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Proclamation des résultats définitifs du scrutin du 25 avril
 
. Insolite de la cérémonie : Des ambassadeurs applaudissent au prononcé de la victoire de Faure
 
cari lib 1936 du 04 mai 2015 xAprès la proclamation officielle le mardi 28 avril des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 25 avril 2015, les regards étaient tournés vers la Cour constitutionnelle habilitée à juger en dernier ressort de leur recevabilité. Même si très peu de Togolais en espéraient une volte-face, on pouvait pour une fois espérer qu’Aboudou Assouma et les siens dont le parti pris est un secret de Polichinelle, démentent les sceptiques. Mais le miracle n’a pas eu lieu ce dimanche où la plus haute instance en matière constitutionnelle proclamait les résultats définitifs. Au-delà de cette sortie, c’est la suite de cette affaire loin d’être close qui préoccupe, vu la coulée d’adrénaline que ce nième braquage électoral entraine dans les rangs du Combat pour l’alternance politique en 2015 (Cap 2015).
 
Aboudou Assouma confirme Faure Gnassingbé dans le fauteuil
 
Ce dimanche 3 mai était une journée particulière au siège de la Cour constitutionnelle sis à la Cité Oua. Il s’y tenait une audience solennelle consacrée à l’appréciation du scrutin présidentiel du 25 avril dernier et des résultats provisoires proclamés. Ainsi les juges étaient dans leurs plus beaux atours. Il s’agissait pour eux de donner leur avis qui tient lieu de verdict définitif sur le scrutin qui se sera singularisé par les à-côtés. Mais la surprise, c’est qu’il n’y a pas eu de surprise. Ou plutôt de grande surprise.
 
On présageait de petits ajustements de chiffres pour donner une certaine impression de vraisemblance, et que la quintessence des résultats proclamés par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), c’est-à-dire la victoire de Faure Gnassingbé devrait être préservée. On ne s’est pas trompé. On a assisté à de petits jonglages.
 
Dans les circonscriptions à problèmes, comme dans la Binah où les bulletins votés dépassaient d’environ 1200 le nombre total d’inscrits, Aboudou Assouma et les siens ont trouvé une explication originale : mauvais comptage des votants. N’est-ce pas trop simple pour être vrai ? Et pour tout règlement, la Cour constitutionnelle a fait un réajustement.
 
Pour le Zio où il a été signalé 460 bureaux de vote en lieu et place de 457, Aboudou Assouma et les siens parlent de « double transcription » de certains bureaux de vote. Cela aurait entrainé des bonus de voix indues à tous les candidats. La Cour dit avoir retranché le surplus de voix faussement attribuées des bureaux de vote traduits deux fois.
 
Dans la circonscription de Dankpen, il a été signalé par le Cap 2015 la présence dans certaines urnes de spécimens de vote destinés aux sensibilisations de vote, dix-sept (17) en tout votés en faveur du candidat du pouvoir. Est-ce la Céni elle-même qui a autorisé leur usage ? Qui les a introduits dans le circuit et dans les urnes ? Black-out total de la part des juges de la Cour constitutionnelle. Et là aussi, pour toute solution, ces spécimens ont été considérés comme des bulletins nuls.
 
Après ces prestidigitations, l’essentiel a été sauvegardé au finish. Sur un total de 2.077.897 suffrages exprimés, selon les chiffres définitifs retenus par la Cour constitutionnelle, Jean-Pierre Fabre totalise 731.230 voix, soit 35,19% ; Tchassona Traoré, 20.048 voix, l’équivalent de 0,90% des voix ; Gerry Taama, 21.569 voix, soit 1,03% ; Aimé Gogué, 83.763 voix, soit 4,03% ; et Faure Gnassingbé, 1.221.282 voix, l’équivalent de 58,77% des suffrages. En clair, le fils du père qui a succédé à son père dans une mare de sang et qui a bouclé deux mandats de cinq ans à la tête du pays, est proclamé définitivement élu lors du scrutin présidentiel du 25 avril 2015, pour un 3e mandat ! Sa prestation de serment est même programmée pour cette matinée.
 
