JUBA — Les Sud-Soudanais participaient massivement lundi au référendum sur leur indépendance, au deuxième jour d’un scrutin qui devrait mener à la partition du plus grand pays d’Afrique.
 
A l’université de Juba, capitale du Sud-Soudan, de longues files d’attente s’étendaient devant le bureau local. Certains électeurs sont même arrivés dans la nuit dans l’espoir de déposer leur bulletin de vote dans l’urne.
 
« Je suis arrivé à deux heures du matin. Hier, j’étais à l’Eglise et après la messe, je voulais voter, mais les files étaient trop longues. Alors je me suis dit qu’il était préférable de revenir aujourd’hui », dit à l’AFP James Khor Chol, 28 ans.
 
« Je suis venu ici à 5H00 ce matin parce qu’hier, j’ai tenté de voter mais c’était bondé. Je suis né en 1955, alors que la première guerre civile commençait. Je n’ai eu que dix ans de paix dans ma vie », raconte Lometa Hassan.
 
A Rumbek, l’ancienne capitale sudiste aux milliers de huttes aux toits de paille, de longues queues se sont formées devant un bureau de vote à l’ombre d’un arbre, selon un journaliste de l’AFP sur place.
 
« C’est un long périple, mais je me devais de venir voter. C’est important de voter pour la liberté », affirme Combi Martin, un étudiant qui a pédalé deux jours sur son vélo afin de se rendre de son village jusqu’à Rumbek.
 
Le Sud-Soudan, vaste région sous-développée mais gorgée de ressources naturelles, a connu deux guerres civiles avec le Nord du pays, la première de 1955 à 1972 et la seconde de 1983 à 2005. Ces deux guerres ont fait environ 2,5 millions de morts et déplacé au moins quatre millions de personnes.
 
L’accord de paix global ayant mis fin à la guerre en 2005 prévoyait la tenue d’un référendum d’autodétermination du Sud-Soudan le 9 janvier 2011, un engagement que plusieurs observateurs jugeaient impossible à tenir il y a encore quelques mois, mais qui a finalement été respecté.
 
Pendant les sept jours sur lesquels le scrutin doit s’étaler, les bureaux de vote ouvrent à 8H00 (5H00 GMT) et ferment à 17H00 (14H00 GMT). Mais dimanche, au premier jour de ce scrutin historique, l’affluence était telle que plusieurs bureaux ont dû fermer plus tard.
 
En revanche, dans le Nord du Soudan, où plus de 115.000 Sudistes sont inscrits, la participation était très faible.
 
Près de quatre millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales. Les analystes, et même la classe politique à Khartoum, pronostiquent une victoire de l’option sécessionniste.
 
Mais au moins 60% des électeurs inscrits doivent voter afin que le résultat du référendum soit valide. Les responsables politiques sudistes avaient donc appelé la population à se rendre en masse aux bureaux de vote dès le début du scrutin.
 
« C’est le moment historique que les Sud-Soudanais attendaient », a déclaré le leader sudiste Salva Kiir après avoir voté dimanche à Juba.
 
Les résultats préliminaires sont attendus vers la fin janvier, mais pourraient filtrer dès la semaine prochaine. Les résultats définitifs doivent être publiés à la mi-février.
 
Le début du scrutin a été assombri ce week-end par des combats dans l’Etat sudiste d’Unité, une région pétrolière, et surtout dans l’enclave d’Abyei, située à cheval entre le Nord et le Sud du Soudan qui devait tenir en simultanée un référendum sur son rattachement à l’une des deux régions.
 
Mais ce scrutin a été renvoyé à une date inconnue et les relations entre les deux tribus vivant dans la région, les sudistes Dinka Ngok et les nordistes arabes Misseriya, sont tendues.
 
source: AFP

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