Manifestation hebdomadaire du FRAC

 

Les responsables du FRAC appellent les populations à la mobilisation générale

 
La marche de protestation et de contestation hebdomadaire suivie de meeting à la plage de Lomé du Front Républicain pour le Changement FRAC), s’est tenue ce samedi 10 novembre 2012, en l’absence du leader de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), Jean-Pierre FABRE, ce dernier en séjour de travail à l’extérieur du pays. La manifestation a rassemblé une foule nombreuse de militants et sympathisants dudit front. Des sujets brûlants de l’heure tels que la résolution des différends au sein du collectif Sauvons le Togo, la mobilisation des populations de Lomé et ses environs ainsi que le bilan du séjour des responsables de l’Alliance Nationale pour le Changement en Europe, ont été l’ordre du jour du meeting.
 
« Yark Damhane = insécurité et discorde », « Pas d’élection au Togo sans consensus », « Non à une politique de deux poids deux mesures », « Non à l’instrumentalisation de la justice ». Ce sont-là quelques unes des phrases qu’on pouvait lire sur les pancartes que tenaient certains manifestants parmi la foule de militants et sympathisants du Front Républicain pour le Changement qui ont répondu à l’appel de leurs responsables. Débutée au carrefour de Tokoin Trésor au quartier Doumasséssé, avec à sa tête le Premier vice-président Patrick Lawson de l’ANC et Aimé Tachouré Gogué de l’ADDI, la marche de ce samedi, contrairement à celle du samedi dernier, a drainé une importante foule de manifestants pour la plupart habillés aux couleurs de l’ANC. Bravant le puissant dispositif de sécurité déployé au lieu de départ de la marche, l’itinéraire ainsi qu’au point de chute, les manifestants du FRAC ont fait la démonstration de leur détermination pour exprimer leur ras-le-bol vis-à-vis d’un pouvoir qui est resté sourd aux aspirations des populations togolaises. Chantant et dansant aux rythmes des chants patriotiques et de louange à Dieu, la marche s’est ainsi ébranlée vers son point de chute. Si elle a pu débuter sans incident depuis son point de départ, elle a failli à un moment donné dégénérer au niveau du carrefour de la Place Anani Santos (Fréau jardin) où les agents de la police et de la gendarmerie, positionnés à cet endroit ont refusé le passage aux manifestants. Ceux-ci avaient voulu emprunter la voie qui passe par le grand marché de Lomé comme cela a été signifié aux autorités dans la lettre de déclaration de la manifestation. Lettre à laquelle les autorités n’ont daigné répondre, comme les y oblige la loi règlementant les manifestations publiques. Refus catégorique des officiers de laisser les manifestants passer en violation de la loi. Cependant, après quelques conciliabules entre les responsables du FRAC et les officiers, un terrain d’entente a été trouvé, ce qui a permis à la marche de se poursuivre jusqu’à la plage de Lomé, évitant ainsi la dispersion des manifestants par ces agents des forces de l’ordre, prêts à en découdre avec la foule à coups de gaz et de grenades lacrymogènes.
 
Le meeting à la plage de Lomé
 
Tour à tour les différents responsables ou représentants des partis membres du FRAC ont pris la parole, après une prière d’ouverture et l’exécution de l’hymne national.
 
Prenant le premier la parole, le Secrétaire général de l’ANC, KODJO Délava a remercié tous ceux et celles, surtout de sa formation politique (ANC) qui ont apporté leur soutien à sa famille éplorée lors des obsèques de son défunt père. « Tout ce que vous avez fait, a une fois encore hissé haut l’ANC », a dit-il.
 
