Les situations difficiles et délicates, on n’en manque pas au Togo. Mais au lieu de résoudre une fois pour de bon les problèmes, le pouvoir de Faure Gnassingbé se contente de les déplacer, avec en toile de fond des promesses mirobolantes qui ne sont jamais tenues et parfois même des menaces, créant ainsi des tensions dans tout le pays.
 
Soulèvements des populations sinistrées dans les régions minières au Togo, grève continue des enseignants, mouvements des étudiants qui continuent de revendiquer de meilleures conditions de vie et d’études, mouvements d’humeur des travailleurs togolais et leurs syndicats, etc. Si les choses semblent connaître une accalmie précaire, ce n’est pas parce que toutes ces situations ont connu un dénouement heureux ; c’est plutôt à cause de l’esprit patriotique dont font preuve tous ces citoyens qui, connaissant bien la mauvaise foi du gouvernement, acceptent des compromis. Sur le plan politique, les appels faits par les acteurs politiques de l’opposition au gouvernement pour trouver le consensus autour des questions liées aux préparatifs des législatives et locales apaisées semblent tomber dans des oreilles de sourds.
 
Malgré les mouvements de mécontentement çà et là, les grèves et les marches de protestation, le gouvernement se mure toujours dans sa logique de conservation du pouvoir. On comprend finalement pourquoi les contestations et autres ne lui disent plus rien. Dans ce cas, l’opposition et tout le peuple togolais croient savoir que l’insurrection est le seul langage que comprend le pouvoir de Faure Gnassingbé. C’est ici qu’il faut apprécier les manifestations de trois jours qu’organise le Collectif « Sauvons le Togo » à partir de ce matin. « Un peuple poussé jusque dans son dernier retranchement et qui n’a plus d’issue, ne dispose d’autre alternative que l’insurrection », a confié un responsable d’un parti politique, membre du Collectif vendredi dernier à nos confrères de Légende FM. A voir l’engouement des populations autour de la manifestation de ces trois jours, on remarque bien que les gens n’attendent que cela pour se faire entendre.
 
A vouloir aller coûte que coûte à l’encontre de la volonté du peuple, le pouvoir de Faure Gnassingbé a suscité la colère des Togolais fatigués par environ cinquante (50) ans de dictature. Aujourd’hui, le peuple opte plus pour la désobéissance civile que pour des marches de protestation pacifiques qui n’inquiètent plus le pouvoir. On craint des lendemains sombres pour le pays, surtout en ces périodes de préparation pour les élections législatives et locales. A en croire certains militants de l’opposition réunie dans le Collectif « Sauvons le Togo », l’heure n’est plus à la contestation, mais à l’insurrection. Et quand on voit un peu le parcours du Togo dans ce processus de démocratisation, surtout les évènements des années 90, on ne peut vraiment pas écarter la possibilité de replonger dans ces moments obscurs. A moins que Faure Gnassingbé et son pouvoir décident d’en faire grâce aux Togolais en créant des conditions favorables à des élections libres, transparentes, apaisées et acceptées par tous.
 
Lorsqu’un peuple affamé décide de prendre son destin en main et veut se libérer du joug de l’oppresseur, rien ne l’arrête. Même pas les canons et autres armes d’assaut. Faure Gnassingbé et les siens devront comprendre le peuple togolais qui crie « ça suffit ! ».
 
 
K. I.
 
lalternative-togo.com
 

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