Au registre des faits insolites de cette cérémonie, les applaudissements nourris de certains diplomates à la proclamation de Faure Gnassingbé vainqueur, à l’instar des pontes et militants du parti au pouvoir qui jubilaient au prononcé du verdict final et se congratulaient. Les diplomates occidentaux accrédités au Togo ne sont plus diplomates ? Valident-ils aussi le braquage électoral effectué par le pouvoir? Autre fait non moins insolite à signaler, Aboudou Assouma qui a relevé qu’on n’acclame pas dans une salle d’audience, mais a tout de même concédé l’exception pour l’occasion – sans doute parce que c’est leur champion commun qui est célébré.
 
Les Togolais assoiffés d’alternance savaient ne pas pouvoir compter sur la Cour constitutionnelle pour invalider les résultats proclamés par Taffa Tabiou, l’institution ayant montré plus d’une fois son parti pris pour le pouvoir des Gnassingbé. En 2005 et en 2010, elle n’a pas hésité à valider les résultats des élections présidentielles d’alors malgré les péripéties mouvementées qui les ont entourées, allusion faite aux tueries et au sabotage ostentatoire du système Vsat. En novembre 2010, Aboudou Assouma et les siens n’ont pas tergiversé à exclure de l’Assemblée nationale des élus du peuple ; ce qui jettera opprobre et discrédit sur le Togo de par le monde. Mais la Cour vient là d’avaliser un braquage électoral inédit managé par Taffa Tabiou dont l’opinion nationale et le monde entier ont été témoins le 28 avril dernier sur la TVT.
 
Aboudou Assouma et Cie adoubent le gangstérisme électoral de Taffa Tabiou
 
Le terme hold-up communément utilisé paraît cette fois-ci trop léger pour apprécier ce qui s’est passé avec cette élection, surtout l’issue du processus de proclamation des résultats. Il s’agit d’un braquage ou d’un gangstérisme électoral exécuté des mains de maître par Taffa Tabiou. Un feuilleton dont l’apothéose a été suivie de par le monde entier sur la Télévision nationale (sur satellite) et qui aurait pu pousser la Cour constitutionnelle à revoir son jugement si elle était vraiment au service exclusif du droit.
 
Comme toutes les élections organisées sous les Gnassingbé, le scrutin du 25 avril dernier n’a pas échappé à la machine électorale du pouvoir. Usages excessifs des procurations, votes massifs par dérogations, bourrages d’urnes, violences exercées sur les délégués de l’opposition dans les bureaux de votes et confiscations des procès-verbaux à eux délivrés dans certains cas…autant de faits qui ont encore marqué ce scrutin, dénoncés par presque tous les candidats de l’opposition et qui prouvent que le pouvoir a triché.
 
C’est au nom de la transparence que la compilation des résultats se faisait, sous la bienveillante attention du président du Comité d’accompagnement du processus, le Général Siaka Sangaré. Sur un total de quarante-deux (42) Celi, ce sont seulement les résultats de quatorze d’entre elles qui ont été épluchés. Et sur ces 14, seules deux (02) ont requis le consensus des deux camps politiques. Sur les autres, les chiffres ne sont pas concordants et il est constaté des dépassements de voix. Le cas le plus illustratif est celui de la Binah où il a été découvert un excédent de près de 1200 voix et dont Taffa Tabiou s’est empressé de livrer les résultats. En clair, non seulement tous les inscrits ont voté dans certains bureaux de vote, mais en plus d’autres électeurs fantômes sont venus accomplir leur devoir civique. C’était simplement l’effet des bourrages d’urnes inintelligents effectués par le pouvoir, mais la Cour constitutionnelle y a trouvé une explication originale : mauvais comptage des voix. Dans certains bureaux de vote, alors que les procès-verbaux portent un certain nombre de bulletins votés Cap 2015, les urnes n’en comptent même pas un seul. Ailleurs, il a été même retrouvé dans les urnes des spécimens de bulletins votés Unir.
 
