ANALYSE DU 3 SEPTEMBRE 2012

La désobéissance civile au Togo, prévue par la Constitution dans son article 150 1, n’est pas encore un progrès démocratique. Au Togo, le pouvoir n’émane pas du peuple compte tenu de l’institutionnalisation de la contre-vérité des urnes par ceux qui, par la force, s’arrogent le droit de se présenter comme les représentants du peuple. C’est ce quiproquo qui a conduit à plus de 48 années de non-démocratie au Togo. Seule la désobéissance civile peut « déloger » des représentants illégitimes et illicites du pouvoir en leur rappelant :
•qu’ils n’ont jamais été élus par le peuple togolais ;
•qu’ils ne pourront plus usurper le droit souverain du peuple togolais à s’autodéterminer ; et
•qu’ils ont été identifiés comme des personnalités qui refusent de promouvoir une société de confiance fondée sur la création de richesses et d’emplois en s’organisant au sommet du pouvoir pour commuer le « bien commun » de l’ensemble du peuple togolais en « biens privés » d’une oligarchie mafieuse.
Cet état des choses ne peut être une fatalité. Cet état des choses ne peut plus être caché compte tenu du niveau de pauvreté et de frustrations diverses atteints par un peuple togolais, demeuré pacifiste. On ne vole pas la souveraineté populaire impunément. On promeut un droit d’exception pour mettre fin au droit du non-droit.
1. LA DESOBEISSANCE CIVILE : UN DROIT D’EXCEPTION
La désobéissance civile se présente au Togo comme un processus long de 48 ans et composés d’une succession d’actes de désobéissance à la loi ou à des règlements en vigueur établis par des individus usurpateurs de la vérité des urnes et de la légitimité. Ces actes de désobéissance civile sont des actes dérivant d’une conscientisation de plus en plus importante sur l’état d’injustice et d’absence de confiance que construisent ceux qui prétendent être les dirigeants du pays. Cette prise de conscience conduit à la réalisation d’actes de non-adhésion aux lois et règles établis par ceux-là mêmes qui sont des usurpateurs du droit et des pourfendeurs de l’éthique et des valeurs du bien. Ces actes ne peuvent plus être réalisés dans la clandestinité. Ces actes sont héritiers d’une volonté individuelle et collective de s’afficher et de faire pression sur une autorité inique et usurpatrice qui s’est imposée par la force, la violence et le sang. La désobéissance civile, et les actes qui sont posés en son nom, ont pour objet de conduire à l’adhésion de tout un peuple pour une alternance politique et l’obligation de changer les lois et règlements ne profitant qu’aux usurpateurs de la souveraineté du peuple.
Il faut donc croire que la désobéissance civile est constituée d’actes de courage, même si ceux-ci reposent sur le choix stratégique de les mettre en œuvre de manière pacifique. A ce titre, cette stratégie d’action ne refuse nullement d’assumer les conséquences légales de ses actes, surtout quand cette désobéissance civile s’affirme comme une désobéissance non-violente qui se résumerait alors au refus de participer ou de servir de justification à la conduite d’une politique de personnalités héritières de la contre-vérité des urnes. En définitive, la désobéissance civile est un acte hautement nationaliste et éthique de non-coopération à une injustice établie.
Il s’agit donc bien d’actes posés dans le cadre de circonstances exceptionnelles. C’est donc bien le droit du peuple togolais d’établir un Etat d’exception qui suspend les pleins pouvoirs d’un Président, usurpateur de la vérité des urnes et de son équipe. Ces «en-bas-d’en-bas » qui veulent imposer par des actes civiques, le retour de la vérité des urnes et de la vérité des comptes publics, sont des véritables héros de la démocratie. Ils et elles ne font que « transgresser » temporairement l’ordre inique militaro-politique et juridique établi par la dynastie Eyadéma pour donner les chances aux peuples togolais de faire émerger un nouvel ordre social reposant sur la promotion de l’Etat de droit et de la société de confiance. La volonté de faire émerger ce nouvel ordre d’autodétermination est un droit.
Cette transgression provisoire des lois et règles iniques ne peut, en aucun cas, être considérée comme un délit, ni un crime, encore moins une désobéissance civile. La désobéissance civile est un acte désespéré, individuel et collectif, pour « SAUVER LE TOGO ». Désobéir pacifiquement et collectivement pour sauver le Togo devient alors une mission divine de régénération des citoyens togolais. Il faut pour cela aussi arrêter parmi certains citoyens togolais, une certaine propension à la délation et à l’absence d’unité pour défendre le bien commun, la terre des aïeux.
2. LE « DROIT AU NON-DROIT » S’IMPOSE AU PRÉSIDENT DU DESORDRE
Il existe donc pour les peuples subissant la postcolonie exécutée par des Togolais à la peau noire et au masque blanc, un droit juridique à désobéir à la loi conçue par des représentants issus de la contre-vérité des urnes. Il n’y a aucune contradiction dans les actes posés. La désobéissance civile n’est rien d’autre que la promotion du « droit au non-droit ». Chacun sait qu’il n’y a aucune limite au droit dès lors qu’il s’agit de reconstruire le droit. En outre, il est légitime de suspendre le droit inique, le droit de l’oligarchie RPT/UNIR/AGO et ses affidés. Cette suspension-là est légitime. Aucun Togolais et Togolaise y compris dans la Diaspora ne peut rester insensible à cela, à moins de se considérer comme un poltron, à moins d’être fier de laisser perdurer un régime fondé sur la contre-vérité des urnes. Ceux qui ont soutenu le régime RPT et qui se sont reconvertis pour l’alternance peuvent en parler. Ceux qui ont choisi de rejoindre le régime de Faure Gnassingbé ces derniers temps comme Gilchrist Olympio peuvent toujours revenir sur leur décision.
C’est parce qu’il est justement question de reconstruire le droit pour fonder une société de confiance entre les Togolais que la désobéissance civile au Togo ne peut déboucher sur l’arbitraire, ni sur l’anarchie et encore moins sur le désordre. C’est donc bien ceux qui s’opposent à l’avènement du « droit au non-droit » qui sont à la source du désordre, et donc de véritables émanations de « l’ordre » du désordre. Pour être clair et sans ambiguïté, Faure Gnassingbé est donc bien le Président du désordre.
Ce n’est pas parce que Faure Gnassingbé se retrouve à la tête de ce qui tient lieu de la « légalité » qu’il est lui-même dans la légalité ou qu’il est légitime. Si le peuple est juste mais pas fort parce que ne disposant pas de la force militaire, ce peuple ne peut abandonner son droit à l’autodétermination à Faure Gnassingbé, lequel persiste à croire que « ce qui est fort est juste » se confond avec : « ce qui est Faure est juste », non sans avoir expérimenté tout ceci avec le « riz Faure qui rend fort…». Cette démarche est hors-la-loi et illégitime. Le « fort » avec ses militaires ne peut continuer à imposer sa domination en croyant se cacher derrière les lois républicaines, voire à justifier l’illégalité et la contre-vérité des urnes par la loi, la sienne. En mettant en prison sans respecter les procédures de droit son ex-ministre zélé Pascal Bodjona, Faure Gnassingbé vient de choisir son nouveau bouc-émissaire en croyant stopper ou neutraliser le vent de la désobéissance civile.
En réalité, il s’agit de changer un système et non de mettre la faute sur des bouc-émissaires.
3. RECOMMANDATIONS DE CVU-TOGO-DIASPORA

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