faure_riposte_ebola


En réalité, le vrai problème qui se pose dans le style de gouvernance de notre cher président est un problème de timing. L’on a le désagréable sentiment que celui-ci court toujours après tout.En clair, l’on dirait qu’il est constamment dépassé par les évènements au point où il n’a de réflexe pour courir derrière ceux-ci qu’après coup, toujours en retard.
 
Voyez-vous, c’est depuis le mois de novembre 2014 que le Prince du Togo a réclamé avec force, le poste de coordonnateur de la cellule de riposte contre Ebola dans la sous-région ouest africaine.
 
L’on était justement à Accra lors du sommet extraordinaire de la CEDEAO consacré précisément à cette redoutable maladie qui a déjà décimé plus de 9 mille vies dans trois pays frères en Afrique de l’Ouest.
 
A l’époque nous étions de ceux-là qui avaient applaudi le choix de notre cher Prince de se faire entendre sur la question d’Ebola, le temps pour lui, au moins de tirer un bout de présence sur le champ diplomatique au moment où il était cerné de partout sur la question des réformes dans son pays.
 
Malheureusement c’était sans compter avec sa légendaire nonchalance et son manque permanent d’initiative ou même de volonté d’action.
 
Il a suffi qu’il ait obtenu ce poste auprès de ses pairs de la CEDEAO pour qu’il replie gentiment au Togo pour ensuite ne s’occuper de rien.
 
Pendant trois mois le Prince n’a pris aucune initiative allant dans le sens d’un soutien ci-minime soit-il à l’égard des trois pays frappés de plein fouet par la ravageuse maladie à virus Ebola.
 
Au lieu d’entreprendre au moins en voyage éclair en Guinée, au Libéria et en Sierra Léone au nom de la CEDEAO pour exprimer le soutien de la sous-région à ces pays frères, notre cher Prince bien-aimé a plutôt choisi de s’inviter incongrument à Paris pour un prétendu soutien, sans doute de trop, au peuple français qui venait de perdre 12 personnes par le fait des terroristes.
 
L’acte a, semble-t-il, tellement ému Faure Gnassingbé au Togo ici, qu’il n’a pas hésité, même un seul instant à louer un jet privé pour s’amener expressément chez Hollande et ensuite marcher dans ce froid glacial pour condamner l’acte terroriste dont venaient d’être victimes la France et son peuple.
 
Alors que pendant ce temps, Hollande lui, avait déjà fait un détour en Guinée pour dire à Lansana Condé et à tout son peuple tout le soutien de la France dans le malheur qui était en train de frapper ce pays. Il allait en réalité au sommet de la Francophonie à Dakar.
 
Puis, c’est Ban Ki-Moon qui fait une tournée dans ces pays avec sous les mains des propositions concrètes pour exprimer le soutien des Nations-Unies à ces pays.
 
C’est alors…mais oui, c’est alors que notre cher Prince s’est subitement réveillé de sa longue torpeur pour se dire qu’il se doit d’y aller lui aussi. Et quand ? Au moment où tous les médias annoncent un recul sensible des cas de contamination, au moment où l’on est quasiment sur le point de maîtriser systématiquement la maladie dans les trois pays. Quel soutien !
 
L’on dit souvent en Afrique que c’est dans le malheur que l’on reconnait les vrais amis.
 
Ici, il devient évident que le Prince ayant raté le poste de Président en exercice de la CEDEAO alors qu’il se présente aujourd’hui comme le doyen des Chefs d’Etats de l’Afrique de l’Ouest et alors encore qu’il est de plus en plus esseulé par ses pairs à cause de la situation irrégulière qui prévaut au Togo par sa seule faute, a compris qu’il lui fallait une présence sur le plan diplomatique.
 
Voilà donc pourquoi il s’est accaparé de ce titre de coordonnateur de la cellule de riposte contre Ebola en Afrique de l’Ouest alors qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il devrait faire pour justement riposter contre cette maladie.
 
Son récent voyage vendredi dans les trois pays est naturellement un folklore qui ne vise qu’à faire parler de lui, pas plus. L’homme n’a aucune mesure pratique pour aider ces pays à sortir de l’ornière. Il n’a aucun sens réel de soutien c’est évident.
 
Il a fait ce voyage éclair avec le président en exercice de la commission de la CEDEAO parce qu’il fallait le faire, parce que Hollande et Ban-Ki-Moom lui ont damé le pillons, parce qu’il s’est rendu compte que tout le monde est en train de voir qu’il ne sait rien entreprendre pour aider ne serait-ce que moralement les gens en détresse.
 
Mais voilà tout. Et c’est bien dommage qu’à tous les niveaux, le Prince agisse de la sorte, toujours en retard ou parfaitement maladroit. C’est à se demander s’il a des conseillers avisés qui l’aiment vraiment et veulent réellement l’aider à diriger convenablement ce pays ? Si oui comment peut-il agir de façon aussi hasardeuse en courant toujours et toujours derrière les évènements sans aucun sens d’anticipation ?
 
Il faut simplement observer que même l’élection présidentielle à laquelle lui-même dit tenir tant pour naturellement s’accrocher au pouvoir, est elle aussi organisée hors délai constitutionnelle.
 
Il est donc obligé de s’appuyer sur la Cour Constitutionnelle qui s’est chargée de rafistoler pour forcer et conformer le processus en cours à la Constitution. Mais alors, où le Prince espère-t-il réussir sans tache dans sa tâche de Chef d’Etat ? Plutôt triste.
 
source : togoinfos
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here