Réputé sérieux et rigoureux, c’est un technocrate jusqu’ici inconnu dans le milieu politique sénégalais.
Macky Sall, 50 ans, qui a écrasé le sortant Abdoulaye Wade à la présidentielle du 25 mars, a nommé mardi soir Abdoul Mbaye, chef d’entreprise et ex-banquier, au poste de Premier ministre, selon un décret présidentiel lu mardi soir devant la presse.
 
« Abdoul Mbaye est nommé Premier ministre », indique le décret lu par Aminata Tall, secrétaire générale du nouveau gouvernement sénégalais dont la liste devrait être rendue publique mercredi.
 
Abdoul Mbaye, âgé de 59 ans, est un chef d’entreprise, ancien banquier, formé au Sénégal et en France. Réputé sérieux et rigoureux, c’est un technocrate jusqu’ici inconnu dans le milieu politique sénégalais.
 
Le nouveau chef de gouvernement doit former une équipe réduite de 25 membres au maximum.
 
« Dans la plus grande transparence »
 
« Ce sera un gouvernement qui devra conduire les affaires publiques dans la plus grande transparence, selon les principes de bonne gouvernance », a déclaré Abdoul Mbaye à la presse juste après sa nomination.
 
« La principale priorité sera de se mettre au travail. Le président Macky Sall tient à ce que ses engagements devant le peuple soient respectés », a-t-il ajouté.
 
Abdoul Mbaye est le premier chef de gouvernement de l’ère post-Abdoulaye Wade, qui dirigeait le pays depuis 2000 et qui a été battu au second tour par son ex-Premier ministre et homme de confiance Macky Sall.
 
La nomination de Abdoul Mbaye a été précédée du premier discours à la nation de Macky Sall dans lequel ce dernier a annoncé une rupture dans la gestion publique.
 
« Bannir les passe-droits »
 
« Tout est urgent », a indiqué Macky Sall, citant notamment l’école, la santé et les prix des denrées de première nécessité dont le riz, l’huile et le sucre dont le prix a connu récemment une hausse.
 
Il a indiqué à l’endroit de ses collaborateurs qu’il « ne protégera personne » parce que, estime-t-il, « le pouvoir est fait pour servir et non se servir ».
 
« Gouverner autrement, c’est bannir les passe-droits, la favoritisme et le trafic d’influence, mettre l’intérêt public au dessus de toute autre considération », a dit Macky Sall.
 
« Il ne saurait y avoir de place pour la sollicitation à des privilèges ou des avantages indus ».
 
Le président Sall a indiqué que « l’Etat et ses démembrements (représentations) réduiront leur train de vie », évoquant notamment une rationalisation des missions à l’étranger et de la carte diplomatique.
 
Dissolution de l’Assemblée
 
Macky Sall, qui s’exprimait à la veille de la célébration des 52 ans de l’indépendance du Sénégal, ex-colonie française, a également annoncé la dissolution prochaine de l’Assemblée nationale et un report des élections législatives, initialement prévues le 17 juin, au 1er juillet.
 
« Compte tenu des délais courts qui nous séparent de la date des législatives, j’ai consulté la nouvelle opposition (pour un report du scrutin). Faute de consensus, l’Assemblée nationale sera dissoute conformément aux dispositions constitutionnelles », a-t-il dit.
 
Ce scrutin législatif doit renouveler les 140 députés à l’Assemblée nationale qui est actuellement largement dominée par le Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade.
 
Concernant le conflit en Casamance (sud) en proie depuis 30 ans à une rébellion indépendantiste, Macky Sall a « tendu une main fraternelle aux dirigeants et combattants » de cette rébellion du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) pour le règlement pacifique d’un conflit « qui n’a que trop duré ». La gestion de cette crise se fera « en association avec les pays voisins de Gambie et Guinée-Bissau », a-t-il ajouté.
 
nouvel obs /AFP
 

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