Le Président de la jeunesse de l’ANC, Jean Eklou s’est, pour sa part, adressé à l’assistance en fustigeant le comportement et l’attitude du Ministre de la sécurité et de la protection civile, Yark Damhane. Selon lui, Yark Damhane a atteint la « limite de l’incompétence » du fait des manquements graves qu’il a relevés dans l’exercice de sa fonction. A l’en croire, ce dernier a fait du mensonge, son leitmotiv depuis qu’il a fait irruption sur la scène politique. « Il a usé du mensonge lorsqu’il était directeur général de la gendarmerie, il a continué sa basse besogne, une fois devenu ministre de la sécurité », a regretté le responsable de la jeunesse. Pour Jean Eklou, au Togo, les étrangers ont plus de privilèges que les autochtones. « Quand vous avez affaire avec un étranger, quand bien même il a tort, ce dernier aura finalement raison. Il suffit que l’étranger gratifie les autorités de quelques billets et le tour est joué », a-t-il renchéri. Jean Eklou a également saisi l’occasion pour lancer un appel vibrant à toute la jeunesse togolaise afin qu’elle se mobilise pour la suite du combat. Le Représentant du leader de Psr, Bodé s’est lui aussi appesanti sur la mobilisation. Il a insisté sur le fait que c’est le leader de l’ANC, Jean-Pierre FABRE qui a été le vainqueur des élections présidentielles du 4 mars 2010, victoire qui lui a été volée par le régime RPT. A l’en croire, le FRAC a choisi de soutenir le leader de l’ANC parce qu’il remplit les critères d’un homme politique à la hauteur de la lutte et capable de diriger ce pays. Parlant de la poursuite de cette lutte, il a fait savoir qu’avec le nombre des manifestants massés devant lui, il est sûr que la réussite sera de leur côté. « Quelque soit les circonstances, nous ne relâcherons jamais, et il y aura du changement très bientôt», a-t-il assuré.
 
Alphonse KPOGO de l’ADDI a également abondé dans le même sens que son prédécesseur en faisant comprendre à l’assistance que les autorités n’ont pas encore satisfait les préalables pour un dialogue franc. Il a cité l’exemple du podium et des appareils de sonorisation ainsi que des cuvettes et nourritures emportés par les forces de l’ordre lors de la dispersion de la manifestation du 13 juin dernier. Ces choses, selon lui n’ont pas encore été restituées comme les autorités tentent de le faire croire. Alphonse KPOGO est également revenu longuement sur le choix porté sur Jean-Pierre FABRE par ses pairs du FRAC pour être le chef de fil de l’opposition. « Dans toute maison, il y a un chef, nous, nous avons choisi Jean-Pierre FABRE pour être le chef de la maison du FRAC », a-t-il précisé. Il n’a pas manqué de relever les différends intervenus ces derniers temps au sein du CST. Il a assuré que les solutions sont trouvées à ces problèmes mineurs et normaux dans toute société.
 
Le professeur Aimé Tchabouré GOGUE, Président de l’ADDI est revenu, lui aussi sur la question de la mobilisation des populations et a demandé à tous ceux qui étaient présents au meeting d’être les interlocuteurs des responsables du FRAC auprès de leurs concitoyens restés à la maison. « Bientôt, les manifestations doivent se dérouler aussi dans les quartiers. Il faut que Lomé chauffe partout. Il faut que dans tous les quartiers, les Togolais montrent qu’ils ne sont pas satisfaits de ce régime. C’est là que nous pourrons vaincre ce régime », a-t-il recommandé.
 
