De l’accord historique à l’effacement de l’opposant charismatique

La signature de l’accord intervenu entre Gil et le Rpt a plus que tout, envenimer l’impasse politique dans laquelle baignait le Togo depuis plus de deux décennies. Pour l’opposant « préhistorique », vu l’Etat de déliquescence avancé du pays, cet accord s’avère une nécessité pour sortir le Togo de l’ornière. Mais depuis la signature de ce papier, aucune avancée notable n’est à remarquer et l’opposant s’est effacé de la scène politique. Est-ce une retraite politique voilée ?
Ce n’est plus un secret pour personne. L’accord historique du 26 mai 2010 considéré par Gil christ Olympio comme la fin du calvaire du peuple togolais a occasionné l’éclatement de l’Union des forces du Changement (l’Ufc). Dès lors nonobstant les gesticulations et le mimétisme de « l’opposant charismatique » à redonner une certaine visibilité à son parti, l’Ufc peine à se relever compte tenu de sa lourdeur. Et de fil en aiguille, Gil s’est décarcassé pour se faire une place au soleil dans la sphère politique togolaise aux côtés de ses nouveaux amis du Rpt. Mais, ceux-ci ne veulent pas l’entendre de cette oreille.
La grande question qui se pose actuellement avec récurrence est de savoir si l’Ufc de Gil existe encore dans le landerneau politique ? Si oui, que fait son président national pour sauver l’accord du historique, synonyme de la survie de son parti ?
Au regard de l’évolution de la situation politique du Togo, il est désormais clair que l’attelage Rpt-Ago n’a rien apporté à l’amélioration de la situation sociopolitique du Togo qui n’a de cesse de s’enliser, si ce n’est le chantage dont fait preuve à outrance le chef de l’Etat pour masquer la déconfiture et faire croire à l’extérieur que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour les Togolais.
Dans ce contexte, Gil, un cadavre politique qui s’est délibérément livré aux caprices du Rpt et son président pour croire se venger de ses amis d’hier regroupés aujourd’hui au sein de l’Alliance nationale pour le changement (l’Anc) n’a ses yeux que pour pleurer.
Car au demeurant, avec cet accord qu’il a qualifié lui-même d’accord historique qui n’a pas reçu l’assentiment du peuple, toute sa côte de popularité a lamentablement chuté au profit de ceux qui ont continué d’incarner les profondes aspirations de ce dernier. C’est la réalité quand on veut pactiser avec le diable sans le soutien du peuple pour lequel on prétend lutter.
Aujourd’hui, Gil se trouve dans l’impossibilité de prouver quoi que ce soit à ce peuple qui hier l’a porté dans son cœur, faute de vision et de convictions politiques. Quelle triste fin pour le fameux Yovovia ! Sur tous les plans après la signature de l’accord, il a montré ses limites.
Ce qu’il aurait peut-être espéré défendre serait le fauteuil présidentiel. Ironie de l’histoire, l’âge présidentiable est en sa défaveur. C’est dire donc que l’opposant, sur toute la ligne est sevré et n’a plus de recours.
Alors que les législatives de 2012 pointe à l’horizon Gil et son parti se retrouvent dans la nature et s’accrochent désespérément aux bottes du Rpt qui est en passe de faire avec son président, une chute libre sans précédent.
Il faut le reconnaître, aujourd’hui plus que jamais, Gil est à la croisée des chemins dans la mesure où il a perdu tous les repères pour se retrouver manifestement en fin de course. La seule chose qui lui reste à faire pour sauver l’honneur s’il l’a encore, c’est d’annoncer publiquement sa retraite politique pour se retrouver au palais présidentiel et devenir conseil du chef de l’Etat comme cet ancien grand homme politique de l’opposition togolaise.
Peter Sossou
source : triangledesenjeux.com

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