Le siège de l’Union des Forces de Changement (Ufc) a été le théâtre hier après-midi d’une scène inhabituelle et symptomatique du malaise au sein du parti « jaune ». Les jeunes du parti munis de bâtons et de gourdins cherchaient à s’en prendre physiquement au responsable de la section Golfe du parti, l’actuel ministre des Affaires Etrangères Elliott Ohin. La pomme de discorde : il serait en train de poser des peaux de banane à l’actuel président national de la section jeunesse du parti, Jean-Luc Homawoo.
 
N’eût été l’intervention des forces de l’ordre qui ont arraché le ministre des griffes des jeunes, il aurait passé un très mauvais quart d’heure. Il a été entraîné dans une salle et enfermé à double tour en attendant que le calme revienne. « Certains sont invités à la mangeoire pendant que nous autres jeunes sommes laissés pour compte. C’est ceux qui mangent qui se permettent encore de nous narguer et de créer des problèmes au sein du parti. Elliot Ohin, puisque c’est de lui qu’il s’agit, crée une scission au sein de la jeunesse en nommant un Vice-président de la jeunesse sans prendre langue avec le président national des jeunes. Et comme le président n’a pas été consulté, sa réaction a été de mobiliser les jeunes acquis à sa cause pour s’en prendre au responsable de ce bazar. Tout porte à croire qu’on veut destituer l’actuel président des jeunes. Si M. Ohin met le nez dehors en ce moment, les jeunes vont le chicoter. Déjà qu’il n’arrive pas à remplir correctement sa mission en tant que responsable de la section Golfe depuis son élection au congrès national, lui seul sait le but qu’il poursuit en voulant destituer le président des jeunes qui est aussi élu par le congrès national. Ohin ne peut se permettre de nommer un supposé Adjoint à Jean-Luc sans avoir averti ce dernier. C’est une destitution programmée », a confié un jeune membre du parti « Détia ».
 
Les frondeurs trouvent en celui qui est pressenti pour succéder à l’actuel président de la jeunesse, le sieur Apélété, un transfuge de l’ANC. Il ne leur inspire pas confiance de par son caractère versatile et inconstant. Ils estiment qu’il serait revenu juste pour avoir sa part du gâteau, l’UFC ayant conclu un accord de partage de pouvoir avec le RPT, aujourd’hui /UNIR.
 
Cette hypothèse conforte d’autant plus les jeunes que ceux d’entre eux qui se sont engagés dans la lutte aux premières heures aux côtés de leur leader Gilchrist Olympio, ne voient toujours rien venir en termes de récompense.
 
« Il s’est développé une sorte de népotisme au sein des ministères où sont nommés les cadres de l’Ufc. Ils ne s’occupent que des gens de leur préfecture, de leur région. Quant aux militants du parti qui vont vers eux pour leur demander de l’aide, ils sont simplement méprisés. Nous avons mené des enquêtes et savons de quoi nous parlons. Par ailleurs ils n’ont aucun égard pour nous. Comment des pères de famille dévoués à la cause du parti peuvent-ils participer aux tournées de sensibilisation jusqu’à 50 km de leur lieu de résidence sans même un sachet d’eau en guise de récompense ? Après tout, nous ne sommes pas obligés de suivre ces caravanes puisqu’ils ne nous ont pas engagés. Quand nous sommes réquisitionnés pour le maintien d’ordre ou pour suivre les convois, nous estimons qu’on doit nous payer. Lorsque les manifestations du Collectif Sauvons le Togo ont commencé, nous veillions au siège du parti UFC jour et nuit pour protéger le site ; et ce n’est que dimanche dernier que nous sommes rentrés chez nous. Nous réalisons maintenant que si nous devrions mourir suite aux manifestations, les responsables du parti auquel nous appartenons ne lèveraient pas le petit doigt vis-à-vis de nos familles, malheureusement. Je ne comprends pas par exemple comment on peut vouloir arracher les miettes que gagne déjà un délégué de section du parti alors que le ministre lui gagne des centaines de milliers de francs chaque fin de mois sans compter ses missions fictives. C’est décourageant à la fin », s’est emporté un agent affecté à la sécurité au sein du parti.
 
Le ministre de l’Industrie et de la Zone franche Agbéviadé Galley et son collègue de la Communication Djimon Oré, étaient venus dans la soirée à sa rescousse mais rien n’y fit. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour l’extraire du siège et l’escorter jusqu’à son domicile.
 
Godson K.
 
liberte-togo.com
 

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