Echos de la dernière rencontre Gouvernement togolais-UE

 
Les prochaines élections sont depuis un moment, un sujet de préoccupations phare des formations politiques et du gouvernement. Dans ce même souci, l’UE se montre plutôt tatillonne sur la question des réformes prescrites par ses différentes missions d’observation électorale. A preuve, elle subordonne son appui au processus à venir à la réalisation desdites réformes. C’est l’essentiel à retenir de la douzième session du dialogue politique entre le Gouvernement togolais et l’UE tenue le 13 avril 2012 au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération.
 
Concilier deux préoccupations majeures et a priori heurtées, c’est bien la difficile tâche à laquelle devra s’atteler le gouvernement togolais dans la perspective des prochaines législatives et locales couplées, et pour cause. Selon Pascal Bodjona, ministre en charge de l’Administration territoriale, ces élections se tiendront à une date constitutionnelle. Comme il le déclare en outre, « trente jours avant l’expiration du mandat des membres de l’Assemblée nationale, nous devons procéder à un scrutin en vue du renouvellement de cette institution ». Il est donc clair que le souci de légalisme, disons plutôt de respect scrupuleux des délais constitutionnels est une préoccupation majeure du gouvernement. Mais le hic, c’est que les réformes électorales prescrites brillent par leur lenteur, et ceci n’est qu’un euphémisme.
 
En vérité, elles sont dans l’impasse depuis plus de deux mois, suite à l’achoppement des discussions au cours du dialogue à quatre sur l’ordre des sujets prévus pour être débattus. Or, l’UE fait desdites réformes, une condition sine qua non de son appui financier aux processus électoraux à venir. Redécoupage électoral, fichier électoral, code électoral, la recomposition de la CENI (une question technique). Sans détour ni ménagement, Patrick Spirlet, chef de la mission de l’UE au Togo assène : « l’accompagnement de l’UE au processus est lié à la mise en œuvre effective des recommandations des missions d’observation électorale. Si les réformes n’étaient pas mises en place, si les assurances d’un processus crédible n’étaient pas en place, il est certain que l’UE n’accompagnerait pas financièrement le processus… car ce sont ces réformes qui sont le meilleur garant des élections crédibles et transparentes ».
 
Il ajoute : « Nous suivrons de très près et minutieusement l’ensemble des réformes qui seront mises en place, conformément à l’esprit des MOE-UE ». Une menace prise très au sérieux du côté du gouvernement. Pascal Bodjona disait à ce propos : « Nous avons des obligations envers nos partenaires, notamment en ce qui concerne les recommandations des Missions d’Observation Electorale de l’UE de 2007 et 2010 », car « L’UE attend très fermement la suite que le gouvernement entend leur donner, de manière à améliorer davantage notre processus électoral.
 
Tenir les deux scrutins dans les délais constitutionnels sans pour autant bâcler les réformes électorales envisagées, alors que les Togolais ne sont qu’à cinq mois de ces échéances électorales, voilà le défi qui se pose au gouvernement. Un pari qui, selon le chef de la mission de l’UE, ne s’apparente guère à une gageure : Quoique le calendrier devienne de plus en plus étroit ou délicat, « il y a moyen d’y arriver si les choses s’accélèrent et si chacun prend ses responsabilités». Une assertion approuvée par Pascal Bodjona qui tire argument du projet de refonte totale des listes électorales déjà annoncé par le dernier conseil des ministres, de façon, assure-t-il, à obtenir un code électoral intégrateur. Néanmoins, les discussions se poursuivront avec les différentes composantes de la vie sociopolitique pour avoir le consensus le plus large possible sur la question des réformes électorales, assure-t-il. Vivement.
 
En rappel, cette douzième session du Dialogue Politique entre le gouvernement togolais et l’Union Européenne qui s’est tenue à Lomé, s’inscrit dans le strict respect de l’article 8 de l’Accord de Partenariat ACP-UE signé à Cotonou le 23 juin 2000. En dehors des questions de réformes électorales, les discussions ont porté sur les questions de droits de l’Homme, le suivi du rapport de la CVJR, la situation au Mali et la piraterie dans le Golfe de Guinée. Côté togolais, étaient présents, Elliott Ohin, le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Pascal Bodjona et autres. Du côté de l’UE, Patrick Spirlet, Joseph Weiss, Guido Carrara.
 
Magnanus FREEMAN
 
 
liberte-togo.com
 

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