Les discussions entreprises ce vendredi par le Premier ministre Séléagodji Arthème Ahoomey-Zunu avec certains partis politiques de l’opposition se sont achevées sans les représentants du collectif sauvons le Togo (CST) et de la coalition Arc-en-ciel qui les ont boycottées après avoir pris une part active à l’ouverture.
 
La raison évoquée par ces feux organisations de l’opposition, est le « manque de bonne volonté » observée de la part du gouvernement. Ces deux blocs de l’opposition avaient exigé avant tout débat, la mise en place d’un comité préparatoire du dialogue dirigé par un médiateur en vue de convenir des modalités et de l’agenda pour un dialogue structuré, une demande rejetée par la partie gouvernementale.
 
Selon le Premier ministre Séléagodji Ahoomey-Zunu, l’intérêt de ces échanges porte sur l’amélioration « régulièrement et de manière définitive » du processus électoral. « La transparence doit être l’objectif poursuivi, il est non seulement un moyen, mais il doit être aussi un objectif pour réaliser des élections qui soient propres et qui feront que notre pays puisse faire d’autres pas en avant dans le cadre de l’amélioration de son processus démocratique », a insisté le Premier ministre. Lire l’entretien.
 
Afreepress : Bonjour M. le Premier ministre, dites-nous comment les choses se sont passées ce jeudi dans la cadre du dialogue que vous avez ouvert.
 
Premier ministre : Merci de nous accompagner comme toujours, vous avez donc été témoin ce jour de l’ouverture d’un dialogue entre le gouvernement et les acteurs de la classe politique. Nous avons tous observé avec beaucoup de bonheurs que le collectif sauvons le Togo a accepté de participer à ces discussions, la coordination Arc-en-ciel également était présente, ce qui était une très bonne chose, c’est ce que nous avons toujours souhaité. Vous avez aussi observé qu’avant la fin des discussions ces deux entités dont nous avons apprécié la présence se sont retirées. Nous avons continué nos discussions et échanges avec ceux qui sont restés. Le gouvernement avec l’accord de l’ensemble des participants au dialogue a rendu public un communiqué par lequel il dit comment les choses se sont déroulées et les résultats auxquels nous sommes parvenus.
 
Afreepress : Est-ce que les discussions vont se poursuivre ou bien c’est là la fin des pourparlers
 
Premier ministre : Votre question est ce que j’appelle une question à double détente. Le dialogue est permanent et donc il y aura forcement d’autres possibilités de concertations sur tous les sujets, d’ailleurs la fin du communiqué le dit que nous poursuivrons les discussions, mais sur les points que le gouvernement a souhaité introduire concernant le processus électoral, sur ces points, nous sommes arrivés aujourd’hui avec ceux qui ont accepté de travailler jusqu’au bout à des décisions qui seront traduites en acte.
 
Cela n’empêche pas comme nous l’avons dit, qu’en ce qui concerne l’amélioration du processus électoral, nous soyons ouverts à tout échange, à toute discussion y compris jusqu’au jour du scrutin. L’intérêt de ces échanges et de ces discussions que nous souhaitons permanent c’est d’améliorer régulièrement et de manière définitive le processus électoral avec une volonté très ferme de la part du gouvernement. La transparence doit être l’objectif poursuivi, il est non seulement un moyen, mais il doit être aussi un objectif pour réaliser des élections qui soient propres et qui feront que notre pays puisse faire d’autres pas en avant dans le cadre de l’amélioration de son processus démocratique. Voilà ce que je peux répondre.
 
Afreepress : Dites-nous qui sont au juste restés pour poursuivre les travaux. Nous avons vu Bassabi Kagbara et d’autres quitter la salle des discussions.
 
Premier ministre : Bassabi Kagbara est de la coordination. Il y a le CST et la coordination qui sont partis, tous les autres sont restés. En dehors de l’UFC qui n’a pas répondu à l’invitation, tous les autres partis invités sont restés. C’est d’ailleurs la plupart qui étaient au dialogue des 10 et 13 septembre derniers.
 
Afreepress : Quel était l’ordre du jour de cette rencontre, M. le Premier ministre ?
 
