Faure Gnassingbé dont l’élection est contestée sans relâche depuis un peu plus d’un an, a entamé et poursuit son second mandat dans un contexte de dégradation continue de la situation des droits de l’homme. Une situation contre laquelle, la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTHD), vient de s’insurger à travers une déclaration.
 
De février à avril 2011, l’organisation togolaise de défense des droits de l’homme déplore la mort de deux togolais avec implication des éléments de l’armée. Le premier, Kokou Tanco Konou, est décédé le mercredi 09 février 2011 dans les cellules de la Brigade anti-gang de la gendarmerie. Un décès intervenu quarante huit (48) heures après l’incarcération de l’infortuné. Déposé à la morgue du CHU -Tokoin, une interdiction sera faite à ses enfants de le photographier. Les multiples saisines des autorités y compris par la LTDH, afin que la lumière soit faite sur cette subite et curieuse disparition, sont restées vaines.
 
Le 1er avril 2011, un autre citoyen sera abattu par des militaires. Plombier-électricien de son état, Atsou Mawuli Agobia paie de sa vie un refus de se soumettre à un contrôle de routine, réputé être un acte de racket au poste de Akpopkloè, à la frontière entre le Togo et le Ghana. Suite à une altercation avec deux (02) militaires, ces derniers ont fait usage de leurs armes à feu. Selon toujours la version des militaires, outre l’acte d’insubordination, il a été découvert soixante-dix (70) grammes de cannabis sur le malheureux. A ce jour, rien selon la LTDH n’est entrepris par les autorités pour situer les responsabilités, afin que les coupables puissent répondre de leurs « actes ignobles et forts crapuleux », dénonce l’association de Me Raphael Kpande-Adzrare.
 
Ainsi donc, la vie des citoyens est devenue banale aux yeux des autorités qui semblent assurer une totale impunité à des militaires et autres éléments des forces de sécurité qui commettent des meurtres sur des citoyens. Ce qui fait redouter à la LTDH, une révolte populaire comme c’est le cas actuellement au Burkina-Faso. A cet effet, la plus ancienne des organisations de défense des droits de l’homme au Togo, rappelle à l’attention des autorités, les pertinentes dispositions de l’Alinéa 3 du Préambule de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui stipule que : « Considérant qu’il est essentiel que les Droits de l’Homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ».
 
La même déclaration fustige également d’autres actes de violations des droits de l’homme notées ces derniers temps au Togo. C’est notamment le cas des violences exercées sur la personne de Azanledji Koffi par les éléments du Colonel Lémou Tchalo qui lui-même va proférer des menaces contre la victime. Malgré la gravité des sévices dont la victime a été l’objet, aucune disposition n’a été prise pour inquiéter les auteurs de ces voies de faits, encore moins leur commanditaire, ni réparer l’énorme préjudice causé au sieur Azanlédji Koffi.
 
Et comme la violence gratuite se nourrit de l’impunité, ce sera au tour des militaires du 3ème Régiment Inter-Armes du Camp de Témédja, d’exécuter une expédition punitive sur les paisibles populations de la localité, du 02 au 04 janvier 2011. On dénombre de nombreux blessés graves et dégâts matériels. Mais malgré les requêtes adressées aux autorités par les organisations de défense des droits de l’homme, ces graves faits sont restés impunis.
 
A ces nombreuses violations des droits humains, s’ajoutent les tentatives de musèlement de la presse privée (fermeture illégale de 04 radios privées) et des libertés fondamentales dont la liberté de manifestation. C’est le cas des manifestations du FRAC qui sont systématiquement réprimées, faisant des blessés y compris par balles en caoutchouc. Le leader de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, arrivé second à l’issue de la présidentielle selon les résultats officiels, est régulièrement agressé par des officiers de la gendarmerie nationale.
 
Toute chose qui fait redouter une implosion, surtout que Faure Gnassingbé garde le silence et affiche une indifférence par rapport à ce décor préoccupant, accentué par le phénomène de la vie chère face auquel son gouvernement boudé par les populations, se montre inefficace.
 
Aghu, Koaci.com Lomé
source:koaci

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