La marche de «SOS Journaliste en danger» qui devrait chuter sur l’esplanade du Palais des congrès de Lomé s’est transformée en un sit-in devant l’Ambassade de France. Les forces de l’ordre par les tirs de gaz lacrymogène ont contraint les manifestants à se replier devant la représentation diplomatique française. « Notre objectif n’était pas de venir ici (ndlr : l’Ambassade) mais Dieu aidant eux-mêmes nous ont amené ici, nous pensons que le Président Sarkozy a aussi écouté nos doléances », a déclaré M. Ferdinand Ayité, le président de SOS journaliste en danger à la clôture de la manifestation. Il a par ailleurs, convié la population à être à l’écoute pour répondre à d’autres mots d’ordre si leur revendication n’est pas respectée
 

M. Ayité n’a pas manqué de lancer un appel en direction des leaders politiques « unissez-vous sur le minimum pour sauver ce pays de ceux qui pillent ses ressources sinon l’alternance se fera sans vous ». A ceux qui croient que par cette manifestation les organisateurs sont guidés par le souci d’avoir des visas pour s’expatrier «Ils se trompent. Nous n’allons pas partir de ce pays, nous n’iront nulle part. C’est notre pays, et c’est ici que nous allons œuvrer à son développement»
 
Auparavant dans une déclaration, lue par Mlle Fabbi Kouassi, l’Association «SOS Journaliste en danger», a condamné « ces projets et tentatives de musellement de la presse et a exigé des garanties d’un climat favorable au libre exercice de la profession ».Et face à ce péril que fait planer le pouvoir sur la liberté de presse au Togo, «SOS journaliste en danger» demande :
 
-L’ouverture d’une enquête sérieuse sur les allégations de menaces de l’ANR à l’encontre des journalistes,
 
-La démission du Colonel Yotroféi Massina de la tête de l’ANR, dans les 72 heures à compter du lundi 8 août 2011,
 
-la réouverture sans conditions, des radios privées fermées illégalement par l’ART&P,
 
-la démission du Directeur de l’ART&P, Palouki Massina et la recomposition de l’Institution.
 
Cette marche des journalistes est appuyée par les organisations de défense des droits de l’homme (ODDH). Elles ont tenu aussi a adresser un message aux autorités et à la foule rassemblée devant l’Ambassade de France.
 
Dans ce message, elles ont rappelé les actes de tortures dont elles ont connaissance et qui se dérouleraient au sein de l’Agence nationale de renseignement (ANR) et la lettre qu’elles ont adressée au chef de l’Etat pour qu’il fasse cesser ces agissements allégués de cette Agence placée sous son autorité, mais laquelle lettre est demeurée sans suite. C’est pourquoi, elles ont réitéré leurs demandes à savoir:
 
-la clarification du statut, du rôle, des prérogatives et du fonctionnement de l’ANR,
 
-le transfert immédiat et sans délai de tous les détenus qui sont encore dans les locaux de l’ANR, vers d’autres centres de détentions habiletés à les accueillir,
 
-la cessation immédiate de tous les actes de torture, exactions et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants commis sur des personnes incarcérés dans ladite Agence,
 
En outre, les ODDH signataires de cette déclaration à savoir l’ACAT-Togo, ATDPDH, CACIT, CTTDH, JDHO, LTDH exigent :
 
-la démission pure et simple du colonel Massina Yotroféi et sa traduction par devant les juridictions togolaises compétentes,
 
-demandons l’ouverture immédiate et sans délai d’une enquête sur les menaces dont font l’objet les journalistes, ainsi que sur les actes de tortures dont sont victimes les personnes détenus à l’ANR,
 
-regrettons et dénonçons les propos du ministre de la Sécurité et de la protection civile, le colonel Lama-Gnatta selon lesquels « l’ANR s’acquitte scrupuleusement de sa mission dans le cadre de ses attributions ».
 
Tous les corps socioprofessionnels derrière les journalistes.
 
Outre les ODDH on a remarqué que plusieurs corps socio-professionnels de la nation étaient aux côtés des journalistes pour cette marche notamment ceux qui avaient mené des actions ces derniers temps et que les journalistes avaient abondamment relayées. Ainsi on a pu identifier dans la foule des étudiants, des médecins, des employés de la zone franche, des conducteurs de taxi-moto et même des chômeurs… bref tous les ‘aigris’ de la République. Les partis politiques n’étaient pas du reste. Agbéyomé Kodjo était dans le cortège. Il serait reparti peu après les tirs de gaz lacrymogènes, Thomas N’Soukpoè, le président du Bac, le dernier né des partis politiques était aussi dans la foule sans oublier plusieurs responsables du FRAC avec tous les partis membres : l’ANC, ADDI, PSR.
 
Malgré que la marche n’ait pas abouti à son point de chute initiale, les organisateurs n’ont pas caché leur satisfaction.
 
source : Mo5-togo

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here