Premier ministre : Discussions sur le processus électoral. Les Discussions sur le processus électoral c’était l’ordre du jour et donc tous les points qui participaient à l’examen du projet électoral, notamment les points que nous avons évoqués à savoir les points liés à la CENI, à la transmission des résultats, à la transparence selon les différents niveaux étaient des points qui pouvaient être discutés. Le gouvernement a souhaité d’abord obtenir des propositions sur ce processus électoral et des points qui gênent un certain nombre de personnes qui sont des préoccupations de manière à établir un élément de discussions global puisque nous disons que l’objectif c’est l’amélioration du processus en instituant des méthodes de transparence. Nous étions prêts à discuter de tous les points qui concernent le processus électoral.
 
Voilà la réponse que je peux vous donner. La lettre d’invitation était claire même si on n’a détaillé les points, nous n’avons fait des propositions qu’après avoir eu des échanges de plusieurs heures. Nous avons fait le constat que nos amis ne voulaient pas discuter du processus électoral, ils veulent un dialogue qui prenne en compte d’autres problèmes. Nous étions ouverts à cela, mais l’objet de la discussion de ce jour n’était pas strictement des discussions autour de la mise en place d’un comité préparatoire ni du choix d’un médiateur et que le gouvernement prenait acte de leurs propositions et leur répondrait avec l’idée que tous les sujets qui concernent notre pays pourraient être discutés et nous avons même insisté en disant que ce n’est pas à l’occasion d’une seule session qu’on discute de tous les sujets. Discutons aujourd’hui du processus électoral, faites vos propositions.
 
Lorsque la CENI a été mise en place, nous avons eu des réflexions de leur part sur le caractère non équilibré de cette CENI et nous avons réfléchi en tant que gouvernement afin de voir comment il fallait faire. Nous avons proposé de leur accorder deux places de plus c’est ce qu’ils souhaitaient. Donc vous avez vu que nous avons fait tout cela. C’est ce que nous souhaitions discuter aujourd’hui et puis tout le reste viendra. Nous sommes prêts à reprendre autant que possible le dialogue, mais à l’occasion d’une seule session, on ne peut pas dire de manière définitive que si on n’introduisait pas certains points il n’y aurait pas de dialogue.
 
Il y a une session qui parle du processus électoral, il peut y avoir une autre qui parle de réformes électorales qui demeurent étant entendu que les 10 et 13 septembre derniers, nous avons discuté aussi des réformes constitutionnelles. C’est à l’occasion de cela que nous nous sommes mis d’accord sur la limitation du mandat présidentiel. Ce qui veut dire qu’une session peut servir de discussions sur des sujets précis et une autre peut servir à d’autres et nous étions ouverts à cela c’est pourquoi nous leur avons répondu que nous prenons acte de leur proposition de la mise en place d’un comité préparatoire, nous l’examinerons et nous vous répondrons et on pourra si nous entendons vous et nous, ouvrir un dialogue sur les points que vous entendez mettre dans le cadre de ce comité ou de ce que ce comité aura à préparer. Cela nous semblait clair pour qu’on termine aujourd’hui les questions parce que c’est une urgence. Nous leur avons même dit qu’il faut situer les dialogues et les discussions dans des contextes et être totalement en situation pour prendre les problèmes un à un. Aujourd’hui l’urgence et la priorité c’est l’organisation des prochaines élections législatives.
 
Afreepress : Que demandaient exactement les deux blocs de l’opposition ?
 
Premier ministre : Ils n’ont pas dit exactement les points qu’ils souhaiteraient voir figurer à ce dialogue. Ils ont simplement dit qu’il faut un dialogue franc et structuré ou qu’ils souhaitaient qu’on ait un comité préparatoire. Nous n’avons pas eu le temps d’en discuter avec eux et ils sont partis, mais comme on est tout le temps en contact, nous aurons le temps de régler cette question.
 
Afreepress : Vous avez enregistré l’absence de l’UFC à cette rencontre, vous ont-ils expliqué les raisons de leur absence ?
 
Premier ministre : L’UFC estime que les dialogues qui ont été organisés dans le cadre du CPDC ont permis de parler de toutes les questions dont on pouvait parler et qu’ils ne voyaient pas exactement de quoi on pouvait discuter à l’issue de ces échanges. Mais il vaut mieux poser la question à l’UFC elle-même. Moi j’ai donné juste une réponse en interprétant leur courrier, ne prenez pas cela exactement comme une réponse de l’UFC.
 
Propos recueillis par Olivier Adja
 
afreepress
 

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