Alors qu’il restait en tout les chiffres de vingt-huit (28) Celi à éplucher, le président de la Ceni s’est empressé de les rendre publics au soir du mardi 28 avril. Il s’agit d’un coup de force manifeste du pouvoir qui a travesti les propos des présidents ghanéen et ivoirien John Mahama et Alassane Ouattara qui demandaient l’accélération du processus de compilation des résultats. Les résultats de ces Celi n’ont pas été compilés et étudiés ensemble par les différentes parties représentées à la Ceni avant publication. En violation du Code électoral et des dispositions de l’accord du 24 avril 2015.
 
La preuve ultime du braquage électoral a été offerte sur le plateau de la TVT ce mardi 28 avril. Alors qu’il s’apprêtait à proclamer les résultats non étudiés, Taffa Tabiou a été interpellé sur le plateau par son Vice-président Francis Pédro Amuzun. Mais cela ne l’a pas empêché d’aller au bout de sa logique. Les menaces ouvertes à la sécurité du Vice-président ont eu raison de sa détermination. Il a été neutralisé (sic) afin que Taffa Tabiou se produise. Les tergiversations du président de la Ceni lors de la proclamation des résultats étaient d’ailleurs assez parlantes. Il se mélangeait les pinceaux, disait et se dédisait l’instant d’après, attribuait des chiffres à un candidat, se reprenait aussitôt, reconnaissait des « erreurs de lecture ». Le plus cocasse, il a avoué que les résultats de deux Celi se confondaient sur son papier et promis les rectifier après. Mais toutes ces erreurs ne l’ont pas empêché de donner tout de même les suffrages totaux recueillis par les différents candidats et leurs taux ; toutes choses que les corrections promises devraient en principe affecter. Le taux de participation qui était entre-temps de 53, 55% est miraculeusement monté à plus de 60%.
 
Autre curiosité, les résultats lus et proclamés par Taffa Tabiou sur le plateau de la TVT ce mardi 28 avril étaient différents de ceux publiés sur le site de la Ceni. Un méli-mélo assez illustratif du caractère factice des résultats rendus publics. Et une Cour constitutionnelle digne de ce nom ne devrait pas hésiter à remettre en cause le verdict tel que rendu qui est l’effet des fraudes et d’un gangstérisme électoral. Mais Aboudou Assouma et les siens n’ont pas cru devoir annuler les résultats du scrutin au regard de toutes ces irrégularités monstres qui faussent le jeu électoral. Au contraire, ils ont donné leur aval à cette cabale ouverte contre l’alternance et le peuple togolais et proclamé Faure Gnassingbé vainqueur.
 
Mine de rien, la page de l’élection présidentielle de 2015 est en train d’être tournée par le pouvoir. Mais peut-être pas vraiment, au vu de la sortie le 1er mai dernier du Cap 2015. Sur la base de 5.421 bureaux de vote sur les 8.994 en tout provenant de vingt-six (26) Celi et dont les résultats contenus sur les procès-verbaux remis aux délégués sont plus ou moins concordants, Jean-Pierre Fabre est crédité de 641.765 voix contre 539.764 pour Faure Gnassingbé, soit une différence de plus de 102.000 voix en faveur du candidat de Cap 2015. A propos du reste des bureaux de vote et des Celi, le Cap 2015 demande légitimement un recomptage des voix. Jusqu’à preuve du contraire, Jean-Pierre Fabre se considère donc légitimement élu. Même si les institutions et l’armée instrumentalisées se trouvent du côté de Faure Gnassingbé, le peuple, lui, est avec Fabre. Et au regard de la détermination qui se lit au niveau du Cap 2015, il faut avouer que l’affaire est loin d’être classée…
 
Tino Kossi
 
source :Liberté Togo
 

1 commentaire

  1. Le silence du general sangare en lui seul est revelateur du vrai vainqueur de cette election presidentielle face aux assassins Mahama et Ouattara.
    Bien un avant goût de ce que Le franc maçon Ouattara prepare de faire chez lui en Octobre prochain.

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