Depuis quelque temps, le journal « Liberté » a pris sur lui de mettre au grand jour la gestion calamiteuse dont la représentation diplomatique du Togo à Paris est l’objet. Le 19 juillet 2012, nous exposions la légèreté avec laquelle les fonds de l’Ambassade sont gérés et comment les recettes sont détournées pour des parties de bunga bunga en Italie. Mardi dernier, nous avions expliqué comment les recettes des timbres, les frais de visa et accessoires prennent des destinations autres que les caisses de la représentation pendant que les employés voient leurs droits brimés. Le point d’orgue a été atteint jeudi dernier avec le suicide de la Secrétaire de l’Ambassade, Mme Angèle Gbikpi. Une situation due à l’inhumanité d’un homme, Calixte Batossie Madjoulba, l’Ambassadeur.
 
Ceux qui vont régulièrement à la représentation diplomatique du Togo à Paris doivent bien la connaître. La soixantaine, Mme Angèle Gbikpi est Secrétaire à représentation diplomatique. Mais depuis quelque temps, des problèmes de santé l’ont éloignée de son travail. Mais est-ce une raison pour qu’elle soit privée de son salaire mensuel – qui est défini comme un besoin alimentaire – dans un pays où le coût de vie est sans commune mesure avec celui du Togo ? Lorsque les chèques du personnel de l’Ambassade ont tous été signés pour les salaires du mois de juillet 2012, M. Calixte Batossie Madjoulba a délibérément omis de signer celui de sa Secrétaire malade depuis plus de six mois. Celle-ci, incapable de se déplacer, prit sur elle d’envoyer son mari réclamer ce qui lui revient de droit, c’est-à-dire son chèque de payement à l’Ambassade. Chose qui lui sera refusée au motif que l’Ambassadeur était en mission à Lomé. Et pourtant, le reste des employés ont vu leur chèque signé avant le départ du « super Ambassadeur » pour rencontrer son mentor à Lomé.
 
La femme n’a pu supporter la situation. Ainsi, tenaillée entre les douleurs d’une maladie réelle et la famine due au refus de payement de son salaire, elle a préféré, en désespoir de cause, se donner la mort en se jetant sous les rames d’un train à la station du métro Marcadet Poissonnier (ligne 4) à Paris en France le 09 août 2012. Où aurait-elle pu trouver de l’argent pour se traiter si son salaire ne lui est pas versé?
 
Il nous revient que M. Calixte Batossie Madjoulba est coutumier de ce traitement consistant à priver ses collaborateurs de salaire. L’attaché Consulaire M. Koudjo Edjamtoli et sa famille ont également eu à goûter au sans-gêne du super Ambassadeur. Après avoir pris soin de faire emprisonner l’Attaché Consulaire à Lomé (Togo) pendant que celui-ci y était en vacances avec sa famille le 11 août 2011, il a refusé de signer son chèque qui correspond au payement de son salaire de deux mois (juillet et août 2011) mettant ainsi le diplomate et sa famille dans une précarité sans pareil.
 
Une autre victime, Monsieur Douti, chauffeur dans la même représentation diplomatique, connaîtra lui aussi la même humiliation pendant qu’il se battait avec la maladie suite à un accident de travail. Des interventions chirurgicales au niveau du genou que le chauffeur devait subir et pour lesquelles M. Madjoulba lui aurait fait des misères. Malheureusement la dernière victime du super Ambassadeur n’a pas eu « la même chance » que les deux précédentes et a subi la « sentence ultime ». Elle aura payé de sa vie le cynisme gratuit de Madjoulba. Et à moins que celui-ci n’emboîte le pas à celle-là parce que rongé par le remords, il portera à jamais sur sa conscience (s’il en a), le suicide de sa collaboratrice Mme Angèle Gbikpi qui a donné plus de 20 ans de sa vie au service de l’Ambassade et partant, au service de tous les Togolais de la diaspora. Quel plus grand hommage les autorités togolaises pourraient-elles rendre à la mémoire de Mme Angèle Gbikpi que de demander justice pour ses loyaux services envers la nation togolaise ?
 
Il est tout de même frustrant qu’à l’heure de la mondialisation où la diplomatie devrait revenir de droit aux diplomates de formation, notre pays continue de faire de la représentation du Togo en France un camp à flics et à frics détournés. M. Madjoulba est un militaire de formation et de profession et sa place devrait être dans les casernes.
 
Godson K.
 
 
liberte-togo.com
 

1 commentaire

  1. Selon la version officielle, le salaire a été toujours payé à Mme Angèle GBIKPI depuis qu’elle est malade. En lisant cet article, l’auteur semble aussi dire que c’est seulement pour le mois de juillet 2012 que le salaire n’a pas été payé. Et que c’est pour cela que Mme Gbikpi s’estb suicié. Je crois que c’est aller trop vite en besogne à un non droit. En tant que journaliste, plusieurs questionnements s’ouvrent à vous à partir de ce point. Et c’est ici que commence l’investigation. Mais la première réaction comme vous l’avez fait est de donner l’information. Sans commentaire. et l’investigation vous permettez tous les détails. D’abord, c’est son fils qui prenait l’argent. Puis son mari. Et c’est à son mari que le chèque n’aurait pas été donné pour le mois de juillet. Ne voyez-vous pas que sans passion, et pour rendre service à la pauvre secrétaire, il faut aller plus loin qu’un décès à la station métro au lendemain d’un chèque non donné. Tout dépend. L’auteur de l’article s’il est un journaliste, il comprendra notre démarche. S’il est un métayer il va rougir. Le journalisme, un beau métier assailli par des opportunistes. L’investigation peut bien confirmer votre assertion comme l’infirmer, et place la mort ailleurs. Surtout que vous avez d’autres exemples en main (s’ils ne sont pas écrits dans les mêmes conditions de littérature de bureau) vous avez matière à ouvrir un dossier scandale crédible. Bonne carrière.

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