Décidément, les membres du gouvernement semblent méconnaître les réalités sociopolitiques du pays qu’ils prétendent diriger. Après le Premier ministre, Arthème Ahoomey-Zunu, qui a déclaré allègrement sur les médias internationaux qu’il n’y a pas de crise au Togo, c’est au tour de son ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales d’étaler ses frasques sur une radio privée de la place.
 
Gilbert Bawara a, une fois de plus, fait montre de sa haine vis-à-vis de l’opposition au cours de son intervention. Le ministre de l’Administration a traité de rigolade les propositions faites par le GRAD pour une sortie de crise au Togo.
 
En effet, le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Démocratie et le Développement (GRAD) a, lors d’une conférence de presse animée à Lomé mardi dernier, fait une analyse pertinente de la situation sociopolitique. Pour une sortie de crise définitive, il a fait quatre propositions à savoir l’instauration de la confiance mutuelle entre les acteurs politiques, la mise en place d’un dialogue franc et sincère, l’installation d’une Assemblée constituante et une transition politique avec un gouvernement d’union nationale.
 
En démocratie, chacun est libre de faire connaître son opinion sur une question donnée. L’on est tenu de respecter cette opinion, même si on n’est pas d’accord. Gilbert Bawara qui ne cesse d’arguer à tout bout de champs que le Togo est une démocratie exemplaire, n’a trouvé mieux que de traiter les propositions d’un adversaire politique de « rigolade ». C’est tout simplement triste pour un ministre de la République de tenir des propos aussi lamentables sur des médias.
 
Lorsqu’il s’était agi de donner son avis sur la grève des employés de Togo télécom, le ministre Bawara n’a rien trouvé à dire que les Togolais sont jaloux des traitements des agents de cette boîte. Bien d’observateurs étaient tombés des nues en écoutant le ministre. On se demande comment peut-on être jaloux de ceux qui réclament un mieux être dans leur corporation. Jaloux, bien sûr, les Togolais peuvent l’être par rapport à la dilapidation des fonds de cette société d’Etat, qu’on investit dans des concerts d’artistes qui ne rapportent rien au peuple.
 
A propos de la tension sociopolitique, Gilbert Bawara, tout comme le Premier ministre, a fait preuve d’un négationnisme criard qui n’a surpris personne, puisqu’il est dans son rôle de défense du pouvoir qui le nourrit depuis toujours. « Il n’y a pas de crise au Togo », voilà leur credo, alors que presque chaque jour, les populations, à l’appel de l’opposition se retrouvent dans les rues pour dénoncer les travers du pouvoir de Faure Gnassingbé. Les réalités togolaises sont là. Cela n’échappe pas aux observateurs. Mais feindre de les ignorer et débiter des contrevérités sur les médias, c’est méprendre les Togolais. Pauvre Togo !
 
K. I.
 
lalternative-togo
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here