PARIS — L’Afrique subsaharienne devrait afficher en 2011 et 2012 l’un des plus forts taux de croissance de la planète, supérieur à la moyenne mondiale et très au-dessus de ceux des économies avancées, selon les prévisions du Fonds monétaire international.
 
Même légèrement revue à la baisse par rapport aux précédentes prévisions de la mi-juin, la croissance en Afrique subsaharienne dépassera les 5% cette année et en 2012, dans une région qui affiche des performances macroéconomiques « solides » en dépit de la crise, pronostique le FMI.
 
La croissance devrait y atteindre précisément 5,2% en 2011 (0,3 point de moins que prévu en juin) et 5,8% en 2012 (-0,1 point).
 
A titre de comparaison, le FMI table sur une croissance mondiale moyenne de 4,0% en 2011 comme en 2012, avec des pays émergents largement en tête (6,4% puis 6,1%) et des économies développées à la traîne (1,6% puis 1,9%).
 
La Chine devrait caracoler avec 9,5% et 9,0% de croissance en 2011 et 2012 tandis que les Etats-Unis afficheraient péniblement 1,5% puis 1,8% sur la même période.
 
« Le ralentissement de l’économie mondiale n’a guère affecté (l’Afrique subsaharienne) jusqu’à présent même si les risques d’une dégradation ont augmenté », souligne le FMI.
 
La croissance dans la zone, qui avait plongé à 2,8% en 2009 sous les effets de la crise économique et financière, a rebondi l’an dernier à 5,4%.
 
« Face à la forte reprise actuelle, le moment est opportun d’en revenir aux priorités de long terme: l’amélioration de la gouvernance et des institutions, le renforcement de la résilience aux fluctuations de cours des matières premières et le développement des marchés financiers », observe cependant le FMI.
 
Tout ceci soutiendrait la « croissance potentielle de la région et réduirait la pauvreté », insiste-t-il.
 
« L’activité (économique) réelle dans la région s’est nettement accrue en 2010 et, jusqu’à présent, en 2011 », note encore le FMI, une tendance « soutenue par une consommation privée et publique robuste, dans la mesure où de nombreux pays ont utilisé leurs marges de manoeuvre macroéconomiques pour accélérer la reprise après le ralentissement induit par la crise ».
 
« L’envolée des prix des matières premières a cependant alimenté une hausse de l’inflation », tempère le FMI.
 
Pour l’Afrique du Sud, première économie de la région frappée par une récession (-1,8%) en 2009 et en convalescence en 2010 (+2,8%), le FMI table désormais sur 3,4% et 3,6% de croissance en 2011 et 2012.
 
La croissance économique, analyse-t-il, y sera tirée par la consommation des ménages et des investissements revigorés, favorisés par de faibles taux d’intérêt ainsi que de nouvelles émissions ou le renouvellement de permis d’exploitation minière.
 
Les pays exportateurs de pétrole, comme le Nigeria ou l’Angola, peuvent espérer une croissance moyenne de 6% environ en 2011 et même 7,25% en 2012 en dépit de cours de l’or noir inférieurs aux attentes. Ces perspectives, toujours selon le FMI, reflètent la vigueur des dépenses d’investissement nationales dans ces pays.
 
« Largement protégés de la crise économique mondiale par leur faible intégration dans les réseaux industriels et financiers mondiaux », la plupart des pays les plus pauvres de l’Afrique subsaharienne ont retrouvé des taux de croissance importants de 5,8% en 2010, avant 5,9% et 6,5% attendus en 2011 et 2012.
 
Le Ghana peut même s’attendre à une croissance à deux chiffres en 2011 (13,5%) tandis que la Côte d’Ivoire fermerait la marche avec une forte récession attendue cette année (-5,8%), en raison des violences qui ont suivi l’élection présidentielle l’an dernier.
 
Le FMI s’attend cependant à une « normalisation » de l’activité économique en Côte d’Ivoire dès 2012 avec un net rebond de la croissance de 8,5%.
 
source : AFP

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