Samedi 15 septembre 2012, quartier Kodjoviakopé, il était environ 16h 30. Dans un bar non loin de l’église catholique, une violente bagarre éclate entre des jeunes très surexcités. Des curieux et autres passants interviennent et se rendent compte que l’altercation porte sur le partage de l’argent entre des jeunes qui dans la matinée, s’en sont pris à coup de machettes, de haches, de gourdins cloutés et toutes autres armes blanches, aux militants du Collectif « Sauvons le Togo » qui avaient prévu une grande marche de protestation à partir du quartier Doumasséssé.
 
Ce déferlement de violence d’une rare sauvagerie s’est produite avec la complicité des forces de l’ordre, notamment la Gendarmerie nationale et la Police qui, au lieu de mettre la main sur ces jeunes munis d’armes blanches, leur ont plutôt prêté main forte dans leur sale besogne. Il y a de cela trois semaines, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Colonel Yark Damehane avait rendu public un communiqué informant l’opinion de ce que des jeunes du CST avaient été déférés à la prison civile de Lomé après qu’il a été retrouvé sur eux des objets contondants au cours des manifestations du Collectif. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, le même ministre de la Sécurité est resté jusqu’ à ce jour muet sur les graves évènements intervenus dans les quartiers Doumasséssé, Gbadago et autres où des jeunes se réclamant du parti RPT/UNIR, de Faure Gnassingbé munis d’armes blanches de façon ostentatoire et même d’armes à feu, ont opéré en toute impunité, et avec l’appui des forces de l’ordre. A la tête donc de ces miliciens du pouvoir, les mêmes jeunes qui, en avril 2005, participé aux massacres des populations faisant entre 500 et 1000 morts selon les différents rapports établis à cet effet.
 
La réactivation de ces milices qui avaient déjà les mains tachées de sang pose non seulement l’éternelle question de l’impunité, mais aussi de la bonne foi du pouvoir à tourner définitivement les pages sombres de l’histoire du Togo. Mais Faure Gnassingbé dans ses dérives folles est prêt aujourd’hui à user de tous les moyens, y compris rééditer les massacres de 2005 pour conserver le pouvoir. Pour l’opération de violences gratuites sur les militants du CST samedi dernier, 150 millions de francs cfa venant d’une régie financière ont été octroyés à ces jeunes qui, la veille, ont fait une longue réunion au siège du RPT à Forever avant d’opérer le lendemain. En d’autres termes, c’est depuis le sommet même de l’Etat que ces milices ont été organisées, entretenues et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle sur le terrain, elles ont bénéficié de l’appui systématique de la Gendarmerie nationale.
 
Si en dépit du rapport des Nations Unies sur les massacres de 2005, malgré la comédie de la CVJR fortement soutenue par la communauté internationale à coup de dizaines de millions d’euros, le pouvoir de Faure Gnassingbé réactive les mêmes milices pour s’attaquer de nouveau aux citoyens, aux journalistes avec des menaces de saccage de la radio Légende FM, il n’y a plus de doute que ce pays va directement vers une guerre civile aux conséquences incalculables pour toute la région. Les meneurs de cette opération, des jeunes du pouvoir ont été clairement identifiés, mais comme d’habitude, ils continuent de se pavaner tranquillement dans les rues de la capitale.
 
Il est temps que la soi-disant communauté internationale, l’UE et l’ONU en tête suivies de la France, des USA et de l’Allemagne sortent de leur complicité avec la dictature togolaise pour tenir un langage de vérité à Faure Gnassingbé afin qu’il libère au plus vite le plancher. Autrement, avec la mobilisation des populations et surtout leur détermination, la marche vers 2015 sera très dramatique pour ce pays. L’horizon s’assombrit et le Togo se dirige inexorablement vers une situation semblable à celle du Rwanda de 1994.
 
Ferdi-Nando
 
lalternative-togo.com
 

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