Le campus universitaire de Lomé a été, le mercredi et jeudi derniers, le théâtre d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre et de sécurité entraînant la fermeture à partir de ce vendredi 27 mai et ce jusqu’à nouvel ordre de l’Université de Lomé.
 
Le gouvernement togolais a décidé la fermeture de l’université de Lomé à compter de ce vendredi 27 mai 2011 et ce jusqu’à nouvel. Cette décision fait suite à des violents affrontements qui ont opposé, la journée de jeudi, étudiants et forces de l’ordre et de sécurité faisant plusieurs blessés, dont certains grièvement et des dizaines d’interpellations.
 
Selon le communiqué du gouvernement, c’est en effet, le mercredi 25 mai 2011, qu’un groupe d’étudiants a tenté de tenir sur le campus universitaire de Lomé une Assemblée Générale non autorisée. Devant le refus des autres étudiants de participer à ce mouvement illicite, poursuit le communiqué, les meneurs et le groupe de leurs partisans ont envahi les amphithéâtres, violentant les enseignants et les étudiants en train de suivre leurs cours détruisant au passage les biens et équipements collectifs, créant ainsi un état de trouble peu propice à la poursuite normale des activités pédagogiques. Le jeudi 26 mai 2011, après la reprise apaisée des cours en début de matinée, les mêmes violences ont repris contraignant les forces de l’ordre à intervenir pour ramener le calme.
 
C’est l’argument massue avancé par le gouvernement pour justifier l’intervention musclée des forces de l’ordre et de sécurité sur le campus de Lomé en violation des franchises universitaires et les barbaries exercées par celles-ci sur les étudiants.
 
En effet, selon des sources concordantes, c’est depuis quelques semaines voire des mois que les étudiants de l’université de Lomé contestent le nouveau LMD en vigueur à l’université de Lomé depuis 2008 en exigeant l’abandon des pré-requis de ce système, le versement d’une cinquième tranche d’aide et l’institutionnalisation d’une cession de rattrapage à l’image du système classique.
 
Ainsi, à l’appel du Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant togolais (MEET), les étudiants se retrouvés le 25 mai sur le campus en une Assemblée Générale à l’effet de débattre de leurs conditions d’étude et de travail. Mais très vite, ils sont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes au terme d’une couse-poursuite à travers les artères de l’université par les forces de l’ordre et de sécurité dépêchés sur les lieux.
 
Le jeudi 26 mai, voulant répondre à l’appel de la grève de 48 heures lancé par les responsables du MEET, les étudiants se sont mis en petits groupes pour sillonner les amphithéâtres où les cours étaient administrés pour demander à leurs camarades de respecter le mot d’ordre de grève. C’est pendant ce temps que plusieurs fourgonnettes remplies de policiers et de gendarmes armés de grenades lacrymogènes et de matraques firent leur apparition et sans sommation, commencèrent à lancer des grenades lacrymogènes. Les étudiants qui, au départ, hésitaient ont, par après, fini par répondre en s’attaquant à certains biens rencontrés sur leur passage.
 
La répression policière des forces de l’ordre et de sécurité a suscité la réaction des organisations des droits de l’homme et des partis politiques qui ont, à travers des communiqués, condamné la manière dont le pouvoir a réprimé la manifestation des étudiants.
 
Dans un communiqué rendu public, la ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH), dénonce et condamne l’intervention musclée et disproportionnée des forces de sécurité et la violation des franchises universitaires avec des forces de l’ordre et de sécurité sur le campus universitaire.
 
Le CAR, quant à lui, s’étonne que le régime et les autorités de l’université de Lomé s’obstinent à ne pas céder aux propositions pertinentes et légitimes des étudiants pour une bonne application du système LMD et demande au gouvernement et aux autorités d’entreprendre sans délai, des discussions franches avec le MEET en vue de trouver des solutions appropriées aux préoccupations des étudiants.
 
Tout en marquant leur solidarité avec les étudiants en lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie et d’études, les partis regroupés au sein du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) demandent au gouvernement de mettre immédiatement fin à cette répression aveugle et de prendre en compte les revendications légitimes des étudiants.
 
Le parti des travailleurs, tout en condamnant lui l’usage systématique de la répression que fait le régime de Faure Gnassingbé contre les mouvements sociaux, pense qu’il « ne peut y avoir d’autre solution aux problèmes auquel est confronté le peuple togolais que de dégager Faure Gnassingbé du pouvoir ».

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