SÉNÉGAL – Le premier tour de l’élection présidentielle se déroulera le 26 février prochain…
«Je l’ai dit, je me dédis.» Du temps où il était opposant, Abdoulaye Wade considérait que les mandats présidentiels devaient être limités à deux et ramenés de sept à cinq ans. Une règle qu’il avait d’ailleurs promulguée en 2001. Aujourd’hui, celui que les Sénégalais surnomment «le Vieux» – il est âgé de 86 ans – brigue un troisième quinquennat. «C’est lui qui rassure», clament ses affiches de campagne, partout dans Dakar, la capitale. Ce n’est pas l’avis de tout le monde. La candidature du président sortant a provoqué une violente levée de boucliers. Au-delà de son illégalité constitutionnelle, le soupçon de transition dynastique à l’endroit de son fils Karim, déjà super-ministre de son gouvernement, cristallise l’indignation.
«Perte de temps et d’argent»
Manifestations, pétitions, depuis la validation de ses ambitions le 27 janvier par le Conseil constitutionnel – dont il a nommé les cinq membres –, la rue est en colère. Exaspérés aussi les treize autres candidats, ainsi que le chanteur Youssou N’Dour, qui se sont regroupés au sein d’un front d’opposition commun. Baptisée «M23», la plateforme tient son nom de la mobilisation du 23 juin qui a conduit au retrait d’une réforme visant à permettre l’élection du Président dès le premier tour avec 25% des suffrages.

Sénégal : des élections à haut risque dimanche

Wade se verrait bien élu dès le premier tour, le 26 février prochain. «Un second tour serait une perte de temps et d’argent», aurait-il déclaré. Pour conserver le pouvoir, le président sortant serait-il prêt à «voler les élections», selon l’expression sénégalaise? Une popularité en berne et une jeunesse prête à en découdre ne plaide pas pour ce scénario. Mais rien ne dit que Wade ne tentera pas de forcer le destin.
Armelle Le Goff et Vincent Wartner, envoyés spéciaux au Sénégal
20minutes.fr

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