Depuis quelque temps, les voleurs ont repris service et sèment la désolation dans les familles. Jeudi dernier, c’est le domicile de l’ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le général Assani Tidjani, qui a été visité par ces larrons. Deux jours plus tard, deux des trois braqueurs d’un conducteur de taxi-moto ont subi la loi de Lynch dans le quartier d’Attiégou.
 
Ce jeudi 25 octobre vers 4h du matin, la famille de l’ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le général Assani Tidjani, a été réveillée par trois voleurs qui se seraient servis d’un poteau jouxtant le mur pour entrer dans la maison située à Kégué. « A cause des armes qu’ils avaient sur eux, ils ont facilement pris la femme et la fille. Ils ont ensuite ligoté la femme contre un pilier et exerçaient de multiples pressions sur la fille afin qu’elle leur indique où se trouvait l’argent. Dans leurs recherches, ils ont réussi à retirer la carte bancaire de la fille et obtenir par des menaces le code. Ils ont aussi emporté quelques objets précieux, des ordinateurs et des téléphones portables. Suite à cette opération, les voleurs sont repartis. Ce n’est que vers 6h que nous sommes arrivés sur les lieux alors que le vol avait lieu vers 4h », affirme une source policière qui a indiqué que les enquêtes se poursuivent afin de mettre la main sur les malfrats.
 
Dernier ministre de la Défense et des Anciens Combattants de l’ère Gnassingbé Eyadema, le général Assani Tidjani était en 2005 au four et au moulin pour que Faure succède à son père. Il faisait partie des faiseurs de roi. Mais il a été remercié en monnaie de singe par le « fils de la nation » qui l’a impliqué dans la fable d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Jugé et condamné à dix ans d’emprisonnement avec déchéance civile, le général « Adidas » a bénéficié d’une grâce humanitaire et a pu être évacué depuis l’année dernière en France pour des soins. En revanche, la résultante de cette condamnation, c’est qu’il perd tous les avantages liés à sa qualité d’ancien ministre et d’officier supérieur des FAT. Depuis 2011, il n’y a donc aucun vigile chez lui.
 
Mais pour un défenseur des droits de l’homme, il pourrait s’agir d’un contrôle déguisé en vol. « Au Togo, les soupçons semblent la chose la mieux partagée. Il n’est pas exclu que ce soit une opération bien planifiée afin d’avoir certaines informations dont on a besoin. Le domicile de Kpatcha Gnassingbé n’a-t-il pas été récemment perquisitionné pour une curieuse affaire de munition perdue ? Vous a-t-on parlé de la suite de ces enquêtes ? », se demande-t-il.
 
Deux braqueurs tués à Attiégou
 
Samedi, deux voleurs ont été lynchés en début d’après-midi dans le quartier Attiégou. Selon les informations recueillies sur les lieux, trois jeunes hommes ont hélé un conducteur de taxi-moto à la frontière d’Aflao. Ayant eux-mêmes une moto, l’un a remorqué l’autre et la troisième personne est montée sur la moto du Zémidjan. Arrivés à un endroit où il y avait peu de monde, l’un des jeunes à bord de leur moto a donné un coup de barre au conducteur de taxi-moto.
 
« Sa chance, c’est qu’il n’a pas reçu le coup à la nuque, mais à l’épaule. A terre, ce conducteur s’est accroché à sa moto en dépit des coups qui pleuvaient sur lui. Par bonheur, ses cris ont alerté les habitants du quartier qui sont venus à sa rescousse. Dans la débandade, un des voleurs a pu s’échapper avec leur moto pendant que les deux autres ont été lynchés par la foule en furie. L’un est mort sur le champ et l’autre tout ensanglanté a succombé des blessures une heure après», relate un témoin.
 
Les exécutions extrajudiciaires sont un fait banal au Togo. N’ayant plus confiance aux forces de sécurité et à l’appareil judiciaire, les populations préfèrent régler directement leurs comptes aux voleurs.
 
R. K.
 
liberte-togo
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here