«  Je n’ai plus besoin de rappeler aux forces de l’ordre que leurs manœuvres ne m’intimident pas. S’ils veulent, ils peuvent entourer ma maison des chars mais je ne me désisterai pas. Les grenades lacrymogènes lancées ne disent rien aux jeunes et femmes. Ce n’est pas à moi qu’elles feront quelque chose. Ce que nous voulons faire, nous le ferons et la lutte continue et continuera ».
 
Cette déclaration de Jean-Pierre Fabre au cours du grand meeting qui a eu lieu à la plage résume l’essentiel du message véhiculé par les manifestants du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) au cours de la grande marche qui a eu lieu à Lomé le samedi 02 avril 2011. Malgré les intimidations des gendarmes lors des marches de jeudi et vendredi, ils ont été encore nombreux le samedi à manifester pour demander le retrait de la loi liberticide et scélérate de Bodjona sur la liberté de manifestation et de réunion au Togo.
 
De Bè-Kondjindji à la plage, plusieurs milliers de Togolais ont encore battu les pavés en scandant des slogans hostiles au pouvoir de Faure Gnassingbé. Tous les leaders des partis membres du FRAC étaient présents à la plage lors du grand meeting qui a clôturé la manifestation. Leurs interventions ont porté sur les sujets brûlant de l’heure tels le retrait de la loi Bodjona, les crises en Côte d’Ivoire et en Libye ainsi que l’épineuse question d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition. Nous vous proposons le contenu de leur message.
 
Claude Améganvi, Secrétaire Général du Parti des Travailleurs « Ce mois d’avril constitue pour les Togolais le mois de leur indépendance. Il nous reste trois semaines pour célébrer le 27 avril. Nous devons reconquérir cette indépendance du Togo que nos aïeux nous ont offert le 27 avril 1960. Nous devons nous préparer en conséquence pour la reconquérir. Les évèénements de la semaine écoulée sont plus chauds que les autres semaines. Le comble, les gendarmes sont allés encercler la maison du leader Jean-Pierre Fabre pour l’empêcher de se joindre aux manifestants à Bè Kondjindji. Pour les manifestations de cette semaine, nous irons nous-mêmes chercher le leader du FRAC. Les militants de Nyékonakpoè et Kodjoviakopé iront le chercher. Nous autres, nous les attendrons ailleurs mais pas à Bè Kondjindji. Nous voulons changer de lieu de départ. Le quartier Déckon sera notre nouveau point de départ. Pour terminer, il faut dire qu’il reste ni plus ni moins trois semaines à Faure Gnassingbé de rester au pouvoir. Passé ce délai, il doit quitter le pouvoir »
 
Me Abi Tchessa, Secrétaire Général du PSR
 
« Je dois répéter ce que je ne veux pas. Je ne veux pas du système RPT. Je suis sincère avec moi-même. Je ne veux pas d’un dialogue avec le système RPT. Nous ne voulons pas du RPT. Nous ne voulons pas des lois du RPT qui réduisent les libertés au Togo. Il ne s’agit pas de s’asseoir dans un hôtel pour revoir le contenu. Nous ne voulons pas d’une loi au Togo qui nous interdit de manifester. Nous ne voulons pas un système qui trompe les Togolais. Nous voulons que notre pays soit gouverné autrement. Ce que nous voulons finalement est le changement. L’ANC, le PSR, l’ADDI, le Sursaut-Togo bref le FRAC veut le changement.
 