Quant à la 2e vice-présidente de l’ANC, Isabelle Manavi AMEGANVI, elle a remercié les militants et sympathisants du FRAC en général et ceux de l’ANC en particulier qui se sont déplacés à l’aéroport de Lomé pour accueillir la délégation de l’ANC, revenue de l’Europe. Elle a ensuite informé l’assistance de l’absence du leader de l’ANC, Jean-Pierre FABRE du territoire, une absence qui se situe dans le prolongement des travaux amorcés en Europe. « Le travail abattu en deux semaines devait normalement être fait en trois ans », a fait remarquer la 2e vice-présidente. Elle a ensuite salué le sens de patriotisme et de courage du leader de l’ANC lors de leur séjour en France. « C’est en France que je me suis rendue compte que notre président, est un grand bosseur », s’est-elle réjouie. Isabelle Manavi AMEGANVI a ensuite fait le point sur le périple européen, surtout celui de la France qui s’est soldé, à l’en croire sur un succès. Aux dires de cette dernière, c’est sur invitation des responsables du parti socialiste français, qu’une délégation de trois membres de l’ANC, composée de son leader Jean-Pierre FABRE, de Camille LAWSON de la Fédération Internationale et de la 2e vice-présidente, Isabelle Manavi AMEGANVI elle-même, a prit part aux travaux du premier congrès du parti socialiste français depuis l’élection de François HOLLANDE à la Présidence la république Française. Isabelle Améganvi, a indiqué que la délégation a rencontré certaines sommités de l’Etat français dont le Premier ministre, le Président de l’Assemblée nationale ainsi que certains ministres membres du gouvernement français. Des rencontres de travail, selon elle, ont également eu lieu avec des imminentes personnalités du parti socialiste en l’occurrence le Premier secrétaire du Parti socialiste français. D’autres rencontres ont été faites grâce au travail des militants membres de l’internationale ANC. Outre les autorités françaises, la délégation a également rencontré et échangé avec les délégations africaines affilées à l’internationale socialiste qui ont aussi prit part aux travaux du congrès de Toulouse. Les délégations africaines ont écouté avec attention les émissaires de l’ANC et ont fait remarquer que le Togo a toujours donné de mauvais exemple en Afrique. En effet, le premier coup d’Etat en Afrique a eu lieu au Togo avec l’assassinat crapuleux du premier président élu de la jeune République du Togolaise, Sylanus OLYMPIO. C’est également au Togo qu’est intervenue en février 2005, la première succession dynastique en Afrique. « Si quelque chose de bon ou de positif doit-être fait pour donner une bonne image à l’Afrique, cela devra provenir du Togo », ont prophétisé les membres des délégations africaines qui ont promis soutenir leurs frères togolais de l’opposition dans la lutte pour un Togo libre
 
Isabelle Manavi AMEGANVI a, par ailleurs, précisé qu’elle a animé une importante réunion avec les Togolais de la diaspora en Belgique. Pour clore son intervention, Isabelle Manavi AMEGANVI, regrettant les différends qui ont failli émousser l’ardeur du peuple togolais au sein du CST, a indiqué que ce travail qui a été fait en Europe par la délégation de l’ANC, comporte en lui les aspirations de toute l’opposition et de ce fait du peuple togolais. Elle a regretté que les choses se soient passées ainsi et a exhorté les militants et sympathisants du FRAC à ne pas baisser les bras. « Les causes justes finissent toujours par triompher », a-t-elle déclaré.
 

 
Le 1er vice-président de l’ANC, Patrick LAWSON, intervenant en dernier ressort, a présenté ses compassions aux familles des concitoyens qui ont perdu la vie dans l’affaire de l’essence frelatée et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Il a fait remarquer que ce sont ces choses qui font que les gens souffrent dans le pays. S’adressant au régime RPT/UNIR Patrick LAWSON a déclaré : « Les gens souffrent dans leur cœur. Vous volez les élections. Vous tuez les gens. Vous ne respectez aucune loi dans le pays ». Pour preuve, le 1er vice-président affirme que les élections au Sénégal, au Ghana, en France et aux Etats-Unis n’ont rien à voir avec ce qui se passe au Togo où la fraude est érigée en système de conservation du pouvoir. « Dans notre pays, on ne fait que voler les élections », a martelé Patrick LAWSON. Toujours parlant des élections au Togo, le 1er vice-président de l’ANC a dénoncé les nouvelles règles établies par le pouvoir RPT dans l’organisation des futures élections législatives. Règles iniques qui donnent la majorité au RPT/UNIR et à son allié l’Union des Forces de Changement (UFC). Patrick LAWSON n’a pas manqué de rappeler les exigeances de l’ANC, à savoir le retour à l’Assemblée nationale des neuf députés de l’ANC révoqués de leur mandat parlementaire, l’application des recommandations de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et celles de la Commission Vérité-justice-Réconciliation (CVJR). Il a aussi insisté sur le fait que les coupables de la torture doivent être appréhendés et punis afin que ces genres de comportements ne soient plus de mise au Togo. Patrick LAWSON a aussi fait remarquer que les différends au sein du CST sont clos et que, désormais, l’entente et l’union sont de nouveau la règle.
 
anctogo
 

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