ANC, un mouvement de masse populaire pour une opposition plus forte?  L’ Alliance Nationale pour le Changement, comme on peut s’y attendre, est le point de chute de la douloureuse histoire implosive qui a, ces derniers mois, ébranlé le parti des nationalistes de l’UFC. C’est un dénouement heureux, peut on être tenté de dire. Ces trois lettres, chargées de symboles historiques au niveau continental et mondial, s’insèrent harmonieusement dans la réalité nationale togolaise. C’est un sigle à résonnance révolutionnaire, bien à la mesure de l’esprit de résistance dont les Togolais sont contraints de s’armer pour briser les chaînes d’une dictature monopartite insolente qui reprend sibyllinement du service.
 
Ce nom ne mettra pas beaucoup de temps pour se répandre comme une trainée de poudre. L’effet d’un emballement, de bas en haut du petit rectangle qu’est le Togo, va nécessairement se produire parce qu’à l’opposé de ce que l’on continue de croire au RPT, l’intrusion intempestive du pouvoir dans les affaires internes de l’UFC a fait boomerang.
 
Le parti de Jean-Pierre Fabre, l’ANC, connote comme un double défi, au RPT et à la chétive portion de l’ancienne UFC échue sous les ailes brisées de Gilchrist Olympio. De par son visage, c’est du neuf avec du vieux! Mais, la situation politique résultant d’un faisceau de circonstances aidant, c’est sûrement une campagne toute neuve de résistance officielle qui fait jour. Ses atouts sont considérables. Le parti gouvernant, à son corps défendant, est obligé de le légaliser mais pourrait chercher, par ses subterfuges coutumiers, à briser l’élan que ce nouveau-né va impulser à la donne politique, en prenant des dispositions illégales en dehors des normes démocratiques pour mettre ses leaders sous éteignoir. Ce n’est pas trop vite aller en besogne que de prédire que la masse que ce mouvement va drainer pourra, s’il tient ses promesses, emporter les restes de l’UFC et donner du fil à retordre au régime. Trahis, floués, humiliés et finalement orphelins d’un leader de terrain, les populations ont une telle soif du neuf qu’elles ne vont pas se donner du temps ou s’embarrasser de précautions pour trouver leurs aspirations profondes dans l’ANC.
 
Ailleurs, ce sigle ne s’était pas faussé parce que placé entre les mains d’hommes intègres à toute épreuve. Il a produit des miracles connu de la planète entière. En sera-t-il de même au Togo? Ceux qui se voient déjà en possession d’une carte ANC n’ont aucune raison de trembler de peur, si l’on considère l’état de lassitude générale dans lequel le pouvoir lui-même a conduit le peuple. L’ANC est amadouant, bien que pour l’heure, ce ne soit qu’un sigle qui doit être pourvu de contenu substantiel. Son attrait populaire, indéniable, ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Des questions de fond auxquelles les nouveaux leaders devront répondre, dans une attitude univoque, circonspectes et ferme, ne tarderont pas à surgir.
 
Le public, dans une fiévreuse attente, voudra savoir quel sera le statut, au sein de l’Assemblée Nationale, des députés favorables à Jean-Pierre Fabre? Y siégeront-ils désormais en tant qu’indépendants jusqu’à la fin de cette législature ou le règlement intérieur de cette institution les autorisent-ils à passer de façon automatique sous la bannière de l’ANC? Fabre et ses partisans vont-ils suspendre les manifs de contestation du pouvoir pour se lancer plutôt dans une vaste campagne nationale d’explication, à l’assaut du Togo profond ? Cette nécessaire conquête de l’intérieur du pays, les nouveaux rapports FRAC-ANC –OBUTS, la position commune ou du nouveau parti sur les échéances locales et législatives qui pointent doucement le nez, voilà autant de questions – elles ne sont pas minces – que Fabre et les siens devront affronter, sans trépignement.
 
Beaucoup de Togolais, ceux de la diaspora progressiste en particulier ont toujours manifesté leur souhait de voir émerger un homme de terrain, plein d’énergie, qui ne soit pas le premier à franchir les frontières dès la moindre explosion. Ils peuvent s’estimer servis. Car, au mieux de ce que l’on sait, Fabre incarne une bonne part de cette prodigieuse témérité. L’avenir proche nous dira si, en abandonnant l’UFC litigeuse au profit d’une ANC visiblement populaire à la naissance, Jean-Pierre Fabre s’est placé sur le bon terrain.
 
Kodjo Epou
 
Washington DC,  USA
 
Naissance d’un nouveau parti de FABRE
 
L’Alliance nationale pour le changement (ANC) serait le nom du nouveau parti politique créé par Jean Pierre Fabre, le leader du Front républicain pour l’alternance et le changement, avec la majorité des militants de l’UFC qui lui sont fidèles. L’assemblée constitutive de l’ANC s’est déroulée toute cette matinée au quartier général des députés de l’UFC à Lomé. Les délégués seraient venus massivement de toutes les préfectures du pays, a appris MO5-Togo de sources concordantes.
 
Pour l’instant le nouveau parti n’est pas encore officialisé mais on indique que ceci sera fait demain dans la mi-journée par une conférence de presse, après le dépôt des dossiers de constitution au ministère de l’administration territoriale. Ce jour 10 -10- 10, autrement ce 10 octobre 2010 serait la date choisie par Jean-Pierre Fabre et les militants pour fonder leur propre formation politique.
 
En choisissant comme sigle à son parti l’ANC, le parti majoritaire qui a combattu le régime d’apartheid en Afrique du Sud, Jean-Pierre Fabre veut certainement donner une dimension de combat à sa lutte comme en Afrique du Sud qui malgré les années de servitude a triomphé de l’apartheid.
 
source:mo5togo.com

 
 

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