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« Grands hommes sont ceux dont les fautes ne comptent pas. Leur perte même les exhausse » (Paul Valéry, Mélange)
 
Nous avons de terribles démangeaisons sur la poitrine, mais nous avons choisi de gratter le dos. Cette assertion résume la crise que connaît le football togolais. Nous ne proposons jamais les vraies solutions aux problèmes auxquels est confronté notre football, la seule chose qui unit encore les Togolais traumatisés par les bisbilles politiques et affamés par une minorité.
 
Il y a plusieurs semaines que le capitaine Emmanuel Adebayor a exposé avec des détails à profusion, les obstacles à extirper pour une bonne Coupe d’Afrique des Nations des Eperviers en Afrique du Sud. Au lieu des pistes de solutions, le président de la Fédération togolaise de football, Gabriel Améyi et le ministre des Sports, Fofana Bakalawa se sont fendus des communiqués saugrenus, dissimulant difficilement la réalité. Pour faire court, disons que les deux dirigeants mis en cause ont rajouté à la confusion. Jusque-là, rien de grave. L’essentiel pour Adebayor étant qu’on résolve les problèmes à temps afin que les Eperviers planent dans le ciel sud-africain. Mais le diable est dans le nid. La sortie revancharde du « doyen d’âge » de la sélection est venue tout gâcher. Un acte singulier de la part de cet auxiliaire médical. Suite à cette sortie, Adebayor a déclaré qu’il ne participera pas à la prochaine CAN. Quelques jours plus tard, plusieurs joueurs ont apporté leur soutien à leur capitaine, laissant Nibombé Daré seul dans son exil malaisien. Que faire devant une telle situation ?
 
Les autorités politiques devront prendre cette affaire au sérieux et enclencher le plus tôt possible des missions afin de ramener le calme dans le nid des Eperviers. Aucune initiative n’a été entreprise au sommet de l’Etat. On laisse pourrir la situation et on se contente de mettre en place des commissions desquelles sont écartés les membres du bureau qui ont critiqué la gestion hasardeuse du président de la Fédération. Comptant sur la popularité de Gabriel Améyi dans le grand Kloto pour les prochaines élections législatives, Ahoomey-Zunu n’entend pas du tout le froisser. Du côté du gouvernement, on ne change pas une équipe qui perd et on continue de faire confiance à la « leucémie » du football togolais et à ses hommes.
 
A un mois de la grande fête du football africain, on continue de se chercher au Togo alors que ça commence à bouger dans les autres pays qualifiés. Jusqu’à présent, l’énigme Adebayor est irrésolue. Aucun début de solution, même si on apprend aux dernières nouvelles qu’un journaliste sportif proche du capitaine et le grand mythomane de la presse privée se prépareraient à se rendre à Londres pour prendre langue avec Adebayor blessé hier lors du match Tottenham et Swansea. Voilà, c’est cet homme qui mérite un retour triomphal. Au moins lui, il fait exister le pays. Partout, d’Ankara à Doha en passant par le Kazakhstan et l’Equateur, le passeport togolais reste Adebayor. Faure Gnassingbé ? Personne ne le connaît. Mais Emmanuel Adebayor ? Il fait trembler les gens, et la seule évocation de son nom vous ouvre des portes…
 
Zeus AZIADOUVO
 
liberte-togo
 

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