Le 2 octobre, sera célébrée à travers le monde, la « Journée mondiale de la non-violence ». C’est la date qu’a choisie le mouvement « Martin Luther King — la Voix des sans Voix » du pasteur Edoh Komi (Photo) pour se faire entendre et réclamer « le départ du Togo », de la représentante du Haut commissariat des Nations-Unies pour les droits de l’Homme (HCDH) Igué Olatokoumbo. Le mouvement reproche à la représentante du HCDH, « sa caution au pouvoir de Faure Gnassingbé et son silence devant les cas de violation des droits ».
 
À la veille de cette manifestation, l’organisateur du sit-in, le pasteur Edoh Komi, s’est confié à l’Agence Afreepress. Lire l’entretien.
 
Afreepress : Bonjour Pasteur Edoh Komi, qu’est-ce que le mouvement « Martin Luther King-Voix des sans voix ? »
 
Pasteur Edoh Komi : Le mouvement « Martin Luther King la Voix des sans Voix » est une association régie par la loi de 1901 dont le but est de défendre, de protéger et de promouvoir les droits de l’Homme au Togo, en Afrique et dans le monde. Reconnu officiellement par l’État depuis le 20 septembre 2006, le mouvement « Martin Luther King — la Voix des sans Voix » a pour objectifs de :
 
— veiller pour le respect de la vie et de la dignité humaine
 
— lutter contre les arrestations arbitraires et les détentions abusives
 
— lutter contre la torture, les traitements inhumains, cruels et dégradants
 
— lutter contre toutes formes de violences
 
— promouvoir le civisme, la non-violence, le dialogue et la paix
 
— défendre les opprimés, les indigents, les marginalisés, les faibles et les sans voix
 
Afreepress : Pourquoi avoir choisi d’ajouter « la Voix des sans voix » à la dénomination de votre mouvement, qui était au départ : « Mouvement Martin Luther King » ?
 
Pasteur Edoh Komi : Nous avons choisi d’ajouter « la voix des sans voix » parce que nous nous sommes rendu compte que nos actions sont appréciées et beaucoup de nos concitoyens nous sollicitent pour intervenir dans le règlement des affaires dont ils sont victimes. Donc pour être conforme aux réalités du terrain avec ces gens qui n’ont pas de voix, il faut parler à leur place et porter leur voix afin de la justice sociale.
 
Ces nouvelles exigences nous ont poussés à ajouter la « VOIX DES SANS VOIX » au Mouvement Martin Luther King. C’est une passion pour moi, la défense de la cause des autres et cette nouvelle appellation ne fait que confirmer cette vocation qui m’animait depuis longtemps. C’est l’ordre divin de défendre la cause des muets et des faibles.
 
Afreepress : Pourquoi votre mouvement a-t-il choisi d’observer un sit-in le 2 octobre devant le siège du HCDH à Lomé ?
 
Pasteur Edoh Komi : Notre Mouvement a choisi d’observer un sit-in le 2 octobre devant le siège du HCDH pour protester contre le silence coupable de cette institution onusienne devant les violations flagrantes des droits de l’Homme au Togo, demander le départ de Madame Igué, la représentante et lancer un appel au PNUD et à l’Union européenne de cesser de cautionner le pouvoir despotique de Faure Gnassingbé.
 
Afreepress : Que reprochez-vous concrètement à la représentante résidente du HCDH au Togo, Mme Igué Olatokoumbo ?
 
Pasteur Edoh Komi : Nous reprochons à Mme Igué sa caution au pouvoir de Faure Gnassingbé et son silence devant les cas violation des droits des citoyens notamment l’exclusion des députés de l’ANC de l’Assemblée nationale malgré l’arrêt de la Cour de la CEDEAO , l’affaire Kpatcha Gnassingbé , le cas de Bertin AGBA qui est toujours en prison après la décision de la Cour suprême de le libérer sous caution de 150 millions, l’affaire de l’adjudant KPAKPO et ses coaccusés détenus injustement pendant 7 ans et libérés sans jugement, l’affaire des deux jeunes tués à Vogan par un gendarme qui est aujourd’hui libre de tout mouvement, l’affaire Pascal BODJONA interpellé et détenu injustement pendant un mois en violation de la procédure, l’affaire des milices d’Adewui et autres.
 
Nous croyons que c’est suffisant que ces cas d’impunité fassent révolter les Togolais. Aucune organisation de défense ne peut se complaire devant ces cas graves de violation des droits de l’Homme.
 
Afreepress : Un mouvement tel que le vôtre, représente-t-il suffisamment le peuple togolais pour parler en son nom et demander le départ d’un fonctionnaire de l’ONU ?
 
Pasteur Edoh Komi : S’il faut attendre que notre mouvement représente tout le peuple togolais avant de parler en son nom et demander le départ d’un fonctionnaire de l’ONU, rien ne sera fait et l’attente va durer. Même si nous sommes deux personnes, notre exigence est légitime et est au profit de tout le peuple.
 
Seul un chasseur tue le gibier pour tout un village. Par exemple, s’il fallait que les Égyptiens attendent que tous les 150 millions d’âmes se lèvent avant de déclencher la révolution sur la place TRAHIR au Caire, OSNI Moubarak serait encore au pouvoir.
 
Vous convenez avec moi que nous représentons suffisamment le peuple parce que nous parlons pour son bien-être. Il ne faut jamais perdre de vue qu’en matière de courage, peu de personnes sont candidats et surtout au Togo.
 
Afreepress : De quelles armes disposez-vous pour obtenir gain de cause ?
 
Pasteur Edoh Komi : L’arme dont nous disposons pour obtenir gain de cause est la défense de la justice et de la vérité. Nous avons aussi suffisamment de preuves de la faillite morale et de la complicité de Mme Igué dans la gestion des affaires des droits de l’Homme et toutes les organisations de défense des droits de l’Homme eu Togo en sont conscientes. Nous n’inventons rien, mais seulement nous osons dire plus haut ce que les gens ne veulent pas dire.
 
En tant que pasteur à la tête du Mouvement, je suis dépositaire d’un serment qui m’oblige à la vérité et à l’intégrité et cela je ne transigerai jamais là-dessus.
 
afreepress
 

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