Ils étaient près d’un demi million mardi à répondre à l’appel du Collectif « Sauvons le Togo ». Vieux et jeunes, hommes et femmes, ces Togolais conscients ont transcendé leur peur et sont descendus dans la rue pour faire entendre raison au régime Faure Gnassingbé. Ils étaient aussi au rendez-vous, les leaders des partis majeurs de l’opposition et leurs militants. Sauf les responsables du Comité d’action pour le renouveau (Car) et de la Convention démocratique des peuples africains (Cdpa) !
 
En effet ils étaient des centaines de milliers de Togolais, venus d’horizons, de partis et d’associations divers, à descendre dans la rue. C’est de bonne guerre, car l’appel à manifestation n’émanait pas d’un parti politique. ç’aurait été le cas que certains se sentiraient non concernés. Mais il provenait du Collectif « Sauvons le Togo », un rassemblement de partis de l’opposition consciente et d’associations de la société civile résolus à faire changer la gouvernance au Togo. Ainsi ils étaient là, les militants et sympathisants, de l’Alliance nationale pour le changement (Anc) à l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (Obuts) en passant par le Parti des travailleurs, le Pacte socialiste pour le renouveau (Psr), l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (Addi) et autres, mais aussi les membres des associations de défense des droits de l’Homme, membres ou pas du Collectif. Avec à leur tête leurs leaders. Jean-Pierre Fabre, Agbeyome Kodjo, Claude Ameganvi, Raphaël Kpande Adzare, Me Zeus Ajavon, pour ne citer qu’eux, étaient tous présents, au devant du cortège, sans craindre la répression. Il nous revient que même blessé suite aux lancers pas trop intelligents de grenades lacrymogènes dans la foule en sit-in à Déckon baptisé Place Tahrir du Togo, le leader de l’Obuts serait allé se soigner pour ensuite retourner sur les lieux. Responsabilité, cela s’appelle. C’est aussi dire que les temps où les leaders appelaient leurs militants à manifester et eux-mêmes se mettaient au chaud quelque part sont bien révolus.
 
Bien avant le début des manifestations ce mardi, tous ces leaders se sont employés à appeler les militants et sympathisants de leurs partis, autant sur les ondes que par d’autres canaux, à répondre au rendez-vous de l’Histoire. Ces appels à la mobilisation ont été même entendus au-delà des frontières de ces partis et associations. Mais le Car et la Cdpa ont décidé de ne pas participer à écrire les pages dorées de cette histoire.
 
Pas une seule trace de Me Yawovi Agboyibo, de Dodzi Apevon et du Pr Léopold Gnininvi aux manifestations ni de mardi, ni de mercredi, et certainement pas d’aujourd’hui. Même pas un semblant d’appel à leurs militants et à la population pour répondre au rendez-vous. Mais leurs militants et sympathisants bien conscients de la situation, étaient sans doute aussi dans la rue, parce que c’est eux qui souffrent. Cette indifférence a de quoi choquer, d’autant plus que les leaders de ces deux partis et leurs suppôts ne manquent pas d’occasion pour réclamer avec véhémence la paternité des acquis démocratiques au Togo. Soit. Mais voilà, le chantier n’est pas terminé, le champ désherbé entre-temps est devenu plus touffu et mérite un nouveau sarclage. Mais ils se mettent à l’écart. L’appel serait lancé par un parti politique et les doléances partisanes que l’on comprendrait cette défection. Mais voilà, il émane d’un Collectif de partis et d’associations de la société civile, et les exigences sont collectives. Les manifestations de ces trois jours visent à exiger le retrait immédiat et sans condition des deux (02) lois relatives, l’une au Code électoral, et l’autre au nombre de sièges de députés à l’Assemblée nationale, adoptées les 25 et 31 mai 2012, le retour à la Constitution du 14 octobre 1992, la mise en œuvre effective des recommandations du rapport de la CNDH sur la torture notamment par la poursuite, le jugement et la condamnation des auteurs d’actes de torture et du rapport de la CVJR, l’application effective et de bonne foi par le gouvernement des décisions de l’Union Interparlementaire et de la Cour de Justice de la CEDEAO dans l’affaire des neuf (09) députés illégalement révoqués de leur mandat parlementaire et la clarification par le gouvernement du Rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
 
Si au sein de ces deux formations politiques de l’opposition de premier plan (sic) on peut ne pas se sentir concernés par toutes les revendications, une au moins devrait les intéresser, celle relative au retrait des deux lois votées par l’Assemblée nationale les 25 et 31 mai derniers. Puisque depuis quelque temps, le Car et la Cdpa ne vivent et ne vibrent que pour les élections. Le reste, ils s’en foutent pas mal. Les réformes opérées par le pouvoir dans le cadre de ces échéances n’agréent pourtant pas dans les rangs de ces partis ! La Cdpa a claqué la porte des discussions ouvertes, d’abord au Cadre permanent de dialogue et de concertation (Cpdc) dit rénové, ensuite entre-temps à la Primature pour rechercher le consensus, à cause de la mauvaise foi manifeste du régime Faure Gnassingbé. Les Togolais ont aussi bien suivi le débat sur la TVT où la Secrétaire à l’implantation du parti, Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson a perdu ses nerfs et dit la VERITE aux « grandes gueules » du pouvoir, les ministres Pascal Bodjona et Ahoomey-Zunu, allant jusqu’à leur cracher que le régime en place perdra le pouvoir un jour, à défaut des urnes, par la rue ou d’une autre façon. Mais voilà que la Cdpa ne répond pas à l’appel de la rue, pour exiger le retrait pur et simple de ces lois scélérates. Certainement que Léopold Gnininvi et les siens ont encore juste « pris acte » de l’appel et des manifestations du Collectif, comme à leur habitude. C’est surtout le cas du parti de Me Yawovi Agboyibo qui choque.
 
Le Car était très remonté surtout contre le redécoupage électoral effectué, et nommément par le retrait de sièges aux préfectures de Yoto et d’Amou. Et Me Yawovi Agboyibo et les siens n’ont pas hésité à manger leur totem et à descendre dans la rue pour exprimer leur colère. Le parti a ainsi marché à Tabligbo le 18 mai et à Amlamé le 31, pour réclamer plus d’équité dans la répartition des sièges. Et justement ces manifestations des trois jours ont pris en compte cette doléance. Le Collectif exige l’abrogation pure et simple de ces deux lois, et une telle raison devrait pousser le Car à s’associer à ces manifestations. Mais Me Yawovi Agboyibo et les siens ont fait l’effort de les bouder.
 
Le Car et la Cdpa ont-ils un autre agenda que les Togolais ne connaissent pas ? La question est bien légitime, mais elle va sans doute faire dresser des cheveux sur des têtes. Cela doit être d’ailleurs vécu comme une marque d’amour, si de tout le galimatias de partis politiques qui se réclament à cor et à cri de l’opposition – et Dieu sait qu’ils sont nombreux- et qui ne se sont pas sentis concernés par cet appel du Collectif « Sauvons le Togo », on s’intéresse à ces deux formations. C’est juste parce que le Car et la Cdpa ont un passé reluisant qui parle en leur faveur, et leurs leaders ont laissé de bien beaux souvenirs à la mémoire collective. Les Togolais n’arrivent plus à retrouver ces partis et leurs leaders.
 
Tino Kossi
 
 
liberte-togo.com
 

1 commentaire

  1. salut je pense ce article colporte de fausse informations la population de lomé fait 1.5 million donc on ne peux pas me dire que les 1/3 de la population etait laba verifier vo sources

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