Au regard des schémas politiques qui cimentent le débat national, tout observateur de la scène politique s’aperçoit tout de go que les options de part et d’autre sont demeurées les mêmes et n’ont jamais évolué d’un moindre pouce. L’évidence pour les Togolais est de constater avec amertume que, nonobstant l’évolution des principes universels qui contraint aujourd’hui toutes les nations du monde à inscrire dans la logique de cette nouvelle donne politique, leurs modules de gouvernance, le régime de dictature militaire sans visage qui régente le Togo depuis 1967, ne veut nullement changer de nature. Au contraire, il s’est résolument engagé sur le chemin d’un obscurantisme outrancier pour consacrer le recul.

Il est facile pour certains de dire qu’en réalité bien de choses ont évolué. En revanche, le nécessaire refus du confinement dans la béatitude gratuite devrait amener les uns et les autres à se demander ce qui a réellement changé dans le pays des Gnassingbé puisque après plus de deux décennies de tentative de définition de nouveaux modules de gouvernance, le constat laisse plutôt perplexe.
 
Et, Faure Gnassingbé, dans l’impossibilité de traduire dans les faits sa déclaration de politique générale qui n’est d’ailleurs qu’un catalogue d’incantations, se fourvoie dans la déchéance puritaine et intellectuelle sans mesure pour s’appliquer dans la résurgence des vieilles méthodes brutales de gouvernement, puis dans l’instauration d’un Etat de siège où la terreur et la violence, les menaces de mort, les intimidations et autres complots d’assassinat contre les leaders d’opinion sont érigés en système de gouvernance.
 
Dans cette configuration de politique malsaine et de psychose généralisée sur la terre de nos aïeux, la violation systématique des droits de l’homme devient pour le régime et sa soldatesque, un exercice aisé. Ainsi les citoyens sont confrontés au quotidien à la violation de leurs droits, même les plus élémentaires, notamment celui de la liberté d’expression.
 
Nombreuses sont les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales de défense des droits de l’homme qui, depuis plusieurs années, ont enquêté et établi des rapports accablants sur les violations répétées des droits de l’homme auxquelles s’adonne avec plaisir ce régime parsemé de rapaces de toutes sortes. Cependant, ce pouvoir loin de changer, continue allègrement d’évoluer dans le sens de la violation flagrante des droits de l’homme.
 
Les droits de l’homme étant une exigence universelle car, fondés sur la nécessité absolue de la protection de la personne humaine dans ses droits fondamentaux dont le droit à la sûreté, le droit à la liberté de conscience, le droit à l’inviolabilité physique et matérielle, constituent des exigences partagées dans le monde civilisé.
 
La vie et la liberté sont des dons de Dieu. Nul n’a donc le droit de disposer de la vie d’autrui, compte tenu de l’infinité de la raison. Malheureusement, ces principes souffrent cruellement de violations permanentes au Togo et se dégradent au jour le jour.
 
La question du respect des droits de l’homme au Togo est au cœur du processus de démocratisation et de développement du pays, qui, malheureusement en la matière, avance à reculons. Par rapport aux multiples soubresauts sociopolitiques et juridico-politiques délibérément créés ça et là dans le pays par les inconditionnels et les griots avérés du régime Rpt, il est facile pour les adeptes du recul de prendre des libertés avec les droits de l’homme en toute impunité et de commettre des actes insensés contre la vie et les biens de ceux qui ne veulent pas regarder dans la même direction qu’eux.
 
Avec les derniers développements de la situation sociopolitique qui va de déconfiture en déconfiture et les événements qui en résultent, ce régime s’active à plonger une fois encore le Togo dans des années sombres de son histoire où l’apprentissage des principes de la démocratie rimait avec le mépris des leaders de l’opposition, des arrestations arbitraires des militants de l’opposition, la répression sauvage des manifestations sociopolitiques, des arrestations et assassinats politiques, des complots d’assassinat, de menaces de mort et d’intimidations contre les journalistes etc.
 
Dans ce contexte de confusion générale, d’incertitude et de pessimisme, il convient de dire que le Togo reste toujours dans un régime de parti unique aussi bien dans l’esprit que dans les méthodes et les pratiques, le tout avec un petit ravalement démocratique de façade.
 
La situation dramatique que vit le peuple depuis plusieurs décennies, est de la responsabilité de tous les intellectuels qui ont apporté à ce régime, leur soutien et qui n’ont pas su à un moment de leur vie, prendre leur courage à deux mains pour s’opposer aux pratiques désuètes et aux dérives pluridimensionnelles, qui, à force de perdurer, constituent la vraie nature du régime.
 
Aujourd’hui, nonobstant le changement et l’évolution de la donne internationale, le chef de l’Etat refuse de changer et s’obstine à garder sa tête dans l’antiquité.
 
Il n’y a pas pour lui, question de se départir des adages abracadabrantesques qui sous-tendent les fondements vulgaires de ses méthodes arriérées de gouvernement pour s’adapter aux nouvelles exigences de l’économie néolibérale basée sur la démocratie, le respect des droits de l’homme et la bonne gouvernance. Et au peuple d’en subir toutes les conséquences. Quel chef d’Etat?
 
Peter S.
 
Source : triangledesenjeux.com

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