Chers compatriotes, Chers militants de la démocratie,
 

En ce jour solennel du 21 è anniversaire du soulèvement populaire du 05 Octobre 1990, nous voudrions avant toute chose, au nom du Mouvement Patriotique du 05 Octobre (MO5), nous incliner pieusement et avec une émotion indicible devant la mémoire de nos Martyrs qui ont su mêler le nom de la République à leur sang. C’est tout haut que nous leur rendons hommage pour leur sacrifice suprême. C’est aussi l’occasion de saluer le vaillant peuple togolais en général, et nos militants en particulier pour le juste combat mené depuis des décennies contre la dictature.

Les années passent, mais nous ne le dirons jamais assez : Notre marche vers la démocratie est inexorable. C’est grâce votre détermination contre l’oppression que nous avons réussi à écrire, ensemble, l’une des pages les plus significatives de notre palpitante histoire. C’est grâce à vous que l’acte héroïque et historique sans précédent du 05 Octobre 1990 a été possible. Mais au jour d’aujourd’hui les desiderata du peuple demeurent sans satisfaction. La tâche reste à achever patriotiquement.
 
Chers compatriotes, Chers militants, la révolte populaire du 05 Octobre n’est pas une simple agitation de désœuvrés venus du Ghana, comme le pouvoir Gnassingbé a voulu alors avec beaucoup de fébrilité le faire croire. Elle reste l’expression d’un ras-le-bol à jamais gravé dans la mémoire collective du peuple togolais et demeure le cri de détresse le plus audible de notre incompressible volonté de démocratie et de justice sociale. Cette mémorable date du 5 octobre 1990 a, en effet, suscité d’immenses espoirs et remis à l’ordre du jour les rêves de liberté et de grandeur des père-fondateurs qui ont posé admirablement les fondements de notre république.
 
Force est de constater, répétons-le, avec amertume et un sentiment de gâchis, que la rente de ces inestimables sacrifices n’est pas au rendez-vous et que 21 ans après le 05 Octobre 1990, les Togolais n’ont pas encore réussi à installer au pouvoir l’élu de leur choix. Le Togo devient synonyme de misère. Les institutions, au cas où elles existent dans le pays, sont dévoyées et soumises entièrement au bon vouloir du prince et aux caprices du clan qui tient et enlise le pays chaque jour que Dieu fait. La presse libre, la presse privée, qui s’est laborieusement faite par elle même est l’objet fréquemment d’agressions et d’intimidations.
 
Cependant, les vicissitudes du moment ne sauraient éteindre la flamme du 5 octobre qui certes peut baisser momentanément d’intensité. Le soulèvement populaire du 5 octobre 1990 s’inscrit dans un processus irréversible. Quelles que soient les déceptions de l’heure, la lutte pour la libération du Togo doit continuer. Nous n’aurons de cesse de le redire : Notre destin est entre nos mains, pour autant que nous sachions réagir au drame que vit notre cher Togo. La Terre de nos Aieux peut renaître de ses cendres, si nous savons reprendre l’effort de manière appropriée. Face aux graves problèmes que connait le Togo, nous n’avons pas le droit de nous verser dans des disputes futiles et dépassées qui n’ont pour résultat que de nous diviser et nous fragiliser davantage, alors que les forces démocratiques ont tout intérêt à s’unir, à dissoudre les égoïsmes et à écouter la voix gémissante du peuple écrasé.
 
C’est un appel à l’adresse de tous les Togolais, aussi bien de l’intérieur que de la diaspora. Une diaspora éclairée par la charge des responsabilités qui se doivent d’être les siennes. Nous n’avons pas la prétention de donner des leçons, même lorsque la taille des défis nous ramène constamment au rappel du bon code de conduite qui doit prévaloir parmi les membres de la diaspora qui sont appelés à un rôle autrement plus constructif que la culture des rumeurs assassines. Loin également des sirènes du tribalisme, de la haine et de l’exclusion, une diaspora qui a à cœur ses responsabilités est celle qui sait observer et acquérir le savoir-faire des pays hôtes pour le mettre au service, tôt ou tard, de la mère patrie. Elle est celle solidaire, mieux organisée et mieux structurée qui prend conscience de son devoir à l’égard de son peuple, car celui-ci attend légitimement quelque chose de positif de sa diaspora.
 
Chers compatriotes, Chers militants, nous devons donc ensemble nous pencher sur les graves problèmes du Togo avec convictions et réalisme. À la volonté de liberté exprimée par le peuple, les séides du pouvoir Gnassingbé répondent quasi quotidiennement par une violence indescriptible. L’impunité a élu domicile au Togo depuis belle lurette. Cela doit cesser par notre action commune. Focalisons-nous sur les tâches non accomplies par manque de cohésion ou autres raisons. Que l’amour de la patrie prenne le pas sur des considérations  personnelles !
 
Chers compatriotes, ayons foi dans l’avenir du Togo. Seule la lutte libère !
 
Fait à Paris, le 05 Octobre 2011
 
Eloi Koussawo, Coordinateur Général du MO5

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