Aujourd’hui, je lance encore un appel à toutes les autres formations politiques du pays qui veulent le changement que ce changement doit s’acquérir au prix du sacrifice que nous faisons. Elles n’ont qu’à nous rejoindre. Ils ne faut pas que certains aillent au nom de l’opposition parler avec le RPT sur des lois qui vont étouffer les Togolais. Même s’ils y vont sous le manteau de l’opposition, nous autres ne voulons pas. C’est ce qui a permis au RPT de se maintenir au pouvoir. Nous n’en voulons plus. En Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, en Libye, les peuples sont progressivement en train de reprendre en main leur destin. Quelles que soient les turpitudes, nos frères ivoiriens y arriveront. Les régimes qui viennent au pouvoir comme des opposants légendaires et redeviennent de véritables bourreaux, nous n’en voulons plus. Chez nous, ce sont les réconciliateurs qui sont devenus des bourreaux qui prennent l’argent du pays pour acheter des grenades lacrymogènes contre le peuple. Le peuple togolais doit comprendre que nous n’avons plus besoin des mots et intentions mais un véritable changement. Il faut changer les hommes. Si cela est fait, on peut engager des processus qu’il faut pour redresser le pays. »
 
Aimé Tchaboré Gogué, Président ADDI
 
«  Au cours de la guerre au Libéria, les femmes ont joué un grand rôle. C’est la même chose qui se passe au Togo. Beaucoup de Togolais veulent le changement. C’est pourquoi tout le monde doit se battre, lorsque vos enfants vous demanderont demain ceci : lorsqu’on pillait le Togo, lorsqu’on massacrait les gens, lorsqu’on recrutait aux postes les gens qui ne les méritaient pas, qu’est-ce que vous aviez fait ? Seriez-vous contents de dire que vous étiez fonctionnaires et que vous protégiez votre poste ? Seriez-vous contents de dire que avocats, vous n’aviez pas pu défendre les jeunes qui étaient martyrisés et brutalisés, arrêtés pour n’avoir rien fait, qui voulaient seulement défendre la liberté d’expression dans leur pays ? Seriez-vous fiers vous soldats du Togo d’avoir utilisé les ressources du pays, les impôts que payent les Togolais pour acheter des gaz lacrymogènes contre eux ? Je ne suis pas sûr que vous seriez contents de le dire. Mais je sais que les responsables et les militants du FRAC lèveront la tête haute et regarderont dans les yeux de leurs fils, petits fils et autres pour leur dire, chaque jour, je marchais, pour le changement du pays. Nous devons nous mobiliser plus pour chasser le régime afin que les Togolais se sentent libres comme tous les autres peuples »
 
Jean-Pierre Fabre, Président de l’ANC
 
«  Je n’ai plus besoin de rappeler aux forces de l’ordre que leurs manœuvres ne m’intimident pas. S’ils veulent, ils peuvent entourer ma maison des chars mais je ne me désisterai pas. Les grenades lacrymogènes lancées ne disent rien aux jeunes et femmes. Ce n’est pas à moi qu’elles feront quelque chose. Ce que nous voulons faire nous le ferons et la lutte continue et continuera. S’ils sont lucides, ils n’accepteront plus ces basses besognes parce qu’ils le font depuis août 2010 au cours de notre congrès jusqu’à ce jour mais nous ne désarmons pas. Le 09 octobre 2010, ils ont tiré sur quelqu’un dans ma maison. Le lendemain, nous avons créé l’ANC. Ce qui prouve largement que nous ne sommes pas intimidés. Nous disons une seule chose. Que la loi liberticide soit retirée. Celui qui ne respecte pas la constitution, exclut les députés de l’Assemblée, n’organise pas des révisions des listes électorales, pille le pays, que voulez-vous que celui-là fasse ? Celui-là ne va que détruire le pays. Nos élections ont été volées à plusieurs reprises. Nous allons encore nous préparer pour les échéances futures mais nous allons exiger que les conditions soient optimales et propices avant d’y aller. Cette lutte incombe à tout le monde. Les médecins, les professeurs, les avocats les religieux, tout le monde est concerné par le changement. Les exemples de la Tunisie et de l’Egypte sont révélateurs. Nous devons continuer à nous battre. Donc, nous marcherons jeudi, vendredi et samedi prochains. »
 
Le Correcteur 241

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