Agbéyomé Kodjo attire l’attention de Gnama Latta sur des individus rodant nuit et jour autour de son domicile

 
Le régime de Faure Gnassingbé n’est pas encore au bout de ses peines, et c’est le moins qu’on puisse dire. Après la manifestation bruyante organisée samedi dernier par les journalistes de l’association « SOS Journaliste en Danger » pour dénoncer un projet d’élimination physique concocté dans les laboratoires de l’Agence nationale de renseignement (Anr) en vue de se débarrasser de certains d’entre eux perçus par le pouvoir en place comme trop critiques à son égard, une autre polémique est en train de prendre corps et porte sur la personne du président national du parti OBUTS, Agbéyomé Messan Kodjo.
 
Par lettre datée du 04 août dernier, le candidat à l’élection présidentielle du 04 mars 2010 a attiré l’attention du ministre de la Sécurité et de la Protection civile Dokissime Gnama Latta sur un certain nombre de faits inquiétants qui ont cours autour de son domicile privé situé au quartier Forever. Dans cette correspondance dont nous avons reçu copie, l’ancien Premier ministre fait remarquer au ministre en charge de la sécurité des Togolais que depuis un certain temps, des individus suspects et déguisés en conducteurs de taxi moto auraient élu domicile autour de sa résidence. Cela passerait pour un fait ordinaire si le président de l’OBUTS ne mentionne pas que ces personnes le prennent systématiquement en filature dans tous ses mouvements jusqu’à son retour au point de départ. « Ces individus, sur leurs motos, un sac en bandoulière, écrit Agbéyomé Kodjo, me prennent en filature dès que je quitte mon domicile, et me suivent tout le long de mon parcours durant, jusqu’à mon retour chez moi. J’ai réussi à obtenir les numéros des plates minéralogiques de leurs engins ».
 
Afin de lever toute équivoque autour de cette question et de permettre aux forces de l’ordre et de sécurité de s’acquitter avec diligence de leur mission, le président de l’OBUTS n’a pas hésité à communiquer à son interlocuteur, les numéros d’immatriculation des engins en question. « Il s’agit, relève-t-il, des numéros RT 8660 AW, RT 1243 AP, RT 0753 AX, RT 4149 AR, RT 0060 AS, RT 4047 AS ».
 
Pour finir, l’ancien Premier ministre fustige l’absence de personnel de sécurité autour de lui, comme le prévoient les lois de la République pour les hauts fonctionnaires d’Etat comme lui. En effet, Agbéyomé Kodjo a été privé de gardes du corps lorsqu’il avait déclaré en mars 2010 son intention de postuler à la magistrature suprême de son pays. Selon des sources proches de lui, les agents qui assuraient sa garde à l’époque des faits, sont aujourd’hui envoyés dans des contrées reculées du Togo en guise de punition. Que leur reproche-t-on ? Difficile de le savoir. « Comme vous le savez, souligne Agbéyomé Kodjo, je suis arbitrairement privé de personnel de sécurité, en violation des dispositions réglementaires en vigueur dans notre pays. Tous ceux qui ont assumé des fonctions éminentes dans le pays comme moi, disposent des agents de sécurité et d’une escorte. Il s’agit de ma sécurité physique, je tiens à vous en rendre compte, et prendrai à témoin les chancelleries et les organisations de défense des droits de l’homme et des libertés ».
 
A l’OBUTS, on regrette que jusqu’ici il n’y ait encore aucune réaction de la part des autorités togolaises pour situer l’opinion sur cette affaire. « Il n’est pas surprenant que le ministre nous dise du jour au lendemain qu’il n’a jamais reçu de correspondance de notre président. On se connaît dans ce pays ! », a laissé entendre un militant de l’OBUTS.
 
Olivier A.
 
source: liberté hebdo togo

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