de ce collectif ont annoncé lors du meeting, des marches suivies de sit-in à la place de l’indépendance à partir de mardi.
 
« Nous organiserons des marches suivies de sit-in à la place de l’indépendance les mardi, mercredi, jeudi et vendredi prochains. Le rassemblement se fera à Bè-Château », avait déclaré Me Raphaël Kpandé-Adzaré, rapporteur du collectif.
 
« Nous n’adresserons de correspondance à aucune autorité, parce que nous avons en face de nous, des gens qui ne respectent par les textes », avait-il souligné.
 
Le coordonnateur de « Sauvons le Togo », Zeus Ajavon, a demandé jeudi le départ du régime du président Faure Gnassingbé, invitant les Togolais « à désobéir et à s’organiser ».
 
Le Togo, une nation ouest-africaine de plus de six millions de personnes, est dirigée par la même famille depuis plus de quatre décennies.
 
Après la mort du général Gnassingbé Eyadéma, l’armée a installé son fil Faure Gnassingbé au pouvoir en tant que président. Il a ensuite remporté les élections de 2005 et 2010.
 
AFP
 

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