Ouverte le mardi 25 septembre dernier, la 67e session de l’Assemblée générale des Nations Unies continue son petit bonhomme de chemin. Depuis une semaine donc, New-York est la capitale du monde et accueille les présidents du monde et leurs différentes délégations. Certains chefs d’Etat ont juste fait deux jours, d’autres une semaine, et d’autres encore y resteraient plus longtemps. Mais un séjour dans des suites présidentielles des hôtels huppés de la capitale économique des Etats-Unis d’Amérique, ne serait-ce qu’une heure, a un coût.
 
Après les retours au pays de leurs présidents, certains pays qui ont le sens de la transparence, comme la France, communiquent le coût de la randonnée new-yorkaise ; et comme on devrait s’y attendre, les factures sont salées. Mais au Togo de l’expert financier, c’est l’omerta sur ce que le séjour de Faure Gnassingbé aura coûté au contribuable togolais.
 
900 mille Euros pour François Hollande
 
C’est ce qu’aura coûté en tout le séjour new-yorkais du président français et de la délégation de soixante et une (61) personnes qui l’accompagnait, à en croire les chiffres communiqués par les médias français et obtenus de sources bien indiquées. Et là aussi, il a fallu serrer la ceinture, à en croire les informations. Le couple présidentiel a reçu mardi soir 1500 Français de New-York au Roseland Ballroom, une prestigieuse salle de spectacle. Pas de champagne, seulement du vin était servi. Coût de la réception, 116 000 Euros. François Hollande a passé deux nuits dans la meilleure suite du Setai, au dernier étage d’un établissement de luxe de Manhattan. Mais il a fallu négocier : tarifée plus de 3 000 $, la nuit serait finalement revenue à moins de 1000 $. Les policiers logeaient en suite, mais à deux. Selon les informations, même la délégation italienne, présente dans le même hôtel, a dû demander des « tuyaux » aux Français pour mieux négocier. Tout compte fait, la facture totale du N°1 français et sa délégation revient à 900 mille Euros, près de 600 millions FCFA.
 
Même si cette ardoise fait faire au contribuable français une économie de 100 mille Euros par rapport au même séjour fait par Nicolas Sarkozy en 2011, elle suscite tout de même des débats, au regard des promesses de campagne faites par l’actuel locataire de l’Elysée. En effet François Hollande s’était peint comme un économe hors pair. « Moi, président, je ferai des économies », avait-il déclaré à l’époque lors du débat télévisé d’entre-deux tours, s’engageant à ce qu’il n’y ait pas « un euro de plus » de dette à la fin de son mandat. Et dès sa prise de fonction, il a réduit les dépenses des ministères et demandé à ses compatriotes de « serrer la ceinture ». Des Français sont tout simplement révoltés par cette dépense faramineuse, vu qu’à l’instar de l’Europe toute entière, le pays est en crise.
 
Au-delà de ces ressentiments somme toute légitimes, nous autres citoyens africains et surtout togolais nous extasions devant cette seule publication de la facture de la participation du président français à ce sommet. Un geste qui professe la transparence. Mais c’est un luxe sous nos cieux.
 
Et la facture de la randonnée de Faure Gnassingbé ?
 
Le coût du séjour de notre champion national à New York, les Togolais ne le sauront jamais, même si le pays est dirigé par un pseudo expert financier (sic), qui a priori doit être rompu à la transparence. Et ce désir restera comme un rêve dans le ventre d’un chien. Mais Dieu sait que l’ardoise doit être salée, quand on sait les prodigalités du plus Faure des Gnassingbé. L’homme dépense sans sourciller.
 
Contrairement à François Hollande qui a passé seulement deux jours à New York, pour une facture de 900 mille Euros, l’« Esprit nouveau » lui, y a passé une semaine presque, six (06) jours exactement. Soit trois fois de plus que le N°1 français. Quand on sait que ce sont de très fortes délégations qui accompagnent le Fils du Père à ces genres de rencontres, comme dans le film « Un prince à New York » d’Eddie Murphy, mais souvent constituées de cargaisons d’Eve – hum…-, un simple exercice devrait permettre de se faire une idée de ce que cela peut coûter au contribuable togolais. Et là aussi, c’est sans compter son « travaillement » et son « farotement » comme on le dit du côté d’Abidjan, c’est-à-dire son réflexe à distribuer des billets de banque lors de ses sorties. C’est à juste titre que certains le caricaturent comme « Guichet automatique » ou comme Douk Saga togolais. Et au cours de ce séjour new-yorkais, il n’a pas dérogé à la règle. En tout cas, si l’on en croit le confrère en ligne lynxtogo.info qui titre un article « Pluie de billets verts à New York » et parle de billets de 500 dollars, soit 250 000 FCFA, distribués aux compatriotes qui ont eu la chance de se trouver au bon endroit au bon moment.
 
« Les Togolais qui ont eu l’idée lumineuse d’aller du côté où se trouvait l’hôtel de leur président sont revenus avec chacun 500 dollars. Joints, ils ont laissé quelques mots après avoir pris ces « sous », à la rédaction Lynx.info. « Je suis allé prendre ma part. Toutes les fois que Faure Gnassingbé vient ici, je passe toujours chercher ma part. Ok, 500 dollars, c’est bien peu par rapport à ce que je ramenais par le passé. Mais je ne trouve pas ça normal. Mais on ne refuse pas l’argent ». Kofi (nom changé) raconte. « À Berlin, ma cousine qui travaillait à l’Ambassade m’avait dit avoir reçu 700 Euros et son enfant 400 Euros lors du passage de Faure dans ce pays en 2009. Je ne trouve pas cela bien. Mais je n’ai pas pu résister à la tentation d’aller prendre 500 dollars avec un ami qui m’a conseillé de venir avec lui. Que voulez-vous ? Le gaspillage de l’argent, c’est de père en fils au Togo» », rapporte le confrère qui ajoute qu’avec une caisse noire de la Présidence estimée à des milliards FCFA, « Faure dépense comme « Billy the Kid » après avoir pris aux Togolais cet argent comme « Al Capone ». Ses déplacements à l’étranger sont des occasions pour la smala autour de lui de se faire aussi une santé financière…Quand il voyage, Faure ne fait pas dans la dentelle, il distribue comme il veut, et à qui il veut ! ».
 
C’est bien déplorable qu’à la transparence dont on fait preuve en France et qui voit l’Elysée descendre les chiffres du séjour de Hollande, au Togo on y réponde par l’opacité totale. Les dépenses présidentielles dans notre pays relèvent du secret d’Etat.
 
 
liberte-togo
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here