Les principaux responsables du « Collectif sauvons le Togo — CST — » étaient ce week-end dans le septentrion, une sortie qui s’inscrit dans le cadre d’une série de meetings prévus par le CST dans certaines grandes villes du nord Togo.
 
Tour à tour, la délégation du CST a visité les villes de Kara (340 kilomètres au nord de Lomé) et Sokodé (450 kilomètres au nord de Lomé). Dans toutes ces localités, les responsables du collectif sauvons le Togo, collectif qui regroupe des partis politiques opposés au régime de Faure Gnassingbé et des organisations de défense des droits de l’Homme (ODDH), ont voulu échanger avec les populations sur la plateforme citoyenne rendue publique en juin dernier en vue de l’organisation d’élections transparentes et consensuelles.
 
L’étape de Kara n’a pu aller jusqu’à son terme, a appris l’Agence Afreepress auprès des organisateurs. « La rencontre de Kara a été étouffée dans l’oeuf par un groupe de jeunes surexcités et menaçants », a rapporté un des leaders du collectif.
 
Abass Kaboua, président du MRC interrogé quelques minutes après l’incident par un reporter de la radio « Légende », une station de radio privée de Lomé, fait savoir que le collectif disposait d’informations faisant état de ce que de l’argent serait distribué aux jeunes de la ville de Kara en vue de perturber le meeting que projetait le CST. « Depuis 48 heures, nous avions reçu des informations qui font état de distribution d’argent aux jeunes par les responsables que vous connaissez. Mais nous nous sommes dit que nous sommes dans un pays civilisé.
 
Mais à notre grande surprise, lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, il y a avait un comité d’accueil avec des jeunes surexcités et menaçants. Ils ont molesté des femmes dans la délégation du CST », a-t-il confié et d’exprimer son indignation en ces termes : « Vous savez, la Kozah fait partie intégrante du Togo. Donc pourquoi dit-on que c’est interdit que des Togolais parlent aux Togolais. Nous allons continuer à manifester, nous allons revenir manifester à Kara ».
 
Claude Améganvi, Secrétaire général du Parti des travailleurs, qualifie l’événement de Kara de « profondément scandaleux ». « C’est Faure Gnassingbé qui a organisé cette provocation contre le meeting que nous voulions organiser à Kara pour informer les populations de notre plateforme. Nous avons été informés dans le détail sur leur organisation. Il a dépensé 152 millions de F CFA qui ont été distribués aux jeunes miliciens du RPT pour organiser la casse. Nous avons aussi vu un véhicule dans lequel il y avait des machettes, des gourdins et les gens étaient décidés à nous chasser de là et pour éviter tout incident, nous sommes repartis », confie M. Améganvi qui ne démord pas dans ses accusations contre le chef de l’État togolais. « Nous sommes informés que c’est Faure Essozimna Gnassingbé lui-même qui est arrivé à Kara par deux fois pour mettre en place ce processus. Je considère que le premier acte du gouvernement Ahoomey-Zunu est cette provocation qui a été organisée contre notre meeting aux surlendemains du passage de ce gouvernement devant l’Assemblée nationale. Alors, nous qui avons à tout temps demandé à ce que les conditions soient réunies pour que nous puissions nous asseoir pour discuter, nous venons d’avoir une réponse qui ne va pas du tout dans le sens de ce dialogue sur la base de notre plateforme citoyenne pour un Togo démocratique. Nous nous rendons compte aujourd’hui de toute évidence que Faure Gnassingbé n’est pas disposé à discuter », souligne-t-il.
 
Établissant le bilan de la tournée du CST dans le septentrion, Me Kpandé-Adzaré, estime pour sa part qu’elle a été une « réussite ». « La tournée a été pour moi une tournée très satisfaisante parce qu’à travers la mobilisation observée, nous pouvons quand même dire que nous avons pu atteindre ce que nous escomptions. Ce que nous regrettions c’est ce qui s’est passé à Kara parce qu’on a dit aux jeunes de Kara de venir dire que le développement qu’ils ont à Kara leur suffit. C’est dommage, je dirai de ma part que c’est primitif. Nous pensons que c’est quelques individus qui ont été montés pour nous empêcher de tenir notre meeting. Mais nous n’avons pas voulu répondre à cette provocation. Nous pensons réitérer cela à Kara et le meeting du collectif sauvons le Togo se tiendra bel et bien à Kara », rassure l’avocat et porte-parole du CST.
 
Même son de cloche chez le premier responsable du parti OBUTS, Messan Agbéyomé Kodjo, membre du CST.
 
« Globalement je suis satisfait de cette tournée, je pense qu’il faut la rééditer. Mais je rentre à Lomé avec un sentiment de révolte contenu et ceci compte tenu des violences organisées à Kara », a dit M. Agbéyomé qui appelle ses camarades de lutte du CST à poursuivre dans cette lancée afin, souligne-t-il, de déclencher le processus de changement dans le pays. « Ce que nous venons de faire, si l’on imposait le même rythme à l’UNIR dans toutes les autres régions du Togo, je suis sûr que Faure ne fera même pas une (1) heure au pouvoir », assure le président de l’OBUTS pour qui « la soif de changement est assez forte » au Togo. « Nous pensons que nous allons passer à une autre vitesse avec les programmes de Déckon2, les 21, 22 et 23 août. Il faut passer à une autre vitesse pour faire comprendre à ce régime qu’il est temps de faire les réformes ou s’il ne veut pas les faire, il est temps qu’il tire toutes les conclusions qui s’imposent ».
 
Autre ville, autre atmosphère. La ville de Sokodé, selon un correspondant d’Afreepress, « a accueilli dans une grande ferveur, la délégation du CST ». Le meeting qui s’est tenu sur l’esplanade du siège local de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition) a vu la participation de milliers d’habitants de Sokodé.
 
Les populations ont exprimé à la délégation du CST, leur « soutien indéfectible », rapporte le correspondant local de l’Agence Afreepress.
 
afreepress.info
 

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